
A l’instar des autres pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Niger a célébré, hier 28 mai 2020, le 45ème anniversaire de la création de cette organisation. Le thème retenu pour cet évènement est : ‘‘Quarante-cinq ans de solidarité au service de l’Afrique de l’Ouest’’. A la veille de cette célébration, le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur, M. Kalla Ankouraou, a animé un point de presse à son Cabinet. Au cours de cette rencontre avec les médias, le ministre Kalla Ankouraou a notamment évoqué la question sécuritaire dans cet espace ainsi que les dispositifs mis en place et les réponses apportées par la CEDEAO et ses partenaires pour lutter contre l’insécurité qui sévit dans la région. Dans son adresse, le ministre en charge des Affaires étrangères a d’abord rappelé que la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été portée sur les fonts baptismaux par le Traité de Lagos, le 28 mai 1975 à Lagos (Nigeria). La création de l’institution, selon lui, tient au fait que l’Afrique de l’Ouest forme un ensemble cohérent du point de vue historique, géographique et politique, toute chose ayant favorisé la création de cette Communauté qui comprend aujourd’hui quinze Etats membres.
Le ministre Kalla Ankouraou a ensuite rappelé l’objectif visé par les pères fondateurs de la CEDEAO, qui était de voir cette organisation promouvoir la coopération et le développement économique, particulièrement l’industrie, les transports, les télécommunications, l’énergie, l’agriculture, les ressources naturelles, le commerce, les questions financières et monétaires et le domaine des affaires sociales et culturelles, etc.
Ainsi, a-t-il indiqué, pour accélérer la réalisation de ces objectifs, le Secrétariat Exécutif de la CEDEAO a été transformé, en janvier 2007, en une Commission placée sous l’autorité d’un Président assisté d’un Vice-président et de 7 Commissaires. «Depuis, la Commission de la CEDEAO s’est fixée cinq (5) axes prioritaires d’intervention : le développement des infrastructures ; la mise en œuvre des politiques communes d’agriculture, d’environnement et de gestion des ressources en eau ; la consolidation de la paix, de la démocratie et la promotion de la bonne gouvernance ; la création d’une zone monétaire unique sous le programme de coopération monétaire et l’établissement d’une zone de libre échange», a-t-il indiqué.
Pour illustrer la situation d’insécurité au niveau de la CEDEAO, le ministre Ankouraou a retenu trois (3) volets : les attaques terroristes, aussi bien celles des groupes terroristes islamiques que celles de Boko Haram, dans la région du Lac Tchad ; les trafics et contrebandes (drogues, êtres humains, animaux) et la piraterie (attaques et pillages des bateaux). « La CEDEAO a mis en place plusieurs dispositifs et mené de nombreuses actions, en collaboration avec ses partenaires pour combattre cette insécurité, qui prend de l’ampleur et qui perdure dans ledit espace. Ainsi, selon lui, depuis 1993, il y a eu la mise en place de la Commission politique de la CEDEAO, l’Initiative d’Accra de 2017, le Sommet extraordinaire ayant regroupé les pays de l’Afrique centrale et ceux de l’Afrique de l’ouest, organisé le 30 juillet 2018 à Lomé, ainsi que la tenue de la Session Extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO sur le terrorisme, à Ouagadougou, le 14 septembre 2019, lors de laquelle les dirigeants de l’instance se sont engagés à éradiquer le terrorisme dans la région. À l’issue du sommet de Ouagadougou, selon lui, la CEDEAO a décidé de se doter d’un plan d’action pour la période 2020-2024, afin d’améliorer la lutte contre le terrorisme.
L’organisation sous-régionale prend ainsi le dossier sécuritaire en main, sans toutefois se substituer au G5 Sahel. «Les Chefs d’État de la CEDEAO, rassemblés à Ouagadougou pour le sommet extraordinaire sur la sécurité, le samedi 14 septembre 2019, ont annoncé que l’organisation sous-régionale allait mobiliser des ressources à hauteur d’un milliard de dollars, sur quatre ans, pour combattre le terrorisme. Cependant, indique le ministre, le budget estimatif total s’élève à 2,3 milliards de dollars et a ajouté que la solidarité des partenaires internationaux permettra de financer le reste. Le plan et son budget font appel uniquement à des ressources internes et l’argent qui sera versé dans un « pot commun » servira notamment à « renforcer les capacités opérationnelles » des armées nationales ainsi que des forces conjointes » comme le G5 Sahel ou la Force multinationale mixte du bassin du lac Tchad», a précisé l’intervenant.
En plus, selon le ministre en charge des Affaires Etrangères, face à la dégradation alarmante de la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest et le spectre de plus en plus pesant de propagation aux pays côtiers, les dirigeants ont lancé un appel à la communauté internationale, notamment les Nations unies, qu’ils exhortent à doter la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) d’un mandat aux prérogatives renforcées.
Mahamadou Diallo(onep)