L’Office Nigérien de la Population a organisé, hier matin à Niamey, en partenariat avec la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), un Dialogue politique sur le Financement Budgétaire du Dividende Démographique au Niger. Il s’agit, au cours de cette réunion, de donner aux participants des informations sur le processus de capture du dividende démographique au Niger et sur les résultats préliminaires de la mise en œuvre de la Budgétisation Sensible au Dividende Démographique (BSDD). C’est aussi l’occasion d’échanger sur les meilleures pratiques et stratégies en vue d’exploiter judicieusement les opportunités qu’offrent les systèmes de santé, d’éducation et d’emplois pour rendre plus effective et durable la parenté responsable. C’est le Directeur Général de l’ONP Pr Abarchi Habibou qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cette rencontre en présence du Chef du Centre des Dynamiques Démographiques pour le Développement (DDD) du CEA M. Bakary Dosso et de plusieurs participants.
Le processus de Budgétisation Sensible au Dividende Démographique (BSDD) est un outil qui vise à favoriser un financement budgétaire approprié de ces piliers pour une capture rapide et une exploitation durable du dividende démographique. Cet outil aide également à fournir des données complètes sur les dépenses publiques, permettant aux gouvernements de hiérarchiser les investissements dans le financement du dividende démographique.
A l’ouverture des travaux de cette réunion, le Directeur Général de l’OfficeNigérien de la Population Pr. Habibou Abarchi a rappelé que d’après la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive (SDDCI Niger 2035), la croissance démographique du Niger, qui se situait à 3,8% en 2018 est inadéquate avec les capacités économiques du pays. En effet, a-t-il poursuivi, la population du Niger, qui était de 3,2 millions en 1960, est estimée à 23,6 millions d’habitants en 2021, soit une multiplication par plus de sept sur la période 1960-2021. Le taux de fécondité du pays, estimé à 6,82 enfants par femme, est le plus élevé au monde. «A ce rythme, la croissance de la population pourrait être à l’origine de risques sociaux et de baisse de revenus pour les populations si elle n’est pas mise en adéquation avec une croissance économique accompagnée d’une création massive d’emplois décents» a-t-il soutenu. Ainsi, conscients de la problématique de la croissance démographique, les pouvoirs publics entendent remédier à ce défi majeur, ce qui a conduit à l’élaboration en 2019 de la troisième Politique nationale de la population, qui couvre l’horizon 2019-2035.
Pour le DG de l’ONP, cette politique constitue une réforme majeure qui invite à la parenté responsable, passage nécessaire pour réussir la capture du dividende démographique. Pourque le pays puisse exploiter le plein potentiel du dividende démographique, il est nécessaire, selon Pr. Abarchi Habibou, d’investir de façon appropriée dans les piliers du dividende qui se rapportent à l’éducation, à la santé, au revenu à travers des emplois décents, aux réseaux social et professionnel.
Pour le Chef du Centre des Dynamiques Démographiques pour le Développement (DDD)du CEA M. Bakary Dosso, cette rencontre est une contribution aux réflexions déjà menées par le Niger sur la question de la dynamique de la population et sa compatibilité avec la croissance économique et la création d’emploi.«C’est le cas de la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive (SDDCI) du Niger, qui a identifié la question de la démographie comme l’un des défis majeurs pour la concrétisation de la vision prospective à l’horizon 2035» a-t-il dit.Cependant, a indiqué M. Bakary Dosso, en lien avec les efforts entrepris, pour que le dividende démographique soit véritablement exploité, il faut que l’outil de Budgétisation Sensible au Dividende Démographique soit utilisé dans la prise de décision qui éclaire les politiques publiques.
Aminatou Seydou Harouna(onep)