Situé dans la bande climatique la plus arrosée du Niger et traversée par le fleuve Niger, le département de Gaya est une zone agricole par excellence. La culture irriguée y est fortement pratiquée, notamment la riziculture qui se fait sur 5 périmètres situés le long du fleuve pour une superficie globale de 435,5ha et sur deux autres aménagements à polyculture dans le Dallol pour 76 ha. Avec un rendement évalué à un minimum de 5 tonnes à l’hectare, la production annuelle est d’environ 4.500 tonnes.
Ces aménagements hydro-agricoles sont le périmètre de Tara (120ha), Gaya Amont (184ha), l’aménagement de Kessa (25ha), le périmètre de Sokondji (63ha), celui de Gatti Wani (43,5ha), le périmètre de Yelou (41ha) et celui de Sormon (les deux derniers étant des périmètres à polyculture). Ces périmètres sont exploités par 2.098 producteurs dont une centaine de femmes. «Au niveau des aménagements consacrés exclusivement à la riziculture, le rendement est de 5 à 6 tonnes à l’hectare. Les principales variétés sont la Gambiaka et le Riz 15. A côté de celles-ci, nous avons plusieurs autres variétés locales. Mais nous avons toujours conseillé aux paysans les premières, parce qu’elles sont de qualité et ont plus de rendement. Les producteurs, eux aussi les préfèrent, c’est à défaut qu’ils font les autres. Il n’y a pas de réticence en réalité», explique le chef d’antenne départementale de l’Office national des aménagements hydro-agricoles (ONAHA) de Gaya, M. Abdouramane Souley Ali.
La riziculture est largement répandue à Gaya. «Vous avez même plein d’autres producteurs qui font de la riziculture hors aménagement. On peut dire que Gaya est un grand producteur du riz», estime M. Souley Ali.
La viabilité de tout aménagement dépend de l’acquittement régulier des redevances, à titre de charge de production. Ce qui n’est pas du goût de tout paysan. A Gaya, la gestion des périmètres se fait de manière rigoureuse et sans complaisance. «Le producteur qui ne paie pas sa redevance voit sa parcelle retirée à la prochaine campagne. Aujourd’hui le recouvrement est d’ordre de 90%», déclare le directeur départemental de l’ONAHA, M. Abdouramane Souley Ali. En saison de pluie, la charge du système de pompage de l’eau, facteur le plus déterminant de la redevance, est légère (20.000FCFA à 25.000FCFA) par parcelle, contrairement à la saison sèche elle est plus élevée.
«En début de chaque campagne, nous tenons une réunion de préparation. Les coopératives nous communiquent les quantités de semence dont elles ont besoin ainsi que celles de l’engrais auquel nous facilitons l’accès. Et ce n’est pas le même prix qu’on fixe au particulier qui s’applique aux coopératives. Ensemble, ils ont une réduction. L’agrément que l’ONAHA a eu au Ministère de l’Agriculture permet quand-même de faciliter l’approvisionnement en intrants aux coopératives», indique le chef d’antenne de l’ONAHA à Gaya. M. Abdouramane Souley Ali souligne que la réforme relative à l’engrais a eu un impact pas de moindre sur leur relation avec les paysans. «Aujourd’hui, les prix même ont grimpé. Ce qui était à 12.500 FCFA se vend maintenant à plus 20.000 FCFA. Cela agit sur la charge de production des exploitants», a-t-il dit.
Ismaël Chékaré, Envoyé spécial(onep)