Du 29 au 30 mars, le Centre Nigérien des Droits de l’Homme pour la Paix et le Développement organise à Niamey, avec l’appui technique et financier de Search For Commun Ground et ONU FEMMES Niger, un atelier de partage du rapport sur les facteurs d’enrôlement des femmes et des jeunes filles dans la région de Tillabéri en lien avec les phénomènes de la radicalisation et de l’extrémisme violent. Cette rencontre est l’occasion pour les parties prenantes de pouvoir disposer d’informations pertinentes et surtout d’élaborer des projets et programmes qui contribueront non seulement au renforcement de capacité de résilience des femmes mais aussi de réduire le risque d’enrôlement des femmes ou filles jeunes par des groupes armés.
A l’ouverture des travaux, le Secrétaire général de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, M. Yahaya Adié a rappelé que depuis plusieurs années, le Niger en général et la région de Tillabéri en particulier fait face à de multiples défis sur le plan sécuritaire. «Cette situation est née notamment de la déstabilisation du nord Mali, par le terrorisme, véritable fléau de notre époque et grande menace pour les générations futures», a-t-il ajouté. Pour le secrétaire général de la HACP, les questions de paix et de sécurité sont au centre des préoccupations des autorités du Niger car convaincues du lien inextricable entre Paix et Développement. «La lutte contre le terrorisme demande que nous adoptions une démarche globale qui s’attaque aux causes profondes de son apparition. C’est pourquoi depuis 2011, pour répondre aux besoins prioritaires des populations affectées par l’insécurité, la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, met en œuvre des projets et programmes à impact rapide afin de les stabiliser et consolider la paix dans le pays», a-t-il rappelé. M. Yahaya Adié s’est dit convaincu que cette initiative louable du CNDHP/D mérite d’être soutenue. C’est pourquoi, il a demandé aux participants de faire des propositions adéquates pour faire face aux défis de la lutte contre les phénomènes de la radicalisation et de l’extrémisme violent. Par ailleurs, il a exprimé le soutien de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix dans sa volonté de tout mettre en œuvre pour soutenir et accompagner cette noble initiative.
De son côté, la présidente du Centre Nigérien des Droits de l’Homme pour la Paix et le Développement, Mme Massoudou Binta a dit que la stratégie adoptée par le Centre Nigérien des Droits de l’Homme pour la Paix et le Développement est d’aller vers ce groupe cible incontournable dans la recherche de la paix et de la cohésion sociale afin d’écouter, ses analyses de la situation sécuritaire d’une part mais surtout ses contributions pour mettre fin à cette situation qui n’a que trop duré d’autre part. Pour Mme Massoudou Binta, la situation sécuritaire doit avoir désormais une dimension humaine afin que la protection des droits de l’homme reste une priorité. «Le Rapport que nous allons partager avec vous aujourd’hui fait ressortir l’essentiel des facteurs qui peuvent permettre facilement l’enrôlement de nos femmes et jeunes filles sur des chemins sans lendemains. Mieux, la réalisation de ce think thank nous a permis de savoir que la femme ou la jeune fille de Tillabéri n’a pas développé les mêmes stratégies que la femme ou la jeune fille de Diffa dans la lutte contre le terroriste», a-t-elle fait remarquer.
Quant à la représentante de l’ONU Femmes-Niger, Mme Sidikou Rabi, elle a dit que la présence de l’ONU Femmes à cette cérémonie s’inscrit dans le cadre de l’appui technique et financier à la mise en œuvre du Plan de la CNDHP/D. «Ce rapport qui nous sera présenté vient à point nommé pour les acteurs impliqués, c’est à dire le gouvernement et les partenaires, car il permet de disposer d’information sur la situation de la femme notamment sur les thématiques de l’autonomisation économique, la paix et la sécurité, le leadership et la participation politique en lien avec cette thématique d’actualité qu’est la radicalisation et l’extrémisme violent», a-t-elle conclu.
Mamane Abdoulaye(onep)