Mis en œuvre depuis 2019 et cofinancé par l’Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID) à travers la Fondation CIDEAL pour une durée de cinq ans dans 24 villages de 12 communes réparties dans plusieurs départements de la région de Maradi, le projet ‘’Promotion des Droits Économiques, Sociaux et Politiques des Femmes de la région de Maradi’’ a pris fin, le jeudi 28 novembre 2024 à Niamey. La cérémonie de clôture a enregistré la participation de l’ambassadrice de l’AECID, des femmes et hommes bénéficiaires dudit projet et de plusieurs invités.
À l’ouverture des travaux, le Représentant de la Fondation CIDEAL au Niger, M. Fernando Lopez Sierra, a prononcé un mot de bienvenue aux participants avant de mentionner les points qui seront abordés au cours des échanges. Pour leur part, le directeur de la Recherche et du Développement de l’ONG Animas Sutura, M. Mahazou Mahaman, et le directeur de la Fédération SA’A, M. Saliou Idi, ont rappelé les zones ciblées par ce projet et les activités réalisées dans ces dernières années. « Nous étions dans 21 villages de la région de Maradi. Nous avons pu créer une nouvelle mentalité dans ces villages à travers des formations aux femmes, la mise en place des dispositifs de démarrage, des formations dans les centres de santé, des dotations en matériels et des compétences en terme de technologie contraceptive. Nous avons renforcé les relais communautaires de ces populations et des séances de sensibilisation ont été réalisées », a indiqué M. Mahazou Mahaman. Par rapport aux résultats attendus, le directeur s’est dit satisfait de ces derniers et des répercussions positives qu’ils engendrent au sein des communautés. « Depuis ces appuis apportés, les capacités de ces centres de santé ont été relevées, une augmentation du nombre des bénéficiaires a été enregistrée, les femmes utilisent beaucoup plus les services de santé de la reproduction et ces dernières sont conscientes de leurs droits. Des progrès considérables ont été observés dans ces zones d’intervention et les agents formés peuvent, à leur tour, transmettre leurs acquis aux autres et plusieurs unités de transformation sont mises en place, équipées, entretenues qui permettent aux bénéficiaires de centraliser la production et répondre favorablement aux besoins des autres régions permettant ainsi aux producteurs de gagner leur vie », a-t-il dit.
Pour le Secrétaire Général adjoint du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, M. Salifou Issaka, ce projet est d’une importance capitale car, il a permis aux 24 villages de 12 communes réparties dans les départements d’Aguié (Communes d’Aguié et Tchadoua), de Guidan Roumdji (Chadakori, Saé Saboua, Tibiri, Guidan Sori), de Madarounfa (Commues de Djirataoua, Dan Issa, Safo et Sarkin Yamma et de Mayahi (communes de Kanambakaché et Mayahi) d’améliorer leur production, augmenter et diversifier les productions agricoles et participer activement à l’amélioration des conditions de vie des femmes. Il a également rappelé que le Niger possède un riche patrimoine agroalimentaire et une expérience capitale des produits de renommée comme l’oignon violet, le manioc, la pastèque, l’oignon blanc, la production du moringa, et l’introduction des semences fourragères comme le maïs, le sorgho, la dolique. Par la suite, le secrétaire a révélé les avantages de ce projet qui ont permis de commercialiser avec succès les produits à valeur ajoutée des coopératives et des groupes de femmes sur les marchés locaux, réactualiser et mettre en œuvre des stratégies inclusives de développement de l’économie locale sensibles au genre dans les communes d’intervention et améliorer la santé sexuelle et reproductive des femmes à travers l’acquisition d’une plus grande autonomie personnelle et une sensibilisation de la communauté.
Aussi, le secrétaire a notifié que ce projet a permis de soutenir plus de 4 338 femmes provenant des coopératives, des unions de coopératives agricoles de 24 villages de la région de Maradi en alphabétisation, à la conformité à la loi de l’OHADA, en entreprises, en technologies agro-écologiques de production permettant de faire face aux effets néfastes du changement climatique. « Ces importants appuis permettront à ces communautés de garder le rôle substantiel d’être le futur grenier du Niger en assurant la production à travers l’amélioration des rendements des principales cultures et des cultures de substitution », a-t-il ajouté. Le secrétaire a réitéré l’engagement du ministère à accompagner toutes les initiatives du projet et appuyer d’autres projets à venir.
Au terme de ces interventions, la Fondation CIDEAL a présenté les principales régions d’intervention, les opérations effectuées, le nombre de personnes bénéficiaires, etc. Aussi, les données obtenues ainsi que les résultats du projet ont été présentés par le Coordinateur Technique et Responsable du Convenio CIDEAL au Niger, Dr Souley Maman Sadi. À travers cette présentation, le Coordinateur a révélé les sources de financement du projet, les groupes ciblés et les différentes composantes. « Au total, 4.338 femmes provenant de 24 unions de SCOOP, 4 districts sanitaires de départements d’intervention comptabilisant 12 centres de santé ont été atteints. Le projet dispose de 4 composantes dont l’augmentation et la diversification de la production agricole, la transformation et commercialisation des produits agricoles, la Gouvernance locale et la santé sexuelle et reproductive », a-t-il déclaré. Ce projet a également permis le renforcement des capacités humaines de 2 511 femmes alphabétisées, 72 femmes formées sur le processus de conformité à la loi OHADA, 21 entreprises ont été créées et un renforcement des capacités en production agricole de 1 657 membres des unions de coopératives dans les technologies agro-écologiques, un appui en intrants et matériels agricoles à 15 unions productrices avec 900 kg de semences améliorées, plus de 5 tonnes d’engrais, 1 695 sachets de fongicides, bio-pesticides et lâchers, 58 rayonneurs, 34 pulvérisateurs et 34 combinaisons de traitement phytosanitaire. En ce qui concerne l’augmentation et la diversification de la production agricole, il explique qu’elles présentent respectivement 192,89% pour le mil, 47,12% pour le niébé et, 149,68% pour l’arachide. À cela s’ajoutent la dotation en UTPA de 20 unions des sociétés coopératives, 742 femmes formées sur la transformation d’arachides avec ces UTPA, 72 femmes formées sur l’élaboration et l’application des stratégies de marketing, plan d’affaires et gestion de l’UTPA, 24 plans d’affaires élaborés, 24 plans de gestion des UTPA élaborés. « La production d’huile d’arachide est passée de 166 litres par mois à 271 litres et le chiffre d’affaires est passé de 184.830,8 FCFA à 302.196,1 FCFA. Pour le volet de la Gouvernance, 8 PDC et 2 PSG ont été réactualisés et élaborés et 180 leaders d’opinions et 53 acteurs publics locaux, 120 femmes dirigeantes en outils et en compétences sur le leadership social et politique, 120 personnes des OSC sur les droits des femmes ont été formés », a-t-il dit. Pour la sensibilisation et la santé reproductive, il révèle que 21 clubs Dimitri et 21 comités de plaintes ont été mis en place avec 476 séances de planning familial réalisées pour un total de 14.639 personnes touchées. Aussi, 910 séances de sensibilisation sur le VIH/IST et 1.777 séances sur les violences faites aux femmes ont été réalisées, touchant respectivement 27.990 et 54.764 personnes avec la formation de 38 agents de 12 centres de santé formés en technologie moderne de contraception. « Hormis ces formations, plusieurs matériels ont été fournis à ces centres de santé afin de les appuyer dans leurs activités », a conclu Dr. Souley Maman Sadi. En définitive, les bénéficiaires du projet ont adressé un témoignage poignant aux autorités qui ont financé et réalisé ce projet. « Cette initiative a changé nos vies et celles de nos communautés. Nous serons éternellement reconnaissants pour toutes les formations reçues car, elles nous ont aidés à bâtir une communauté forte avec des femmes plus éveillées et indépendantes », ont-ils confié.
Massaouda Abdou (ONEP)