Le ministère de la Défense Nationale en collaboration avec l’Université Abdou Moumouni de Niamey a organisé, hier mardi 21 mars dans l’Amphithéâtre 1000 places de la Faculté des sciences de l’Université, une conférence publique sur la situation sécuritaire au Niger. Cette conférence qui porte sur le thème «Situation sécuritaire et réponse militaire : quel rôle pour la jeunesse» se veut un cadre d’échanges direct entre le monde universitaire et les Forces Armées. Elle a pour principal enjeu de rapprocher la jeunesse de l’armée, de mieux faire corps avec elle afin de sauver ce que le pays a de plus cher, les fondements de l’Etat.
Il s’agit, à travers cette activité, de mieux faire cerner les multiples menaces notamment terroristes auxquelles le Niger fait face et les moyens matériels et humains mis en œuvre pour les endiguer et les annihiler. Il s’agit aussi de mettre en exergue la volonté et la détermination de l’Etat à doter les Forces Armées de moyens majeurs notamment aériens dans le cadre de cette lutte, de mettre en évidence la riposte de l’Etat dans sa lutte contre la criminalité transfrontalière notamment en lien avec le terrorisme, de sensibiliser la communauté universitaire sur le rôle qu’elle peut jouer dans cette lutte d’envergure internationale et de présenter aux étudiants les différentes possibilités qui leur sont offertes pour intégrer les Forces Armées.
Dans le discours qu’il a prononcé à cette occasion, le Directeur des Relations Publiques, de l’Information et des Sports (DIRPIS) par intérim le Colonel Major Chaibou Idrissa a déclaré que cette conférence publique, la première du genre, en dehors des structures militaires et organisations traitant de Défense et Sécurité, intervient à un moment où les pays du Sahel tels que le Burkina Faso, le Mali et le Niger continuent à faire face à des vagues d’attaques de groupes armés terroristes répandant mort et désolation sur leurs passages. Cette conférence intervient également à un moment où la manipulation et la guerre de l’information font rage sur les réseaux sociaux pendant que les Forces de Défense et de Sécurité se battent nuit et jour pour mettre en échec les attaques de ces groupes sans foi ni loi.
Ces groupes dont l’installation au Sahel remonte, selon le Colonel Major Chaibou Idrissa, à la crise libyenne et à l’effondrement de l’Etat dans ce pays en 2011, sont en phase d’expansion et cherchent à gagner les pays côtiers malgré les efforts des différents pays pour contrer leurs avancées.
Le Niger, malgré sa position géographique le plaçant au cœur de toutes ces menaces, a su contenir et repousser toutes les attaques terroristes venant le plus souvent des pays voisins. «Ainsi, le Niger demeure le seul pays du Sahel Central à avoir le contrôle de tout son territoire et où le Président de la République, Chef Suprême des Armées peut se déplacer à sa guise à Baroua (Diffa) à quelques encablures des bases de Boko Haram dans le Lac Tchad, dans l’Anzourou, le Zarmaganda et à Téra dans la région de Tillabéri sans oublier Tillia dans celle Tahoua» s’est-il réjoui. Le DIRPIS par intérim devait aussi ajouter que cet état de fait traduit non seulement la ferme détermination politique mais aussi le courage et la bravoure de nos soldats sur le terrain. Il a par ailleurs admis que dans ce combat, le pays a besoin de toutes ses filles et de tous ses fils notamment les plus jeunes exposés à la désinformation, à la manipulation et aux narratifs de ces groupes extrémistes violents. «Je sais d’ores et déjà que les débats qui suivront les différentes présentations seront riches et que chacun partira de cet amphithéâtre mieux éclairé sur les Forces Armées et la lutte sans merci qu’elles livrent aux groupes terroristes» a-t-il conclu.
Le Secrétaire général de l’Union des Etudiants Nigériens à l’Université de Niamey (UENUN) M. Bakin Batouré Almoustapha a, dans son mot introductif, lancé un cri de cœur pour que tous les Nigériens s’intéressent à partir de cet instant aux questions de sécurité et que chacun puisse apporter sa contribution. Il a également ajouté que la réponse à cette situation d’insécurité ne peut être apportée par les FDS seulement. «Nous espérons qu’à travers les conférences qui seront animées, beaucoup seront édifiés sur le travail des FDS sur le terrain, sur le rôle de chaque citoyen pour apporter des réponses idoines à cette situation d’insécurité» a-t-il dit.
Selon le Recteur de l’Université de Niamey, Pr Mamadou Saidou tout le monde doit être concerné par les questions de sécurité. Le Niger a-t-il dit, est au centre de la préoccupation de l’insécurité au Sahel et si jusque-là il tient, c’est parce que des actions sont menées. «Il faudrait maintenir cet état de fait, civil comme militaire pour qu’on garde ce statut et qu’on puisse l’améliorer» a-t-il ajouté.
Aminatou Seydou Harouna(onep)