Dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2019, en deuxième journée, le Mena du Niger a affronté samedi dernier à Alexandrie les Pharaons d’Egypte. Pendant cette rencontre, le onze national du Niger a fondu comme beurre au soleil. Par six fois, le portier Daouda Kassali est allé chercher la balle au fond de ses filets. Une véritable douche froide qui a suscité l’ire de beaucoup de Nigériens qui ne comprennent pas les raisons d’une telle déculottée de notre équipe fanion. La même soirée, une vidéo des membres de l’équipe nationale, tournée depuis Alexandrie a fait le buzz sur la toile. Dans cette vidéo, les joueurs du Mena ont décrié la situation difficile que vit l’équipe nationale. On apprend de ces joueurs, que les primes de match ne leur sont plus versées depuis deux ans; qu’il n’ya plus de match de préparation ; que les déplacements de l’équipe nationale ressemblent à des parcours de combattant ; etc. Autant de griefs qui ont fini par éroder le mental des joueurs, et creusé le lit de la déconfiture actuelle que connait l’équipe nationale du Niger. En réalité ce qui arrive aujourd’hui au Mena senior n’est guère surprenant. Car depuis 2013, la FENIFOOT et le Ministère en charge des Sports n’arrivent pas à accorder leurs violons pour doter le pays d’un véritable Sélectionneur national capable de prendre en charge l’équipe nationale senior. En lieu et place, la FENIFOOT a privilégié une sorte « d’entente » avec François Zahoui, l’ancien sélectionneur des Eléphants de Côte d’ivoire, qui lui offre ponctuellement ses services. Un contrat tacite non contraignant pour le technicien ivoirien qui pilote l’équipe depuis la France. Avec l’écroulement du Mena en Egypte samedi dernier, on perçoit bien les limites de cet équilibrisme de mauvais aloi. Car tout le monde sait qu’on ne peut pas bâtir une équipe nationale solide avec de l’improvisation et de l’amateurisme. Aussi bien la FENIFOOT que le Ministère de tutelle ont fait preuve de légèreté sur cet aspect important du management d’une équipe nationale sensée défendre les couleurs du pays. Il en est de même pour le problème relatif aux primes de match et aux déplacements du onze national. Car quoi qu’on dise, l’amour de la nation et le patriotisme ne suffisent pas pour faire face à des joueurs de la trempe des Pharaons d’Egypte. Ce sont là autant de manquements sur lesquels il faut impérativement agir, si on veut éviter au Mena, une nouvelle descente aux enfers.
Oumarou Moussa(onep)