La tribune officielle de la Ville de Zinder a servi de cadre, le samedi 18 juillet dernier, aux activités commémoratives de la Journée Mondiale de la Population (JMP). Cette journée est l’occasion pour mieux faire prendre conscience des problèmes de population et leur rapport avec le développement. Cette année, la JMP a été célébrée sous le thème, «Ralentir la propagation de la COVID-19: comment protéger la santé et les droits des femmes et des jeunes filles pendant la COVID-19 ?». C’est la ministre de la Population, Mme Amina Moumouni qui a présidé la cérémonie de lancement de cette journée.
Rappelons que la JMP (Journée Mondiale de la Population) est née de la journée dite «journée des 5 milliards, célébrée le 11 juillet 1987». Elle vise à centrer l’attention de l’opinion publique de par le monde, sur l’urgence et l’importance des questions de population en lien avec le développement.
La célébration de cette journée a été caractérisée par une forte mobilisation de la population, précisément les femmes et les jeunes de la ville de Zinder. Ce qui a constitué un cadre d’échanges et de sensibilisation pour les organisateurs.
Dans l’allocution qu’elle a prononcée pour la circonstance, la ministre de la Population a soutenu que cette journée est célébrée dans un contexte très particulier avec la propagation de la COVID-19. Malgré cette situation, Mme Amina Moumouni a déclaré que «nous devons poursuivre nos efforts, non seulement pour protéger les populations mais également pour leur fournir les services essentiels de santé dont elles ont besoin pour leur bien-être». Ainsi, la ministre Amina Moumouni a rappelé que cette ambition correspond à la vision de développement du Gouvernement à travers la Stratégie de développement durable de croissance inclusive (SDDCI) qui vise à faire de la population nigérienne un atout en vue de la capture du dividende démographique.
C’est à ce titre qu’une nouvelle politique nationale de la population a été adoptée en août 2019 avec comme objectif primordial d’engager des efforts massifs en vue d’accroitre les revenus des ménages, de promouvoir le changement de comportement en matière de santé pour répondre aux besoins en matière de planification familiale et de mettre en œuvre des programmes visant à renforcer l’autonomisation des femmes. «Le gouvernement souhaite avoir une population instruite, qualifiée et en bonne santé qui se voit offrir des opportunités d’emploi. Pour y arriver il est nécessaire de développer une solidarité et des liens très forts entre les générations pour renforcer la résilience économique», a expliqué Mme Amina Moumouni.
Par ailleurs, la ministre de la Population a saisi cette occasion pour partager avec le public, quelques résultats factuels enregistrés par le Gouvernement du Niger au cours de ces dernières années, tant au plan de la scolarisation des filles de leur insertion professionnelle, que de leur accès aux services de santé. C’est dans cette optique que le Ministère de la Promotion de la femme et de la Protection de l’enfant développe un programme dénommé ‘’ILIMI’’ pour les adolescents de 10 à 19 ans et issus des milieux défavorisés. Ce programme a, selon la ministre Amina, permis d’enrôler aujourd’hui près de 151.978 adolescentes entre 2013 et 2019 pour les alphabétiser et leur offrir des connaissances indispensables à la prise en charge de leur propre santé et celle de leur famille. «Ces filles sont en train de recevoir progressivement des formations aux métiers en vue de favoriser leur autonomisation», a souligné la ministre de la Population.
D’après la ministre Amina Moumouni, entre 2018 et 2019, quelque 200 adolescentes du programme ‘’ILIMI’’ ont bénéficié chacune, d’une machine à coudre et ont pu contribuer la production des bavettes de protection dans le cadre de lutte contre la COVID-19. A cela s’ajoute 1000 autres adolescentes formées en teinture. En 2016 et 2017, quelque 500 adolescentes ont été formées en transformation agro-alimentaire ; 280 en entretien cellulaire 88 en BTB ; 141 en mécanique rurale, etc. La ministre de la Population a ensuite annoncé que son département ministériel compte organiser en rapport avec le SWEDD, l’UNFPA, le Ministère de la Santé publique et celui de la Promotion de la femme, une forte campagne de sensibilisation multi acteurs en faveur de l’autonomisation des femmes et des filles dans la région de Zinder dès le mois de septembre prochain.
Auparavant des leaders religieux et coutumiers, des élus locaux, des groupements féminins, des troupes culturelles, etc. se sont adressés au public sur le thème de la Journée et les raisons du choix de la région de Zinder pour abriter les activités. En ce sens, le Secrétaire général adjoint du gouvernorat de Zinder, M. Kogo Salao Abdou a rappelé que cette édition de la Journée mondiale de la population intervient dans un contexte sanitaire sans précédent. Ainsi il a précisé que le choix porté sur la région de Zinder pour accueillir ces manifestations (essentiellement des sensibilisations) est loin d’être un fait de hasard. En effet, ce choix peut être justifié pour deux raisons essentielle. «D’abord, par le fait que notre région est non seulement la plus peuplée mais aussi parce qu’elle présente le taux d’accroissement naturel de la population et l’indice synthétique de fécondité le plus élevé du pays avec respectivement 4,5 et 8,5 enfants par femme. Cette situation s’explique par le comportement pro-nataliste des Nigériens en général et celle de notre région en particulier, associée à un faible recours à la planification familiale et aggravée par les mariages et les grossesses précoces. La deuxième raison est que la région de Zinder a été durement affectée par la pandémie de la COVID-19. Et comme vous le savez, elle constitue le 2ème foyer de cette maladie après Niamey avec à cette date 139 cas positifs dont 44 de sexe féminin et malheureusement 20 décès», a déploré M. Kogo Salao Abdou.
Abdoul-Aziz Ibrahim Souley(envoyé spécial)