Membres du Club Athletic Mina au tour du coach Abdoulaye Ousmane
L’athlétisme est une discipline sportive qui regroupe un ensemble d’épreuves basées sur la course, les sauts, les lancers et la marche. Il s’agit de l’un des sports les plus anciens, consistant à mesurer la performance physique des athlètes en vitesse, en force, en endurance ou en agilité. Au Niger, plusieurs acteurs de cette discipline tentent de la hisser au sommet, s’illustrant par leur détermination sur la scène nationale et internationale. C’est le cas de coach Abdoulaye Ousmane,qui incarne la passion et la persévérance, se consacrant entièrement à l’enseignement de l’athlétisme.
C’est au stade Général Seyni Kountché de Niamey que l’équipe de l’ONEP a trouvé coach Abdoulaye Ousmane lors d’une de ses séances d’entraînement avec ses athlètes. Coach Abdoulaye Ousmane est un entraîneur sprint-haies Level 1 World Athletics. Il est aussi enseignant d’éducation physique et sportive au CES Aéroport. Par ailleurs, il est directeur technique du « Club Athletic Mina », créé pour faire honneur à la star internationale Aminatou Seyni. À chaque séance d’entraînement, coach Abdoulaye compte environ une vingtaine d’athlètes, dont la majorité sont des élèves et étudiants. Coach Abdoulaye travaille avec ses assistants Hassane Issaka Harouna et Farissou Ibrahim dans plusieurs disciplines, dont le sprint (court, long, haies), le fond, les sauts et les lancers, pour faire rayonner ce sport.
« Alhamdulillah, par la grâce de Dieu, la moisson est bonne et nous continuons à hisser haut les couleurs de la nation nigérienne partout où nos athlètes vont. Tous les meilleurs athlètes nigériens qui s’illustrent sur l’échiquier mondial sont issus de notre écurie, qu’ils soient athlètes valides ou para-athlètes », a-t-il témoigné.
Coach Abdoulaye a déclaré que, côté performances, il possède toute une batterie de jeunes qui emboîtent les pas des athlètes internationaux Aminatou Seyni et Saguirou Badamassi, entre autres : Samira Awali (200-400 m), qui a plusieurs fois remporté des meetings continentaux, médaillée de bronze aux derniers Jeux de la Francophonie ; Hamsatou Boureima (100 m 11»87 – 200 m 24»10) ; Salamatou Halidou, la plus jeune (U17, 200 m 24»70 – 400 m 56»8) ; le tout nouvel athlète Ousmane Seydou, qui a remporté le meeting de la ville de Niamey avec une très belle performance ; ainsi que plusieurs autres jeunes athlètes qui s’illustrent tant sur le sprint que sur les haies.
L’objectif visé par coach Abdoulaye, c’est d’offrir au Niger la toute première médaille olympique en athlétisme et surtout de rehausser l’image du Niger au même niveau que tous les autres pays sur le plan international. Il n’a pas caché sa joie immense lorsqu’il a vu des athlètes botswanais perturbés par la venue de Samira Awali sur les start-lists du 400 m aux derniers Jeux africains. « Le défi est énorme. Nous avons des jeunes très talentueux qui, avec un peu de moyens, pourront décrocher les minimas olympiques des JO 2028. Nous avons besoin de moyens financiers, matériels et psychologiques. C’est ici l’occasion d’interpeller nos autorités pour qu’elles accordent une attention particulière à ces jeunes, en se basant sur les résultats qu’ils rapportent. Les jeunes sont déjà à la porte des élites, et je suis sûr et convaincu que les qualifications aux JO 2028 seront à notre portée », a-t-il indiqué avec assurance.
Il a par ailleurs expliqué que les jeunes ont besoin de participer à des compétitions de haut niveau pour se former. Dans l’intérêt de motiver ceux qui font du bon travail parmi les jeunes dynamiques et dans l’intérêt du Niger, à plusieurs occasions, dit-il, avec ses collègues managers, ils arrivent à inscrire des athlètes à des meetings internationaux avec leurs propres moyens financiers, en Europe ou en Asie, mais au final, ils ratent ces meetings par manque de moyens pour le déplacement des athlètes.
Coach Abdoulaye appelle les autorités nigériennes à s’inspirer des efforts des pays comme la Jamaïque, le Kenya, l’Éthiopie, le Nigeria, le Botswana, la Côte d’Ivoire, etc., qui sont aujourd’hui mondialement connus grâce au sport, indiquant que ce n’est pas le talent ni la volonté qui manquent.
« Il y a un sérieux manque de moyens et surtout d’infrastructures. Si les athlètes étrangers ont réussi, pourquoi pas nous ? Le Niger est vaste, mais malgré sa grandeur, nous n’avons qu’une seule piste cendrée (stade Général Seyni Kountché) homologuée aux normes internationales. Les gros investissements amènent de gros résultats. On a besoin de formation des encadreurs, d’équipements de dernière génération, et le reste suivra », a-t-il expliqué.
À l’endroit des jeunes passionnés, coach Abdoulaye les invite à venir s’inscrire au Club Athletic Mina, précisant que vouloir, c’est pouvoir, et pouvoir, c’est vouloir. Selon lui, l’athlétisme est un sport où l’effort individuel domine. En ce sens, il faut s’armer de courage, de patience et surtout d’assiduité aux entraînements, tout en respectant le programme et les directives des entraîneurs, car seul le travail paie.
« Des athlètes très performants notamment Aminatou Seyni et Saguirou Badamassi, sont tous issus du fruit de mon travail. Nous avons aussi des para-athlètes, dont des malvoyants et des sourds, parmi eux le champion du saut en longueur Soumaïla Souley Oumarou, médaillé d’or aux derniers Jeux de la Francophonie, dont la performance n’a pas été égalée jusqu’à présent sur le continent africain. Il est aussi attendu pour d’autres meetings en Grèce, en Suisse et en Espagne, et le meilleur reste à venir », a-t-il confié.
Coach Abdoulaye a aussi tenu à remercier la Fédération Nigérienne d’Athlétisme (FNA), le Ministère en charge du Sport et le COSNI, qui prônent l’excellence en encourageant et en créant un cadre idéal pour l’évolution de ce sport au Niger.
Assad Hamadou (ONEP)
