Sahabi Issoufou, promoteur de la Nigérienne de recyclage
Dans la dynamique de l’entrepreneuriat des jeunes et du développement du secteur privé au Niger, hommes et femmes rivalisent d’innovation non seulement dans la valorisation des matières premières ordinaires comme les produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques ou des ressources géologiques, mais aussi à travers la récupération et la revalorisation d’objets usés. Aujourd’hui, beaucoup ont compris qu’effectivement « rien ne se perd, tout se transforme », y compris les déchets polluants comme le plastique, un fléau qui a toujours été une menace pour l’environnement. Ce domaine de recyclage gagne petit à petit de terrain, mais les articles issus de la transformation, bien que disponibles un peu partout à Niamey, par exemple, sont pour la plupart méconnus du public. ‘’La Nigérienne du recyclage des déchets plastiques et organiques et de fabrication des machines industrielles’’ est une entreprise créée depuis 2013 par un certain Sahabi Issoufou, qui traitait et transformait 20 tonnes de déchets chaque mois, en 2024, est désormais à bout de souffle faute de débouché.
Le plastique constitue aujourd’hui, pour certains, une matière précieuse dans la réalisation de leurs projets, à double but : contribuer à réduire la pollution de l’environnement et faire des profits pécunieux. Et ce sont surtout des jeunes, ces porteurs d’idées et d’espoir, qui transforment et ramènent ce qui part en poubelle en objet sain et éclatant, d’usage ou de décoration, dans les ménages. En effet, c’est une multitude d’articles fabriqués à base de déchets plastiques qui sont mis à la disposition des consommateurs dont des sacs, des bouteilles, des tuyaux, des meubles (chaises, tables) les accessoires de décoration (vases, pots, des produits ménagers, seaux, balais, bouilloires).
Lancée en 2013, la Nigérienne du recyclage est spécialisée dans la collecte, le traitement et le recyclage des déchets plastiques et métalliques. L’entreprise se donne pour mission principale la création de l’emploi, la protection de l’environnement et bien évidemment avoir des revenus, faire des chiffres d’affaires. A première vue, de façade, l’entreprise située au niveau de la zone industrielle de Niamey, n’a rien qui sort de l’ordinaire. Mais un pas de plus, dès l’entrée, le décor ambiant est assez annonciateur. Grâce à ses installations et à son équipe qualifiée, la Nigérienne de recyclage est en mesure de traiter une grande quantité de déchets plastiques en produits finis. « Au début, on collecte et on trie les différents déchets par couleur et par catégorie. Après les avoir traités, on les broie dans une machine qu’on appelle broyeuse. Ensuite, on les met dans une lessiveuse pour avoir le produit qui est bien traité. Puis nous les transformons en bouilloires, des seaux, etc. Nous avons pour cela des machines qu’on utilise dans les tâches quotidiennes », explique le promoteur de la Nigérienne de recyclage.

Selon lui, c’est un secteur qui a un grand potentiel de croissance et permettra de réduire de façon significative la pauvreté. Avec ses collaborateurs, M. Sahabi Issoufou use de ses connaissances pour créer, innover et attirer une clientèle de plus en plus exigeante qui s’est familiarisée avec les produits importés. Cependant, bien qu’enthousiaste, malgré la faible clientèle et des commandes limitées, le promoteur de la Nigérienne du recyclage a convergé dans la fabrication des machines où il espère un avenir plus sûr. « On s’est mis à fabriquer les machines. Si on avait des commandes pour rehausser les villes en pavés et consorts, on n’allait pas laisser autant l’aspect transformation », a-t-il confié.
Bien que les entreprises innovent, la clientèle reste réticente et préfère se rendre ailleurs que de payer les produits locaux. C’est pourquoi, pour faire prospérer son entreprise, M. Sahabi se retrouve à travers le slogan « consommons local ». « C’est pour la population que nous faisons tout ceci, si elle ne s’intéresse pas et préfère voir ailleurs, nous n’avancerons pas. L’année passée, nous produisions 20 tonnes par mois de production de traitement de déchets plastiques. Comme le volet de traitement de déchets plastiques est un peu compliqué, faute de débouché, nous avons opté pour le volet de fabrication de machines », a-t-il souligné.
Pour accompagner et soutenir les entreprises locales à prospérer et contribuer à l’économie du pays, M. Sahabi Issoufou espère un accompagnement, non pas financier mais, qui permettra de valoriser la production locale. « Pour les machines, vous n’avez pas besoin d’aller ailleurs, tout est là, il suffit juste de demander et donnez-nous les moyens. Nous pouvons fabriquer les même qu’utilisent les grandes sociétés de transformation comme le Riz du Niger », a-t-il lancé.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)
