La lutte traditionnelle ou « Kokowa » est une activité sportive dynamique qui évolue dans le temps et dans l’espace. En effet, comme toutes les disciplines sportives, la lutte traditionnelle obéit à des règles qui constituent la ‘’loi du jeu’’ et définissent sa pratique. C’est dans ce sens que la Fédération Nigérienne de Lutte (Feni-Luttes) a initié un important projet visant à améliorer le développement de la lutte traditionnelle. Ainsi, le code du Sabre nationale de la lutte servant de règlement intérieur, le fondement de la pratique et du bon fonctionnement de cette discipline, a été révisé afin de l’adapter à son évolution et mieux répondre aux exigences du moment.
« Le présent règlement s’applique aux compétitions du Kokowa organisées au Niger par le Ministère en charge des sports avec l’appui technique de la Fédération Nigérienne de luttes», annonce en son préambule le code du Sabre National. Les règles qui le composent doivent être connues, admises et respectées par tous. Elles exigent des lutteurs, la pratique d’une lutte traditionnelle totale dans l’honnêteté et le fair-play.
Il est à noter que quelques changements introduits par ce nouveau code prennent en compte la modernisation des règles de compétition, le renforcement de la sécurité des lutteurs, la gestion des litiges, etc. Ce n’est pas la première fois que ce code a été révisé : des révisions qui interviennent pour prendre en charge certaines lacunes constatées face aux évolutions de la discipline. Pour le cas précis de cette dernière retouche et réglage, les notifications concernent principalement le fonctionnement du comité Ad hoc qui statue sur appel des décisions rendues par le jury. Ici, la somme pour les réclamations a été rehaussée. « Pour être recevable, l’appel doit être accompagné d’une somme de deux cent mille (200 000) francs CFA », prévoit le code.
L’un des éléments importants de ce nouveau code, c’est son esprit innovant qui met en valeur le caractère évolutif de la lutte en donnant beaucoup plus de goût et de plaisir à cette discipline. « Pendant la phase finale comportant les 1/16ème de finale, 1/8ème de finale, 1/4 de finale, 1/2 finale, les 3è et 4è places et la finale, le combat se déroule en deux (2) périodes de dix (10) minutes entrecoupées d’une pause de deux (02) minutes. La victoire peut aussi intervenir à tout moment en cas d’avertissement suite aux fautes suivantes : non combativité (passivité) ; donner délibérément à un adversaire, un officiel ou un dirigeant, des coups de poing ; des coups de tête ; des coups de genoux ; des coups de coude ; des gifles ; mettre délibérément du sable sur le visage de l’adversaire ; cracher délibérément sur l’adversaire ou un officiel ; la morsure ; la saisie des parties génitales de l’adversaire ; le refus délibéré de combattre, après trois (3) avertissements verbaux », note ce nouveau code en son article 30.
Pour rappel, la lutte traditionnelle est un sport de combat dont l’objectif est de terrasser l’adversaire ou de le vaincre par décision du corps arbitral ou du corps médical. La lutte traditionnelle appelle l’utilisation directe et active des bras et des jambes sur le corps de l’adversaire dans les actions offensives et défensives.
Il est nécessaire de mettre ce code à la disposition des différents acteurs pour une compréhension générale. Ces changements apportés par ce code doivent être assimilés par les passionnés et pratiquants de la lutte traditionnelle pour renforcer l’image et la place de cette discipline.
Abdoul-Aziz Ibrahim (ONEP)