Après trois jours de débats fructueux, les médiateurs des pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine ont clos leurs travaux sur une conférence internationale tenue à Niamey du 28 juillet au 1er août 19, portant sur le thème «Migration et médiation institutionnelle : quel rôle pour le Médiateur de l’espace UEMOA ?». A l’issue de la conférence, le médiateur de la République du Niger Me Ali Sirfi Maiga et ses hôtes ont adopté une déclaration dite « Déclaration de Niamey » ainsi qu’une série de recommandations portant toutes sur la question soumise aux débats à savoir « la médiation institutionnelle et la migration : quel rôle pour le médiateur de la République ? ».
Procédant à la clôture des travaux de la conférence internationale, le médiateur de la République et le président de l’association des médiateurs des pays membres de l’UEMOA, se sont réjouis du bon déroulement des travaux, de la qualité des débats, de la pertinence des conclusions auxquels ils sont
parvenus. Me Ali Sirfi Maiga a souligné la qualité des communications faites par les experts ; des échanges et discussions tout au long des travaux, la bonne atmosphère et bonne ambiance ainsi que la pertinence des recommandations. Tout cela a permis, selon Me Ali Sirfi Maiga d’atteindre les objectifs assignés à la conférence. Il a rappelé que les communications ont essentiellement porté sur la problématique et les enjeux du phénomène migratoire, la question des droits des migrants, les forces et faiblesses du cadre juridique et institutionnel dans nos pays, les liens entre migration et emplois, les expériences des pays et les bonnes pratiques dans la gouvernance des migrations ou encore les actions des acteurs institutionnels et de la société civile du domaine.
Le président de l’AMP-UEMOA s’est réjoui de l’adoption de la déclaration de Niamey qui réaffirme l’engagement des médiateurs à améliorer le gouvernance et la promotion des droits et libertés des migrants dans l’espace commun conformément à la déclaration de Tirana à travers laquelle les médiateurs s’engageaient à exercer une « pression positive sur leurs Etats afin que ceux-ci respectent le caractère inaliénable des droits des migrants ». « Les conférenciers étaient appelés à faire un état des lieux du chemin parcouru après Tirana (en Algérie) et étaient parvenus à la conclusion que des actions concrètes ont été accomplies pour la mise en œuvre des engagements » a dit Me Ali Sirfi Maiga, nuançant qu’en dépit de ces avancées, les défis restent importants pour les médiateurs. Il a entre autres cité la nécessité de concilier les impératifs sécuritaires et ceux des droits et intérêts des migrants, l’emploi des jeunes, l’aménagement du territoire, l’effectivité des textes communautaires sur la libre circulation des personnes et des biens, la mise en place d’organes de veille et d’interpellation des Etats.
Me Ali Sirfi Maiga a dit espérer que la conférence de Niamey encouragera ses collègues à travailler pour concrétiser la coopération et la solidarité. S’agissant de la déclaration de Niamey, le Médiateur du Niger a dit « je suis impatient de poursuivre notre travail ensemble en faveur d’une action énergique des médiateurs dans la mise en œuvre de la déclaration ». Dans la déclaration de Niamey, les médiateurs ont recommandé aux Etats membres d’assurer une gouvernance de la migration pour limiter les drames, d’adopter la politique de coopération bilatérale et multilatérale, de mettre en place une bonne politique de sensibilisation et de communication sur les risques et dangers de la migration irrégulière, d’accélérer les politiques de bonne gouvernance pour combattre la pauvreté, créer des emplois pour les jeunes. Ils ont aussi recommandé de soumettre les initiatives réussies en matière de partenariat nord-sud dans le cadre du co-développement, d’encourager l’entreprenariat dans les pays de départ, de coopérer davantage pour démanteler les formes de migration illégale, de mettre en œuvre des politiques nationales d’aménagement du territoire efficaces etc….
La déclaration de Niamey a appelé les médiateurs entre autres à s’intéresser et s’impliquer davantage dans les questions de migration, à capitaliser les expériences et les bonnes pratiques sur la gestion des migrations. Elle a appelé l’UEMOA à soumettre à la conférence des Chefs d’Etat les dossiers sur la nécessité d’élaborer une politique de gestion des crises migratoires en collaboration avec l’AMP-UEMOA. La déclaration de Niamey a également engagé le président de l’AMP-UEMOA Me Ali Sirfi Maiga à initier la formulation d’un document de gestion des crises migratoires dans l’espace communautaire. La déclaration appelle la société civile à s’engager davantage sur la question de la migration au niveau local, régional et sous régional, à exercer son rôle de suivi dans la réinsertion sociale des anciens candidats et à contribuer la sécurisation des documents administratifs.
Zabeirou Moussa (onep)