
Jadis Maisons de la Samaria, les Centres des jeunes ont été érigés d’abord en centres socio-éducatifs, à partir de 2005 avec les 5èmes Jeux de la Francophonie, puis en centres d’information et de documentation des jeunes. Aujourd’hui, à Niamey, on peut citer, entre autres, les centres des jeunes de Kalley-Sud, Jangorzo, Sabon-Gari et Aéroport entièrement mis au service des jeunes. Ces centres ont en effet pour mission de promouvoir l’information, la documentation, la formation et l’orientation des jeunes. A l’image des autres centres de Niamey et de l’intérieur du pays, ces structures s’activent à apporter leur soutien indispensable aux jeunes dans leurs actions. Les responsables de ces différents centres expliquent le mode de fonctionnement, les activités menées et les difficultés que ces centres rencontrent dans l’accomplissement de leur mission.
Pratiquement, tous les centres ont les mêmes missions, mêmes objectifs, mêmes activités à réaliser. En un mot, ils ont tous le même agenda. C’est du moins ce qu’explique M. Mahaman Sani Boubé, directeur du Centre d’information et de documentation de Kaley-Sud. Selon lui, les objectifs visent, entre autres, à insérer les jeunes sur le plan social, économique et professionnel ; mobiliser, orienter, former et informer les jeunes ; soutenir les projets sociaux et économiques des jeunes ; promouvoir les activités socio-éducatives des jeunes à travers les sports, les loisirs, les arts et la solidarité nationale ; promouvoir une éducation permanente extrascolaire des jeunes par des activités de lecture, des conférences, des jeux de société, des rencontres ; former les jeunes aux nouvelles technologies de l’information et de communication et aux problèmes environnementaux ; promouvoir la vie associative et communautaire des jeunes ; et subsidiairement servir de base d’accueil, de brassage et d’hébergement en cas de regroupement des jeunes.
Dans la réalisation de tous ces objectifs, les différents centres sont dotés d’infrastructures et de ressources humaines et financières nécessaires. Chaque centre est doté d’un plan d’action opérationnel. Dans l’atteinte des résultats auxquels ils sont attendus conformément à leur mission, les centres des jeunes sont animés de 8 heures à 19 heures chaque jour. Il se tient dans ces centres plusieurs activités dont entre autres des formations exclusivement destinées aux jeunes (filles et garçons, non ou déscolarisés). Il s’agit des formations des jeunes filles au foyer, formations en informatique. C’est aussi un espace réservé aux sportifs (arts martiaux, basketball, pétanque, etc.) pour leurs entrainements et aux acteurs culturels (Dandali soyaya, Rap, humour et comédie) pour les animations culturelles. Plusieurs jeunes profitent de ces formations, mais les réalités diffèrent selon les centres. Au quartier Kalley-Sud par exemple, ils sont au nombre de quatre (4) élèves en informatique, une quinzaine de filles pour la couture et au niveau du perlage une trentaine de filles. Au Centre Jangorzo, ils sont au nombre de 30 au foyer et quelques apprenants en informatique. Le personnel de ces centres est composé des agents de l’Etat, des appelés du Service Civique, des contractuels pris en charges par les mairies et des bénévoles.
Les centres délivrent à la fin de chaque formation des attestations aux apprenants les plus méritants. « Ces attestations permettent à ces jeunes d’en utiliser pour entreprendre, c’est-à-dire de créer leur propres entreprises. Soit des ateliers de couture, des salons de coiffures, ou de servir dans d’autres services ou entreprises, comme agents ou stagiaires. Les centres apportent aussi une assistance aux associations des jeunes, en les aidant dans la formulation des Termes de Références et dans la création des associations de développement local. « En un mot, les centres sont les acteurs de mise en œuvre de la politique nationale de la jeunesse », a indiqué M. Mahaman Sani Boubé.
A travers toutes ces activités, les responsables profitent de ces occasions de rassemblement pour passer des messages de sensibilisation sur plusieurs thématiques. La paix et la sécurité, la santé sexuelle et reproductive, les MST/IST/VIH SIDA, la consommation des stupéfiants, la citoyenneté, la solidarité, l’hygiène et l’assainissement, etc. Chaque centre est animé par un groupe de Dandali. Les animations se font du lundi au vendredi, avec des exceptions les week-ends en cas d’activités d’envergure. Au centre Kalley-Sud, Goulgouli et Koffi du groupe ‘’Himma Sabon Taaché’’ font régulièrement des animations. Et au centre Jangorzo, l’animation est assurée par le groupe ‘’Farin Wata‘’ de l’artiste militaire Sani Maigochi.
Parlant de ces animations culturelles, le directeur du centre explique qu’elles constituent de véritables moments de joie, de distraction, de loisir, de détente surtout pour les jeunes et pour toutes les populations des quartiers environnants. Chaque soir, les centres font leur plein. Ils sont nombreux ces jeunes filles et garçons qui prennent part à ces animations. Les entrées sont à 100 FCFA pour les animations ordinaires, mais à 200, 300 et 500 FCFA en fonction de l’importance de la soirée.
Dans l’exécution de leurs activités, ces centres font face à des problèmes de ressources financières faute de l’insuffisance des subventions et du manque de financements. C’est pourquoi les différents responsables lancent un appel à l’endroit des ONG et autres partenaires techniques et financiers intéressés aux questions des jeunes d’avoir un œil regardant à l’endroit de ces centres. « La plus grande difficulté à laquelle font face les centres aujourd’hui, c’est le financement de nos activités et les appuis aux jeunes porteurs de projets et initiatives. Je profite de cette occasion que vous m’offrez pour demander à la tutelle et aux partenaires d’avoir un œil regardant envers les centres et les jeunes », dit M. Yacouba Haya Chaoulani, directeur du Centre des jeunes Jangorzo.
Par Ali Maman(onep)