Que veulent finalement les Français ? Les résultats des élections législatives poussent tout observateur de la scène politique hexagonale à se poser légitimement cette question. Loin de prétendre expliquer la situation politique française, comme le font tous les spécialistes avec tant de condescendance lorsqu’il s’agit de nos pays, nous cherchons juste à comprendre la logique de la politique actuelle en France.
De toute évidence, de la logique : il n’en existe point. En effet, lors du 1er tour des législatives, le 30 juin 2024, les Français ont vomi la ‘’Macronie’’, en plaçant le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen en tête. Un camouflet qui fait perdre la tête à Macron qui, a dissout l’Assemblée Nationale sans aviser son clan politique, ni même son Premier ministre.
Face à cette situation, toute la classe politique (de gauche comme de droite, ainsi que les Ovnis idéologiques macroniques) ont mené une campagne contre le RN, non sans surmonter leurs propres diverses. Résultats, le NFP (nouveau front populaire) vient en tête au second tour avec 182 députés, suivi de ‘’Ensemble pour la République’’ (camp présidentiel) avec 166 élus et le RN avec ces 143 élus alors que l’Assemblée nationale compte 577 députés.
C’est dire qu’aucun de ces grands groupes n’a la majorité qui est de 289 députés pour former un gouvernement. Lorsqu’on sait que les trois camps se sont détestés, certains excluant toute possibilité d’alliance entre eux, on se demande alors, comment un gouvernement peut-il être constitué ? Et dans tout cela, il faut aussi tenir compte du vote des Français qui ont rejeté Macron et sa politique ainsi que les incertitudes que leur proposent le RN.
Dès lors une alliance entre le NFP (qui compte en son sein la France Insoumise) avec le camp de Macron sera difficile, tout comme elle est inenvisageable avec le RN. Devant ce dilemme cornélien, Macron a préféré garder son Gouvernement dirigé par Gabriel Attal. Ce qui, pour certains, notamment le NFP qui a gagné les élections, est une incohérence qui ne respecte pas la volonté du peuple français. En effet, les résultats du 2nd tour de ces législatives ne confèrent pas de légitimité à un tel gouvernement.
En définitive, beaucoup d’observateurs estiment que la France risque d’être ingouvernable. Et, même si un gouvernement arriverait à être formé, il risquerait d’être fragile tant les contractions entre les différents groupes sont réelles. Instabilité ou, cohabitation ? Certains y voient la vigueur de la démocratie, d’autres sa décadence. Ce qui est sûr, c’est que cette situation ne permet nullement de prendre en charge les préoccupations du peuple français comme le coût sans cesse croissant de l’énergie, la question des retraites et du chômage, le pouvoir d’achat des familles modestes, les inquiétudes liées au conflit en Ukraine, etc.
Siradji Sanda (ONEP)