Pour maintenir le prix du gaz à un niveau abordable, particulièrement aux plus vulnérables, l’Etat du Niger subventionne depuis des années les prix du gaz domestique. La SONIDEP est chargée de fournir ce produit aux centres emplisseurs qui les distribuent ensuite. Malgré le coût élevé que supporte l’Etat, le marché du gaz connaît une instabilité des prix. Ainsi pour s’assurer du respect des normes et assainir le secteur, le ministre du Commerce et de l’Industrie, M. Abdoulaye Seydou, a conduit une mission conjointe dans 18 centres d’emplissage du 26 au 27 novembre 2025 dans la Ville de Niamey et ses alentours. Il s’agissait, à travers cette sortie terrain, de s’enquérir du respect de la réglementation en vigueur en matière de commerce du gaz domestique, de s’imprégner des difficultés et de trouver des solutions.
Cette mission est composée des responsables de la Société Nigérienne du Pétrole (SONIDEP) et ceux de l’Autorité de Régulation du Secteur de l’énergie (ARSE) ainsi que des représentants des Ministères en charge du Commerce, du Pétrole, de l’Energie et de l’Agence Nigérienne de Normalisation, de Métrologie et de Certification (ANMC). De Niamey à Liboré en passant par Sorey, route Hamdallaye et route Ouallam, le ministre Abdoulaye Seydou a donné des consignes claires aux différents centres d’emplissage. « Ne fournissez pas du gaz aux détaillants qui veulent aller en grève. Nous vous encourageons à ouvrir vos propres dépôts pour la vente et arrêter de remplir les bouteilles qui ne vous appartiennent pas », a instruit le ministre en charge du Commerce. Il a également ordonné aux différents centres de prendre leurs responsabilités pour assurer l’approvisionnement des dépôts de vente, car « le gaz est un produit stratégique qui nécessite une grande prudence ». Il leur a aussi demandé de s’en tenir au prix de vente final qu’exige la reglementation en vigueur.

Lors de cette sortie, la délégation ministérielle a débusqué des centres qui ne sont pas habilités à exercer ainsi qu’un établissement pour lequel les démarches ont été réalisées sans que son directeur soit au courant.
Avant cette sortie, le ministre du Commerce a indiqué que, pendant près de deux semaines, les agents du Ministère étaient actifs sur le terrain, simulant des achats de gaz avec le soutien de la communauté. « Nous avons vérifié le trajet des camions, nous avons vu des camions destinés à la Ville de Niamey mais qui sont détournés sur une autre destination. Après vérification, le camion s’est retrouvé à Maradi. Nous ne pouvons pas accepter que les efforts de la SONIDEP soient anihilés. Nous ne pouvons pas accepter que les gens s’organisent pour rendre caducs les efforts de l’Etat », a souligné le ministre du Commerce et de l’Industrie.
Partout où elles sont passées, les équipes de l’ANMC ont effectué des vérifications sur la quantité présente dans les bouteilles. Le sondage a montré que certaines d’entre elles dépassent les normes, tandis que d’autres n’atteignent pas le poids exigé. De ce fait, le ministre a encouragé les promoteurs à respecter les normes établies. Il a par ailleurs encouragé les centres qui remplissent uniquement leurs bouteilles, comme les entreprises AHK et Oriba, à persévérer dans la même lancée.
Le ministre Abdoulaye Seydou a souligné que le gaz est un produit subventionné, ne pouvant pas être vendu par n’importe qui, encore moins utilisé comme levier de pression sur l’État, surtout dans le cadre de la refondation. « L’Etat veillera au respect strict des prix au grand bonheur des populations. Nous avons donné 48h à tous les centres emplisseurs pour que les détaillants qui n’ont pas arrêté l’activité puissent continuer, mais pour ceux qui ont arrêté, nous avons demandé aux centres de reprendre les bouteilles qui ne sont pas vendues, mais consignées afin de permettre à d’autres d’avoir du travail à travers l’ouverture de leurs propres dépôts », a ajouté M. Abdoulaye Seydou.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)
