Le Niger à l’instar des autres pays du monde a célébré, hier, la journée internationale de lutte contre la corruption. Cette année, l’organisation des Nations Unies a choisi de placer la commémoration de la journée sous le signe, « votre droit, votre rôle : Dites non à la corruption ». C’est dans cette optique que le Premier ministre, chef du gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a procédé dans la matinée à la direction de la HALCIA au lancement officiel des activités de cette journée commémorative.Le thème de cette année, engage tout un chacun à agir individuellement et collectivement contre les pratiques corruptives. La cérémonie s’est déroulée en présence du Directeur général de la HALCIA, M. Mai Moussa Elhadji Basshir, du représentant de l’office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M. Mamane Sadissou, du représentant du réseau des parlementaires de lutte contre la corruption, l’honorable député M. Alio Namata et de plusieurs invités.
Dans le discours qu’il a prononcé à cette occasion, le chef du gouvernement a déclaré que le thème retenu cette année est d’une importance capitale parce qu’il met l’accent sur le rôle des principales parties prenantes et des individus dans la prévention et la lutte contre la corruption. Il appelle à un engagement citoyen et à une responsabilité plus accrue. « C’est dire que la lutte contre la corruption n’est pas le domaine réservé du seul gouvernement. Chacun à son niveau peut apporter une contribution car la conjugaison des efforts en cette matière est d’une nécessité absolue. Il suffit en effet, à chacun de refuser d’être corrompu ou d’être corrupteur pour réaliser des avancées significatives dans ce domaine. C’est un devoir pour chaque citoyen de s’engager pour l’avènement d’une société débarrassée de corruption », a précisé le Chef du gouvernement.
Poursuivant, le premier ministre a indiqué que conscient des interrelations entre la lutte contre la corruption et le développement , le gouvernement a intégré la dimension « lutte contre la corruption » dans ses priorités de développement définies dans le programme de développement économique et social (PDES), cadre de référence de la politique économique et sociale du pays . A cet égard, une stratégie nationale de lutte contre la corruption a été adoptée pour servir de fil conducteur à la HALCIA et à tous les acteurs concernés dans la mise en œuvre lisible des interventions de lutte contre la corruption.
Cette stratégie, dotée d’un plan d’action, a argué le premier ministre, a vocation à apporter une réponse structurelle à la persistance de ce phénomène dans toutes ses formes. Elle sera incessamment réactualisée pour la mettre en conformité avec les nouvelles orientations du gouvernement et fera l’objet d’une dotation de moyens conséquents.
Et le gouvernement, a affirmé le Premier ministre, est disposer à aider la HALCIA dans ce sens tout comme il est dans les bonnes dispositions pour suivre les recommandations pertinentes que la HALCIA va formuler au terme de ces investigations. M. Ouhoumoudou Mahamadou a également saisi cette occasion pour saluer le travail immaculé que la HALCIA accompli tout en réitérant le soutien du gouvernement dans tout ce qu’ils entreprendront pour lutter contre la corruption.
Auparavant, le Président de la HALCIA a intervenu pour annoncer que sa structure a entrepris des actions pour une mobilisation soutenue des recettes internes de l’Etat. Ces actions réalisées en collaboration avec les directions générales des régies financières ont porté sur les recettes douanières, fiscales et non fiscales. Au total, c’est un montant de plus 11 milliards de FCFA qui a été recouvré au cours de cette année. Ces actions, a-t- il confié, se poursuivront jusqu’au cours de l’année 2022.
Relativement au domaine des investigations, il a soutenu que la HALCIA a enregistré 185 plaintes et dénonciations au cours de l’année 2021, portant sur des infractions diverses. D’après M. Mai Moussa Elhadji Basshir, pour parvenir à combattre la corruption, des politiques, des systèmes et des mesures doivent être mis en place pour que les citoyens puissent s’exprimer et dire non à la corruption. A ce niveau, il a avancé que la convention des Nations Unies contre la corruption souligne qu’il incombe aux gouvernements de mettre en place une protection efficace des lanceurs d’alerte, afin de veiller à ce que les personnes qui s’expriment soient protégées contre les représailles.
Et sur ce point a-t-il dit, la législation de la HALCIA a déjà intégré les dispositions relatives à la protection des témoins, des experts et des dénonciateur dans les affaires de corruption et d’infractions assimilées et la HALCIA, dans le cadre de ses missions s’emploie à rendre effective cette obligation légale. Pour le Président de la HALCIA, pour le bon accomplissement de l’ensemble de ces actions, le soutien des différents éléments du tissu social est nécessaire. Intervenant dans le même sens, le représentant du réseau des parlementaires de lutte contre la corruption et celui de l’ONUDC, après des mots d’encouragements, ont réaffirmé leur engagement et disponibilité à soutenir et travailler avec la HALCIA afin de parer à la corruption au Niger.
Rahila Tagou(onep)