Photo de famille des participants au congrès
La Confédération Nigérienne du Travail (CNT) a tenu les 27 et 28 novembre 2025 les travaux de son 6ᵉ Congrès ordinaire dans un contexte décrit comme « décisif » pour l’avenir du pays et du mouvement syndical. Devant une assemblée composée de représentants du gouvernement, d’institutions, d’entreprises, d’organisations syndicales et de la société civile, le secrétaire général confédéral a exprimé une ligne claire, à savoir le renforcement de la justice sociale, accompagner la refondation nationale et protéger l’intégrité de l’organisation face aux tentatives de déstabilisation. A l’issue de deux jours d’intenses travaux, M. Halidou Mounkaila, secrétaire général sortant est reconduit pour un mandat de 4 ans à la tête de la centrale.
Placé sous le thème « Rôle des organisations syndicales pour la justice sociale et l’avenir du travail dans le contexte de la Refondation du Niger », le congrès s’est tenu deux ans après les événements du 26 juillet 2023, marquant, selon Halidou Mounkaila, le début d’une reconquête de souveraineté menée par le Président de la République et le peuple nigérien. Le secrétaire général de la CNT a salué la résilience des travailleurs ayant affronté les conséquences des sanctions internationales, tout en notant plusieurs évolutions dont la mise en place des organes de la refondation, la nationalisation de certaines sociétés pour le contrôle des ressources naturelles et le retour du Niger (Niger) dans les institutions internationales. Sur le plan sécuritaire, il a également rendu hommage aux forces de défense et de sécurité en mettant en avant la récente escorte de citernes entre Niamey et Bamako via le Burkina Faso, symbole selon lui de la coordination régionale contre l’insécurité.
Créée en décembre 1996, la CNT a connu une progression ininterrompue. D’une poignée de cinq syndicats fondateurs, elle en regroupait 52 lors de son dernier congrès. Elle en compte 65 à l’échelle nationale, en 2025. L’organisation est aujourd’hui déployée dans toutes les régions à travers huit unions régionales, des sections départementales et huit fédérations professionnelles, couvrant les secteurs publics, parapublics et privés. Pour le secrétaire général, cet engouement s’explique par la « noblesse des idéaux » de sa centrale et par son recours privilégié au dialogue social comme moteur de résolution des conflits sociaux et de promotion des droits.
Un bilan à défendre, mais un mandat heurté
Si le responsable syndical s’est dit confiant dans les résultats obtenus: participation aux instances du monde du travail, formations thématiques, prise en charge des contentieux, redynamisation des structures fragilisées par la pandémie de COVID-19 et affiliations massives, il a reconnu que la fin du mandat a été secouée par des ‘’soubresauts’’ visant à affaiblir la confédération. Dans un discours combatif, il a dénoncé des manœuvres orchestrées par des acteurs dans l’ombre, tout en saluant l’unité des syndicats affiliés, déterminés selon lui à protéger les institutions étatiques et à défendre la stabilité organisationnelle. « Seule une organisation stable et représentative peut répondre aux aspirations légitimes des travailleurs », a-t-il martelé sous les applaudissements des congressistes.
Un nouveau bureau et des textes révisés
Le congrès a examiné les rapports moral et financier du bureau sortant, adopté des résolutions, élaboré le programme des quatre prochaines années et élu un nouveau bureau exécutif national. Le congrès a entériné l’affiliation de 13 nouveaux syndicats à la CNT qui rehausse le nombre à 78. Le congrès a également décidé de l’exclusion définitive de la CNT des syndicats suivants: le SUMAC et le SYNTRAJECS.
Le secrétaire général de la CNT a en outre appelé les militants à la rigueur, l’indépendance de jugement et à la sérénité. Il a par ailleurs rendu hommage aux militants disparus durant le mandat écoulé, priant pour leur repos éternel avant de conclure par une note d’espoir. Les travaux se sont déroulés sous le regard attentif des partenaires sociaux nationaux et sous-régionaux, alors que la CNT s’affirme plus que jamais comme un acteur central du paysage syndical et du débat sur l’avenir du travail au Niger.
Seini Seydou Zakaria (ONEP)
