Le ministre des Finances, M. Ahmat Jidoud et l’ambassadeur de la France au Niger, SE Alexandre Garcia ont procédé hier après midi à Niamey, à la signature d’une convention de financement entre l’Etat du Niger et l’Agence Française de Développement (AFD) pour le projet pilote d’opérationnalisation du Nexus Urgence Développement dans la zone des trois frontières. Cette convention porte sur un financement de 10 millions d’euros, soit 6,5 milliards FCFA au profit des communes frontalières des régions de Tahoua et de Tillabéri. La maîtrise d’ouvrage de ce projet sera assurée par le Haut-commissariat à l’Initiative 3N.
Pour le Gouvernement du Niger, il s’agit d’un financement qui contribuera à la mise en œuvre des axes 1 et 4 de la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement qui décline les priorités du Programme de Renaissance Acte III. L’objectif global du projet est de développer une démarche pilote de mise en œuvre de l’approche Nexus dans dix (10) communes de la zone des 3 frontières pour un développement durable et résilient basé sur un leadership renforcé des communes.
De manière spécifique, il s’agira d’appuyer les communes concernées et les acteurs locaux dans la délivrance d’interventions structurantes de développement sensibles aux fragilités et promouvoir la participation des femmes et des jeunes à la vie économique. Il s’agit aussi de renforcer les mécanismes locaux d’analyse des risques, de veille et de réponses aux chocs par la responsabilisation des communes dans leur planification et leur coordination et enfin de soutenir les mécanismes de gouvernance et l’élaboration des outils pour promouvoir une démarche structurée d’identification, de mise en œuvre, de coordination et de suivi des interventions à court, moyen et long termes dans les zones fragiles.
Pour le ministre des Finances, le projet pilote d’opérationnalisation du Nexus Urgence Développement revêt un caractère transversal en ce sens qu’il fait référence aux liens entre les actions humanitaires, de développement et de paix. «De ce fait, il contribue à réduire la vulnérabilité globale et le nombre de besoins non satisfaits des personnes les plus vulnérables, à renforcer la gestion des risques, à renforcer les capacités et à s’attaquer aux causes profondes des crises», a-t-il précisé. Selon M. Ahmat Jidoud, la mise en œuvre de ce projet permettra, sans doute, de développer des actions structurantes, notamment dans le cadre de la sécurité alimentaire, la prévention des conflits et le renforcement des capacités des bénéficiaires en matière de maitrise d’ouvrage. «Il contribuera également aux renforcements des capacités d’anticipation et de réponses des populations aux situations d’urgence, particulièrement les crises sécuritaires et climatiques», a-t-il ajouté.
Abondant dans le même sens, l’Ambassadeur de France au Niger, SE Alexandre Garcia a expliqué que le projet vise à contribuer à un développement durable et résilient des territoires, basé sur un leadership renforcé des communes, dans un contexte marqué par des fragilités multiples, comme l’insécurité et ses conséquences sur les déplacements de population, mais aussi les épidémies ou encore les effets du changement climatique. Grâce à ce financement, les communes et acteurs locaux pourront planifier et coordonner des interventions et des investissements à court, moyen et long termes, qui soient plus sensibles à ces fragilités et intègrent mieux la participation des femmes et des jeunes à la vie économique et à la cohésion sociale.
Évoquant l’ancrage du projet au niveau des communes, l’Ambassadeur a dit qu’il permet d’une part, d’accompagner le processus de décentralisation engagé par le gouvernement du Niger depuis plusieurs années. D’autre part, «l’ancrage communal offre un cadre pour l’expérimentation du Nexus, approche pour laquelle le Niger a montré une forte volonté politique comme en témoigne, par exemple, la mise en place dès 2018 du Comité Tripartite de Haut Niveau sur le Nexus Urgence- Développement au Niger (CTHN), sous la tutelle de la Primature», a-t-il déclaré. «Le CTHN a bien pour mission de créer les conditions favorables permettant au gouvernement, aux acteurs humanitaires et aux acteurs de développement de travailler ensemble dans la gestion des situations d’urgences à travers une intégration efficace des réponses humanitaires et de développement», a-t-il précisé. En somme ce projet traduit la disponibilité et l’engagement constants des Autorités Françaises à accompagner le Niger dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et le terrorisme.
Mamane Abdoulaye(onep)