C’est avec une profonde amertume que nous avons appris le décès, hier mardi 5 janvier 2021 à Paris (France), de l’Ambassadeur Inoussa Ousseïni, Délégué permanent du Niger auprès de l’UNESCO, et ancien ministre de la Communication.
Homme de culture invétéré et passionné, Inoussa Ousseini est une des grandes figures du cinema nigérien. Son film titré ‘’La Sangsue’’ a d’ailleurs décroché le prix de la critique au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) en 1976. S’il est vrai que l’interessé a découvert le cinéma à travers les films de Moustapha Alassane et aux côtés du cinéaste français Serge Moati, à l’époque coopérant à Niamey, il n’en est pas moins vrai qu’il s’est surtout inspiré des œuvres du cinéaste ethnologue Jean Rouch, dont il se réclame comme étant le disciple. « D’une manière générale et quand on veut inscrire son action dans la durée, on s’en tient à ses objectifs. (…). Il n’y a pas de génération spontanée, en cinéma comme ailleurs. Jean Rouch est une référence universelle que le Niger a eu la chance d’intéresser et dont nous nous revendiquons de l’enseignement. Au demeurant, Velasquez disait qu’il n’y a pas de maître sans disciple; et je suis un des disciples de feu Rouch », répondait-il, en 2008, dans une interview qu’il a accordait ‘’Sahel Dimanche’’.
Et voilà qui explique pourquoi il a orienté sa carrière cinématographique vers le film documentaire. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il fonda en 2006 le Forum africain du film documentaire de Niamey, dont il est reconnu par tous comme étant le véritable pionnier. En effet, le grand rendez-vous annuel du film documentaire à Niamey a été une des grandes initiatives pour lesquelles il s’est battu corps et âme, malgré la maladie qui le rongeait, afin d’en assurer la régularité de ses éditions annuelles.
A. Soumana(onep)