
Photo de famille à l’issue de la conférence-débat
A l’occasion de la Journée internationale de l’éducation, l’Internationale de l’Éducation Section Niger (IESNI) a organisé une conférence-débat le 24 janvier 2025, au Palais du 29 Juillet à Niamey. Placée sous le thème « L’IA et l’éducation : préserver l’autonomie dans un monde automatisé », cette rencontre vise à explorer les opportunités qu’offre l’intelligence artificielle (IA) pour garantir une éducation inclusive et de qualité, tout en renforçant l’engagement politique en faveur de l’éducation.
Dans ses propos limaires, le Coordonnateur de l’IESNI, M. Aliou Hassane Samna, a rappelé l’importance de la Journée internationale de l’éducation (JIE), célébrée chaque 24 janvier. Il a souligné que cette journée met en lumière le rôle crucial de l’éducation dans la paix et le développement mondial. « L’intelligence artificielle offre des perspectives prometteuses pour relever de nombreux défis dans l’éducation, innover dans les pratiques pédagogiques et accélérer les progrès de l’Objectif de Développement Durable (ODD) 4 », a-t-il affirmé. M. Aliou Hassane Samna a également insisté sur l’importance d’utiliser l’IA pour promouvoir l’inclusion, en citant des exemples concrets comme les exosquelettes motorisés permettant de soutenir les personnes à mobilité réduite. Toutefois, il a mis en garde contre les risques liés à l’évolution rapide de cette technologie, qui dépasse souvent le rythme des débats politiques et des cadres réglementaires. « Notre devoir est de garantir un apprentissage de qualité, inclusif et équitable pour chaque fille et chaque garçon. L’accès à une éducation de qualité est essentiel pour instaurer la paix, mettre fin à l’insécurité et favoriser le développement de notre cher pays », a-t-il déclaré.
La présidente de l’Internationale de l’Éducation Afrique, Mme Mariama Chipkaou, a, quant à elle, invité les participants à examiner les implications de l’IA dans l’éducation. Elle a insisté sur la nécessité pour l’Afrique d’adapter ses systèmes éducatifs aux réalités du 21ᵉ siècle. « Nous devons rendre nos systèmes éducatifs et de formation résilients grâce à l’innovation et à la technologie », a-t-elle affirmé. Elle a également exhorté les participants à réfléchir aux moyens d’autonomiser les enseignants pour un usage pertinent de l’IA, que ce soit dans l’enseignement ou dans l’apprentissage. Mme Mariama Chipkaou a enfin souligné l’importance de l’IA pour relever des défis majeurs tels que la faible qualité de l’éducation, la surcharge de travail des enseignants, l’exclusion scolaire et l’enrôlement de jeunes par des groupes terroristes.
Le Président de la coalition de l’association des syndicats et ONG en faveur de l’éducation pour tous (ASO EPT), M. Bizo Moussa, a également pris la parole pour rappeler que l’IA transforme rapidement le paysage éducatif nigérien. Il a salué les opportunités offertes par cette technologie pour améliorer l’apprentissage et personnaliser les expériences éducatives, tout en exprimant des préoccupations concernant la préservation de l’autonomie des éducateurs et des apprenants. « L’éducation ne se limite pas à la transmission de connaissances. Elle façonne notre capacité à penser de manière critique, à prendre des décisions éclairées et à interagir avec le monde », a-t-il expliqué. Il a ensuite invité les participants à réfléchir sur des questions fondamentales telles que : comment faire pour que l’éducation reste un domaine où l’humain prime sur la machine ? Comment utiliser l’IA pour renforcer l’autonomie sans la compromettre ? C’est pourquoi, M. Bizo Moussa a appelé à une action collective pour bâtir un avenir éducatif où chaque élève bénéficie des avancées technologiques tout en préservant les valeurs fondamentales de l’éducation. « Nous devons défendre une éducation qui valorise la créativité, la pensée critique et la collaboration. L’IA doit être un outil au service de l’éducation, et non un substitut à l’interaction humaine », a-t-il conclu.
Assad Hamadou (ONEP)