Le ministre du Pétrole, de l’Energie et des Energies renouvelables, M. Mahamane Sani Mahamadou a présidé hier matin au Centre Mahatma Gandhi de Niamey, le lancement officiel des activités de la 3ème édition du Forum et Exposition de la CEDEAO sur les secteurs des Mines et du Pétrole (ECOMOF 2021) que notre pays aura le plaisir d’accueillir du 1er au 3 Décembre prochain. Cette édition placée sous le signe «Intégrer les industries minières et pétrolières dans le développement des chaines de valeurs régionales», est co-organisée par le Niger, à travers les Ministères en charge des Mines et du Pétrole et la Commission de la CEDEAO, en collaboration avec AmeTrade.
Ce forum a pour but de promouvoir et développer le potentiel minier et pétrolier des États membres, d’aider à assurer l’intégration socio-économique de la région ouest-africaine, d’harmoniser les instruments juridiques, réglementaires et fiscaux, de catalyser et développer l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, de fonder, développer et organiser des bases de données géologiques, minières et pétrolières pour les États membres, de développer les ressources humaines et créer un réseau d’experts, d’utiliser les industries minière et pétrolière pour développer l’infrastructure communautaire, d’ajouter de la valeur aux produits miniers et pétroliers, renforcer le commerce de ces produits, de promouvoir la responsabilité sociale des entreprises et sensibiliser les parties prenantes aux problèmes de développement de leurs communautés locales.
La CEDEAO organise chaque deux an, un Forum/exposition sur les Mines et le Pétrole(ECOMOF) en vue de promouvoir une contribution durable du secteur extractif à la croissance économique et au développement social de la communauté. Après la première édition tenue à Accra (Ghana) en 2015 et la deuxième édition à Abidjan (Côte-d’Ivoire) en 2018, c’est au tour du Niamey d’abriter la troisième édition de l’ECOMOF qui se tiendra du 1er au 3 décembre 2021, avec un décalage d’un an, du fait de la pandémie de la Covid-19 qui a empêché la tenue en 2020.
Pour le ministre du Pétrole, de l’Energie et des Energies renouvelables, M. Mahamane Sani Mahamadou leader aussi de l’ECOMOF, le thème de cette 3ème édition de l’ECOMOF, à savoir «Intégrer les industries minières et pétrolières dans le développement des chaines de valeurs régionales», interpelle sur l’impérieuse nécessité de faire des secteurs minier et pétrolier des piliers de nos économies. Pour ce faire, il est plus qu’urgent, estime-t-il, que «nos pays développent des politiques qui attirent les investisseurs, tout en créant les conditions d’une plus grande participation des secteurs minier et pétrolier aux recettes des Etats». «Au Niger, nous avons fait le choix d’améliorer la connaissance et la promotion du potentiel minier et pétrolier; de moderniser les cadastres minier et pétrolier; de créer plus d’industries utilisant la matière première pétrochimique», a précisé M. Mahamane Sani Mahamadou.
Selon le ministre en charge du Pétrole, toutes les actions en faveur de ces deux domaines devront permettre, d’une part, de porter le poids de ce secteur à 25% du PIB, 45% des recettes fiscales, 68% des exportations et 12% des emplois formels. En e qui concerne le secteur minier, ces mesures permettront de faire passer les couvertures géologique et géophysique respectivement de 13 à 22% et de 20 à 31%. «C’est dire que les domaines minier et pétrolier auront un bel avenir au Niger», a-t-il estimé.
Pour le ministre en charge du Pétrole, l’ECOMOF se veut comme l’interface de la grande contribution que les ressources minières et pétrolières pourraient apporter à la consommation et au développement du continent africain, à travers l’industrialisation et la coopération régionale. «C’est à travers l’industrialisation durable que l’Afrique pourra de façon significative, comme toutes les nations industrielles du monde, consommer son économie, atteindre un niveau de développement acceptable et éradiquer la pauvreté», a-t-il déclaré.
Dans son mot de bienvenue, la ministre des Mines, Mme Ousseini Hadizatou Yacouba a expliqué que ce forum représente une plateforme régionale d’échange qui donnera l’occasion aux acteurs de mettre en évidence le potentiel du Niger en particulier et de l’Afrique de l’ouest en générale, dans les secteurs des industries extractives. L’objectif étant de partager l’expérience, le savoir et le savoir-faire et de créer de nouveaux partenariats et des réseaux. Des experts de sociétés africaines de pétrole, de gaz et des mines, des entreprises nationales et internationales, les gouvernements, le secteur privé ainsi que la nouvelle génération de potentiels investisseurs exploreront des idées novatrices à l’occasion de ce forum. Pour Mme Ousseini Hadizatou Yacouba, les discussions sur l’évolution des activités minières et pétrolières permettront de répertorier les défis à relever et de réfléchir sur des stratégies cohérentes pour la promotion et le développement du durable des ressources minières et pétrolières dans l’espace communautaire. «La tenue de l’ECOMOF aidera à renforcer la coopération entre les Etats membres en matière de gestion des ressources extractives, de promouvoir un environnement favorable aux investissements et d’œuvrer pour une bonne intégration sous régionale», a-t-elle précisé.
Pour sa part, le Commissaire Energie et Mines de la Commission de la CEDEAO, M. Sédiko Douka a reconnu que plusieurs défis se posent dans le secteur des ressources extractives de l’Afrique de l’Ouest. Il cite entre autres une faiblesse des cadres règlementaires et des moyens de suivi et de contrôle des activités extractives, un faible niveau de contenu local se traduisant par une faible implication des opérateurs locaux dans la production des biens et services, une faible contribution à la richesse nationale, une faible répartition équitable des revenus entravant un développement local et régional et une insuffisance des ressources humaines particulières dans les négociations des contrats complexes. Pour faire face à ces défis, plusieurs actions ont été menées dans l’espace CEDEAO dont l’adoption de la politique de développement des ressources minérales de la CEDEAO et l’adoption de la Directive sur l’harmonisation des principes directeurs et des politiques dans le secteur notamment dans le secteur minier. Puis dans le secteur pétrolier, M. Sédiko Douka a entre autre noté l’adoption de la politique de développement des hydrocarbures de la CEDEAO et l’adoption d’un programme régional de facilitation de l’approvisionnement en produits pétroliers.
Mamane Abdoulaye(onep)