L’Institut National de la Statistique (INS) a procédé hier au cours d’un atelier, à la présentation des principaux résultats de la 2ème Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages (EHCVM-II) qui couvre la période 2021-2022 initiée par la Commission de l’UEMOA, avec l’appui technique et financier de la Banque mondiale. Ces résultats portent sur le profil et les tendances de la pauvreté ; les principaux indicateurs sociaux, l’agriculture et les conditions de vie des ménages et l’élevage et les conditions de vie des ménages. C’est le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Finances, M. Moumouni Boubacar Saidou, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ces échanges en présence du représentant résident par intérim de la Banque Mondiale.
Cette enquête, la deuxième du genre réalisée par l’INS, s’inscrit dans le cadre du sous-programme « Harmonisation et Modernisation des Enquêtes sur les Conditions de Vie des Ménages (PHMECV) » du Programme Statistique Régional (PSR-UEMOA) 2015-2020, adoptée en juillet 2015 par les pays de l’UEMOA. Un sous-programme qui a beaucoup contribué à la modernisation de la collecte de données sur le bien-être et les revenus des populations, en proposant des estimations harmonisées sur la pauvreté et les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Pour le ministre délégué chargé des Finances, la mise en œuvre de ce programme répond à l’ambition du Gouvernement de bâtir un système statistique qui s’adapte de façon efficiente aux facteurs qui influencent notre environnement. Il s’agit de la forte demande d’indicateurs statistiques liée au suivi des agendas nationaux de développement et des engagements internationaux ; les avancées démocratiques et sociales de notre pays ; les nombreuses avancées techniques et technologiques qui révolutionnent actuellement le paysage de l’information et de la communication et les nouveaux défis liés à la situation sécuritaire du pays et au changement climatique.
La réalisation de ces enquêtes, a expliqué M. Moumouni Boubacar Saidou, a permis non seulement de renforcer la capacité des Instituts Nationaux de la Statistique (INS) des pays membres de l’UEMOA, mais aussi de produire des indicateurs pertinents de qualité, comparables dans le temps et entre pays, permettant notamment d’apprécier les conditions de vie des ménages et la pauvreté au sein des populations. Aussi, ces opérations vont fournir au gouvernement des données actualisées pour servir de boussole pour la formulation et l’évaluation des politiques et programmes publics. A cet effet, a souligné le ministre délégué chargé des Finances, le gouvernement s’est engagé dans la formulation d’un Programme de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie (PRSP) pour bâtir les bases d’un développement endogène du pays. « Les résultats de ces opérations seront d’une grande utilité pour servir de référence à la formulation de ce programme », a estimé le ministre délégué.
D’après le représentant résident par intérim de la Banque Mondiale au Niger, M. Mohamed Nanzoul, les résultats de cette enquête mettent en évidence une baisse significative du taux de pauvreté au cours de la dernière décennie au Niger. Cependant, les défis liés à la crise sanitaire qui a débuté en 2020 ont entrainé un arrêt préoccupant de ces progrès en 2021. Le taux de pauvreté a stagné, restant légèrement supérieur à son niveau de 2018, marquant une légère augmentation de 0,4 point de pourcentage. « Les disparités régionales continuent de persister, avec des écarts frappants allant jusqu’à 48 points de pourcentage observés entre des régions spécifiques », a-t-il fait savoir. En effet, a souligné M. Mohamed Nanzoul, la pauvreté reste particulièrement répandue dans les zones rurales, affectant de manière disproportionnée les ménages impliqués dans des activités agricoles et d’élevage. Il a en outre réitéré l’engagement de la Banque Mondiale à accompagner le Niger dans le développement des capacités statistiques et la modernisation du système statistique national afin d’améliorer, de manière significative, la prise de décision, notamment en faveur des ménages pauvres et vulnérables.
Aïchatou Hamma Wakasso (ONEP)