Le Premier ministre, Chef du gouvernement, SE. Ouhoumoudou Mahamadou a présidé hier dans l’après-midi, au Centre International des Conférences Mahatma Gandhi de Niamey, une rencontre avec les opérateurs économiques (importateurs, grossistes, demi-grossistes, commerçants détaillants) et les représentants des associations des consommateurs du Niger. Cette rencontre a pour objectif, la stabilité des prix des denrées de première nécessité qui a connu une nette fluctuation sur les marchés de notre pays. Etaient présents le Ministre du Commerce, M. Alkache Alhada, des membres du gouvernement, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger (CCIN), M. Moussa Sidi.
La rencontre a débuté par l’allocution du ministre du Commerce, M. Alkache Alhada qui a rappelé que, cette rencontre a été initiée par le Président de la République, SE. Mohamed Bazoum suite à une communication faite en Conseil des ministres relative à la hausse des prix des denrées sur les marchés. Il a rappelé que la production agricole n’a pas répondu aux attentes et à cela s’ajoute la Covid-19 et d’autres facteurs conduisant à la hausse qui est quasi mondiale. C’est pourquoi, il ya des répercussions sur le Niger, un pays enclavé. «Même en situation normale cela a un impact», a-t-il dit. Le ministre Alkache Alhada devait ajouter que le Chef de l’Etat l’a instruit, en cette veille de Ramadan de sillonner les différents marchés avec les autorités locales pour s’enquérir de l’état d’approvisionnement en denrées. «Nous avons effectué les visites de terrain avec les autorités de Niamey chez les opérateurs économiques. Nous étions satisfaits de l’approvisionnement du pays», a-t-il affirmé avant de préciser que, les prix des céréales et autres produits ont augmenté.
L’autre satisfaction du ministre du Commerce est que les prix des légumes et autres sont stationnaires. Mais après avoir échangé avec les commerçants, «ils ont soumis des doléances à travers lesquelles, il ressort l’impact de la Covid-19 sur l’approvisionnement, la facture certifiée, l’impôt et taxes, les tracasseries administrative et douanière, la patente synthétique. Ils ont fait cas de difficultés au port où l’accostage des bateaux transportant les produits à destination du Niger dure plusieurs semaines et engendre des coûts supplémentaires de 35.000 dollars par jour induisant des répercussions sur les prix. Ils ont souhaité l’intervention des autorités nigériennes auprès de leurs homologues des pays portuaires afin de leur alléger la tâche», a-t-il affirmé. Il a aussi évoqué les restrictions relatives aux exportations de certains produits prises par les autorités des pays voisins. Selon les commerçants, la seule issue reste la porte du Nigéria, sinon, avec les autres frontières l’accessibilité n’est pas facile.
Après avoir remercié les opérateurs économiques pour avoir massivement répondu présent à cette rencontre, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a dit que le sujet est assez important au niveau du gouvernement. «Nous voulons que la population passe une année normalement malgré la production annuelle des récoltes déficitaires de 40%», a-t-il dit. Les débats à bâtons rompus se sont engagés avec beaucoup d’éclaircissements de la part des opérateurs économiques. Le gouvernement a pris des engagements pour étudier les recommandations et les doléances des commerçants afin de sortir de cette crise de cherté des produits alimentaires au Niger.
C’est pourquoi en clôturant la rencontre, le Premier ministre a indiqué qu’avec la concertation, «nous arrivons à faire tout pour soulager les souffrances de nos populations. Vous savez bien que, la récolte n’a pas répondu à l’attente des populations». SE. Ouhoumoudou Mahamadou a dit que, le gouvernement est ouvert au dialogue tout en leur expliquant que, dans ces genres de conditions, les mots d’ordre de grèves ne solutionnent pas le problème. «Nous avons une inflation importée avec la COVID-19, la production agricole est mauvaise et l’insécurité a perturbé la production agricole freinant l’accès aux corridors. La situation de covid-19 et de guerre à l’internationale ont fait que, les grands pays producteurs de céréales ne produisent plus. Ce qui fait que le prix des produits grimpe et ceux des hydrocarbures aussi», a-t-il notifié.
Le Premier ministre a souligné que le gouvernement est en train de gérer la situation à travers un plan de soutien contre la cherté de la vie avec la vente à prix modéré ou un approvisionnement de 80 mille tonnes de céréales par l’OPVN. Une deuxième opération consiste à distribuer gratuitement 20 mille tonnes aux personnes les plus démunies. Cela s’ajoute aux interventions des partenaires du pays. «Nous avons également les filets sociaux qui vont assister un million de personnes à travers le cach transfert. Pour les zones pastorales, nous avons prévu un programme d’aliments bétails afin de soulager les éleveurs. Nous allons mener toutes ces actions grâce à la mobilisation des ressources de l’Etat», a annoncé M. Ouhoumoudou Mahamadou.
Le Premier ministre a en outre assuré les opérateurs économiques que, le gouvernement fera tout pour satisfaire les différentes revendications possibles sans affecter le budget annuel prévu par l’Etat. «Le Niger a pris des engagements au niveau communautaire et à celui des partenaires internationaux de ne pas créer de déficit budgétaire», a-t-il précisé. «Nous allons voir dans quelle mesure, des solutions seront trouvées dans l’intérêt général de nos populations. Nous ferons tout également à ce que les magasins soient approvisionnés. J’invite le ministre de Commerce et celui des Finances à engager les concertations pour voir quelles sont les mesures concrètes à prendre pour trouver des solutions appropriées.», a conclu le Premier ministre.
Seini Seydou Zakaria(onep)