Le Haut-Commissariat à la modernisation de l’Etat a organisé hier matin un atelier d’enrichissement des conclusions de l’étude «plan de réponse aux dysfonctionnements des services publics et aux comportements non observant des agents de l’Etat». Cela afin de mieux comprendre et connaitre les causes et conséquences des dysfonctionnements des services publics et ces comportements s’écartant des normes. Il s’est agi au cours des présentes assises d’identifier d’autres actions si nécessaire allant dans le sens de combattre ces comportements. C’est le Secrétaire général du Haut-commissariat à la modernisation de l’Etat M. Elgou Mahamoud qui a présidé la cérémonie d’ouverture en présence de la Cheffe de la coopération Suisse Mme. Pia Hanni.
Pour rappel, le gouvernement a adopté depuis 2013, la politique nationale de modernisation de l’Etat qui comporte 4 axes dont le 4ème axe est intitulé «Changement de comportement des citoyens et des dirigeants».
M. Elgou Mahamoud a indiqués que dans le cadre de la mise en œuvre de cette dernière composante de la politique, le Haut-commissariat à la modernisation de l’Etat a requis le laboratoire d’études et de recherches sur les dynamiques sociales et le développement local (LASDEL) aux fins de mener un certain nombre d’études sur le comportement des agents publics à savoir dans un premier temps une étude d’ordre général, intitulée «la routine des comportements non-observant au sein des services publics nigériens : pour connaitre la culture bureaucratique pour la réformer de l’intérieur». A cette étude générale, se sont ajoutées un ensemble d’études sectorielles qui ont concerné la santé, la justice, le trésor et le secteur de l’élevage.
Selon le secrétaire général du HCME, l’objet de tous ces travaux de recherche est d’identifier les comportements des fonctionnaires qui nuisent à la qualité des biens et services délivrés par l’Etat et de développer conséquemment une stratégie aboutissant à leur changement. Les conclusions de ces études, a confié M. Elgou Mahamoud, ont relevé que l’administration nigérienne s’est adaptée progressivement à des comportements qui, au fil du temps, se sont enracinés durablement et nuisent gravement au fonctionnement efficient des administrations et à la délivrance du service public de qualité.
Au nombre de ces travers relevés par les différentes études, on peut citer la défaillance des responsables, la mauvaise gestion du personnel à travers l’absentéisme, l’abandon de poste, l’impunité, la chasse aux primes, la mauvaise gestion de l’information, le manque de suivi des activités, le manque de pérennisation des acquis des projets et programmes, la mauvaise relation entre les agents et les usagers, le clientélisme, le favoritisme, la faible application des sanctions disciplinaires, la faible capacité managériale des responsables.
Toutefois, a souligné le SG du HCME, ces recherches n’ont pas révélé que des aspects négatifs du comportement des agents publics. Au contraire, elles ont révélé des comportements positifs avec des pratiques innovantes et le développement d’attitudes de résilience face aux défis qui se posent à eux. «En effet, face aux contraintes négatives qui compromettent la délivrance des services publics comme l’insuffisance des ressources et le manque de compétences, les agents de l’Etat ont parfois été amenés à tout faire pour assurer la continuité du service public en opérant suivant la logique qu’un minimum de délivrance vaut mieux que rien», a expliqué M. Elgou Mahamoud.
Présente à la cérémonie, la Cheffe de la coopération Suisse s’est dit fortement convaincue de la pertinence d’une telle démarche tout en souhaitant des échanges fructueux qui, elle espère, aboutiront à des résultats satisfaisants.
Rahila Tagou(onep)