À l’instar de plusieurs pays, le Niger a célébré la journée mondiale de la langue Haoussa. Cette 8ème édition placée sous le thème « le rôle de la femme dans l’éducation pour la préservation des bonnes mœurs socioculturelles, en milieu haoussa », a été commémorée au Musée National Boubou Hama autour de plusieurs prestations culturelles et une exposition d’ouvrages en langue Haoussa. Il s’agit à travers cette journée de rappeler la place de choix qu’occupe cette langue parlée à l’échelle mondiale, mais aussi de saluer l’action de plusieurs femmes, anciennes parlementaires, femmes de médias, animatrices pour leur effort inlassable dans la promotion de la langue Haoussa.
La cérémonie a été présidée par M. Yahouza Ibrahim, conseiller technique de la ministre de l’Éducation Nationale, de l’Alphabétisation, de l’Enseignement Professionnel et de la Promotion des Langues Nationales.
Parlée par environ deux cent cinquante millions de personnes à travers le monde, la langue haoussa est considérée comme la deuxième langue la plus parlée en Afrique après le swahili. Au plan mondial, c’est la 11ᵉ langue sur plus de 7000 langues qui ont été répertoriées par l’UNESCO dans le monde. « Ce qui veut dire que c’est une langue très importante, une langue qui a beaucoup de locuteurs à travers le monde », a indiqué M. Yahouza Ibrahim, conseiller technique et représentant de la ministre de l’Éducation nationale, de l’alphabétisation, de l’enseignement professionnel et de la promotion des langues nationales.
Selon, M. Yahouza Ibrahim, le Ministère en charge de l’éducation accorde une place de choix à nos langues nationales, parce qu’il faut le rappeler, dit-il, après les indépendances, le Ministère a ouvert des milliers de centres d’alphabétisation qui utilisent les langues nationales de façon générale et la langue haoussa en particulier. Ainsi, en 1976, le Ministère a ouvert des écoles expérimentales en langues nationales et les langues concernées étaient le Haoussa et le Zarma et ces écoles ont fait leur preuve. Elles ont donné des résultats très satisfaisants parce que tous les élèves qui ont fréquenté ces genres d’écoles, font partie des plus performants selon les témoignages. « À partir de 2012, le Ministère de l’Éducation a par ailleurs initié une réforme curriculaire pour intégrer les langues nationales comme langue d’enseignement au niveau du primaire. Plus de cinq mille (5000) classes avaient été ouvertes et cela va continuer jusqu’à ce que l’ensemble des écoles primaires et même le niveau secondaire utilisent les langues nationales comme langue d’enseignement », a-t-il ajouté.
Pour le président du comité d’organisation de ladite journée, M. Aboubacar Yacouba Maiga dit Ayama, le clou de l’édition 2023 est d’honorer cent femmes de tous les secteurs d’activités qui ont œuvré pour la promotion de la langue haoussa dont certaines à titre posthume notamment les cantatrices et les pionnières du théâtre nigérien comme Hadjia Délou, Kassa et Hamssou Garba. Cette édition a pris une proportion importante, d’abord par le nombre de comités à travers le monde qui commémore cette journée et qui sont coordonnés par le comité du Niger. « Les gens voient ce qu’on fait comme assez petit, mais tous les comités d’organisation du monde entier sont coordonnés par le Niger », a-t-il conclu.
Hamissou Yahaya(onep)