
Le Ministre Mahaman Elhadj Ousmane face à la presse - à côté de lui écharpe Dr Mabouba Diagne Ministre Sénégalais de l’ Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’ Élevage
Une délégation du Niger conduite par le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, le colonel Mahaman Elhadj Ousmane, comprenant également le Ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de l’Environnement, le colonel Maizama Abdoulaye a pris part, du 7 au 11 Avril 2025, au Forum de haut niveau Dakar+10 sur l’irrigation au Sahel. Organisé par le Comité permanent inter- états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), en partenariat avec la Banque Mondiale, ce forum vise à évaluer les réalisations des dix dernières années et adopter des systèmes d’irrigation plus résilients et durables pour renforcer la souveraineté alimentaire.
Le bilan de mise en œuvre de la Déclaration de Dakar sur l’irrigation de 2013, signée par les représentants des gouvernements de six pays du Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal) n’a pas atteint les résultats escomptés a déclaré le colonel Mahaman Elhadj Ousmane face à la presse au terme du forum. En effet, le forum de 2013 s’est engagé à étendre la superficie irriguée de 400 000 hectares et asseoir le développement économique et la sécurité alimentaire de la région mais en définitive, seulement 25 pour cent de cet objectif a été atteint.
Aussi, pour surmonter les nouvelles contraintes, les ministres présents ont adopté une nouvelle «Déclaration de Dakar+10» à travers laquelle, ils s’engagent à «promouvoir une irrigation performante, efficace, durable et résiliente face aux défis environnementaux et socio-économiques».
En outre, les participants ont adopté une nouvelle stratégie qui s’appuie sur sept (07) priorités d’investissement, notamment le soutien aux programmes nationaux d’irrigation, l’amélioration des schémas publics et communautaires, le développement de l’irrigation dirigée par les agriculteurs et la diversification des sources d’eau pour une meilleure résilience climatique.
La déclaration de Dakar+10 insiste par ailleurs sur la nécessité d’accroître la mobilisation des ressources des budgets nationaux pour le financement de l’irrigation, l’ amélioration des cadres de gouvernance et la poursuite de la transformation des systèmes de production vers des cultures diversifiées axées sur le marché.
Face à la presse et peu avant la lecture de la Déclaration Dakar + 10, le colonel Mahaman Elhadj Ousmane a relevé l’urgence d’adopter une nouvelle approche pour atteindre la souveraineté alimentaire. « Il s’agit de réévaluer les méthodes en mettant l’accent sur le potentiel non exploité de l’agriculture africaine » car devrait-il ajouter « nos pays sont à 80 % peuplés de populations rurales qui suivent une agriculture familiale stagnante. Pour freiner les importations, il faut lancer des grands projets agricoles capables de répondre aux besoins alimentaires. Et pour ce faire, il faut investir dans l’agriculture pour assurer l’emploi et la souveraineté alimentaire »
D’ ores et déjà, ajoute le ministre, le Niger s’est engagé à renforcer ses infrastructures, à améliorer l’implication du secteur privé et à intégrer une approche durable pour une agriculture irriguée, résiliente et inclusive.
Il faut noter que la délégation nigérienne s’est fortement distinguée pour ses pertinentes interventions lors des panels (évaluation, capitalisation, propositions d’actions) mais a également participé à des visites au niveau des fermes agricoles réalisées par PARIIS- Sénégal.
Amadou Issoufou,
CC/MAgEl