
Lors de la déclaration du CIRAC
Le Cercle Indépendant de Réflexion et d’Actions Citoyennes (CIRAC) a rendu publique une déclaration hier, dimanche 16 mars à Niamey, à la suite de la remise du rapport final des Assises Nationales pour la Refondation au Chef de l’Etat. L’objectif de cette déclaration est d’exprimer les appréciations et recommandations du CIRAC pour assurer la mise en œuvre effective des conclusions issues du rapport, remis au Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) le 10 mars 2025. Un moment qui marque le début d’une phase cruciale du processus de refondation du pays et de l’évolution de la nation nigérienne.
Dans cette déclaration lue par le Secrétaire Exécutif du CIRAC, M. Mounkaila Goumandakoye, en présence du président du CIRAC, M. Omar Idi Ango, et de l’ensemble des membres, l’organisation s’est félicitée de la convocation de ces assises et des conditions dans lesquelles elles se sont déroulées, dans un climat convivial, sécurisé et propice à des résultats pertinents. Cette déclaration s’est articulée autour de cinq points clés : de l’espoir pour un avenir meilleur ; de la nécessité de redoubler de vigilance et de vaillance ; du besoin de la mise en œuvre d’une refondation dans la pertinence, l’efficacité et la sobriété ; du pardon et de l’oubli et enfin de l’appropriation des conclusions des assises et du leadership du peuple dans la mise en œuvre de la refondation.
Par rapport au premier point, le CIRAC salue les propositions de réformes, parfois audacieuses et radicales, contenues dans le rapport, qui nourrissent un espoir légitime pour un avenir meilleur. Cependant, leur succès dépendra de la qualité des femmes et des hommes chargés de leur mise en œuvre. La refondation du Niger exige un engagement sincère et une volonté inébranlable de chaque citoyen de contribuer au développement national. Le CIRAC insiste sur la nécessité d’un processus de sélection basé sur le patriotisme, la compétence et l’intégrité, en rejetant toute discrimination liée à l’appartenance religieuse, ethnique, familiale, partisane ou de genre. Relativement au second point qui a trait à la nécessité de redoubler de vigilance et de vaillance, le CIRAC précise qu’alors que le Niger amorce une transition vers plus de souveraineté et de prospérité, des forces hostiles, tant internes qu’externes, tenteront d’entraver ce progrès. Le CIRAC appelle ainsi à une vigilance accrue face aux risques de désinformation, de malveillance et de tentatives de déstabilisation. La lutte pour la refondation doit être menée avec détermination et intelligence, sans relâche.
S’agissant du troisième point, le CIRAC recommande l’adoption d’un Plan Quinquennal de Refondation de la République pour la Justice, la Paix et la Prospérité, en cohérence avec les priorités de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ce plan permettrait d’assurer un cadre structuré pour la mise en œuvre des recommandations. Chaque Ministère, gouvernorat et ambassade devrait élaborer des programmes avec des indicateurs de performance, garantissant ainsi une obligation de résultats. Des contrats de performance seraient établis avec les ministres, Gouverneurs et ambassadeurs pour assurer une gestion transparente et efficace. En ce qui concerne le quatrième point relatif au pardon et à l’oubli, le CIRAC a souligné que la cohésion sociale et la réconciliation nationale nécessitent un pardon sincère, fondé sur trois conditions essentielles : la divulgation de la vérité, la justice pour les crimes et délits commis, ainsi que le repentir des responsables. Cependant, le CIRAC rappelle qu’un peuple qui oublie son passé est condamné à le revivre. Il est donc impératif de préserver la mémoire collective afin de tirer des enseignements pour bâtir un avenir plus juste et éclairé.
Par rapport au dernier point de la déclaration, le Cercle Indépendant de Réflexion et d’Actions Citoyennes plaide pour une restitution claire et accessible des conclusions des Assises aux populations, afin d’assurer leur implication dans le processus de refondation. Ce dernier ne doit pas être exclusivement porté par le CNSP et le gouvernement, mais doit être l’affaire de tous les Nigériens. La mobilisation citoyenne est essentielle pour une transformation réussie. À cet effet, le CIRAC exhorte les autorités à garantir une transparence totale dans la gestion des finances publiques, notamment en rendant publics les revenus issus des ressources naturelles comme l’or, le pétrole et l’uranium, ainsi que leur répartition.
En définitive, le CIRAC souligne, comme le rapport des Assises nationales l’indique, que l’avenir d’une nation dépend avant tout de ses choix et non de la chance. Il revient donc aux Nigériens de bâtir ensemble le Niger qu’ils souhaitent, un pays prospère pour les générations présentes et futures.
Assad Hamadou (ONEP)