La Conférence internationale sur la protection sociale en santé (PSS) a clos ses travaux le vendredi 13 mai dernier à Niamey. A la suite de quatre jours de travaux et d’échanges, les pays participants ont rendu publique une note d’engagements pour faciliter l’accès des plus faibles aux services de santé grâce à des approches innovantes dans la mobilisation des ressources et la promotion d’une bonne gouvernance basée sur la redevabilité envers les usagers.
Procédant à la clôture des travaux de Niamey, le ministre de la Santé publique, de la population et des affaires sociales, M. Idi Illiasou Mainassara, a indiqué qu’en choisissant de réunir des experts, des acteurs de la société civile et des politiques de plusieurs pays, les organisateurs de la Conférence internationale sur la protection sociale en santé «ont opté pour une approche de complémentarité et de synergie entre toutes les structures engagées dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques nationales de protection sociale dans nos différents pays». Il a expliqué que la PSS est nécessaire pour atteindre la couverture sanitaire universelle.
Pour le ministre Idi Illiasou Mainassara, les enseignements tirés de ces quatre (4) jours de réflexions et les expériences personnelles des pays participants «devraient permettre au Niger de construire une vision commune dans sa marche vers la Couverture sanitaire universelle et la réduction des inégalités». Il a demandé aux organisateurs, dont Enabel qui est le chef de file, d’accompagner son département ministériel et celui de l’Emploi et de la protection sociale sur l’élaboration d’une feuille de route «pour la mise en œuvre de la protection sociale en santé, comme un moyen pour le pays de progresser vers la couverture santé universelle.
L’ambassadrice du royaume de Belgique au Niger, S E. Myriam Bacquelaine, s’est félicité de l’énergie et du temps que les participants ont consacrés aux thématiques développées lors des travaux de la Conférence. «Je retiens aussi que la protection sociale n’est pas un luxe, on l’a déjà dit. C’est une nécessité pour lutter contre la pauvreté, réduire les inégalités et sortir de ce cercle infernal d’inégalité-pauvreté, pauvreté-inégalité», a-t-elle souligné. S.E. Myriam Bacquelaine a également demandé aux autorités politiques des pays
participants d’accorder une attention particulière aux propositions de leurs experts terrain respectifs et surtout à faire preuve d’innovation pour aller au-delà des clivages géographiques et de mobilisation des ressources financières nécessaires à la PSS.
Dans leur déclaration d’engagement dite ‘’Déclaration de Niamey’’ lue par Dr Bocar Mamadou Daff du Sénégal, les participants à cette conférence ont attiré l’attention sur la place centrale que jouent des services de soins proches des populations et qui répondent à leurs besoins essentiels car, l’offre de soins va de pair avec la protection sociale en santé. Ils ont également souligné la forte volonté politique de leurs pays respectifs qui doit cependant se traduire sur le terrain en initiatives concrètes. «Les Etats, notent-ils dans la déclaration, doivent jouer une responsabilité centrale, ce qui permettra de coordonner tous les acteurs et les initiatives dans le domaine de la PSS ».
De même, les participants à la Conférence internationale sur la protection sociale en santé ont dénoncé sans détour la fragmentation du système de financement de la santé, une difficulté importante partagée par l’ensemble des pays. Cette fragmentation, soutiennent-ils, mène à l’inefficacité et à l’inefficience de tous les investissements dans le secteur de la protection sociale en santé. D’où leur recommandation aux Etats, de créer un cadre juridique pour la réalisation de la couverture sanitaire universelle, suivie de la protection sociale en santé et la création d’un institut national responsable.
Les participants à la conférence de Niamey recommandent aussi aux autorités politiques la mise en place et le maintien d’un dialogue social inclusif afin que la population puisse s’exprimer et de travailler à institutionnaliser ce dialogue. Aussi, elles «doivent accélérer la disponibilité des moyens financiers, mais également les compétences techniques qui doivent permettre un montage technique et stratégique de la protection sociale en santé», insistent-ils dans la déclaration. Mais c’est sur la digitalisation du système que les participants se sont le plus attardés car, disent-ils, la digitalisation, en plus de faciliter la collecte des cotisations et renforcer la bonne gouvernance, permet aussi de mettre les usagers en confiance.
Souleymane Yahaya(onep)