Le lancement de l’amont pétrolier de la Société Nigérienne de Pétrole, des blocs R567 d’Agadem et des blocs de Bilma le samedi 23 juin par le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances M. Ali Mahaman Lamine Zeine, a chaleureusement été accueilli par la population du département de N’Gourti. Cette dernière n’a pas caché sa joie non seulement pour l’apport économique que ces travaux engendreront dans la zone, mais également leurs attentes vis-à-vis de cette société d’État.
En effet, lors du lancement de ce grand moment historique pour le Niger en général, et en particulier pour la SONIDEP, les populations du département de Ngourti ont sorti leurs plus beaux boubous et turbans. La cérémonie a été ponctuée de chants et de danses typiques de la zone. Malgré une chaleur ardente, ils étaient nombreux à avoir pris part à cet évènement en bravant des kilomètres à travers le désert. Les 13 chefs de groupements du département étaient par ailleurs tous présents pour rehausser l’éclat de cette cérémonie qui concerne avant tout leurs populations et l’ensemble de la région de Diffa.
Ainsi, pour le chef de groupement de Bitinga, M. Kedella Tar Kedella Ousmane, ce lancement est un aspect positif et ils en sont fiers car, dit-il, s’agit d’une société nigérienne. « La SONIDEP est une société nigérienne et donc nous souhaitons que ça se passe bien », a-t-il souhaité. M. Kedella Tar Kedella Ousmane a indiqué que le département de N’gourti est constitué à 90% d’éleveurs. Un endroit où le pétrole s’installe, a déclaré le chef de groupement de Bitinga, l’aspect élevage va reculer, et pour compenser cela, ce dernier souhaite que la SONIDEP arrive à recruter les jeunes du département, et au-delà les jeunes de la région de Diffa, pour réduire le taux de chômage qu’il considère déjà trop élevé. « Actuellement, les sociétés chinoises font des recrutements, mais c’est insignifiant par rapport à la demande. Nous voulons vraiment que la SONIDEP prenne en compte cet aspect », dit-t-il.
Outre l’emploi des jeunes, le chef de groupement a touché du doigt la problématique de l’insuffisance des centres de santé et d’écoles. « Nous voulons qu’on nous construise des Centres de Santé Intégrés (CSI) et des forages. C’est un des départements qui a jusqu’à 98 000 kilomètres carrés de superficie, c’est très vaste. Donc, nous voulons à ce que la SONIDEP prenne en charge ce volet. Sur l’aspect sécuritaire, j’encourage l’élan du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie parce qu’ils ont sécurisé la zone », ajoute-t-il.
« Nous sommes des ressortissants de cette zone, mais nous ne sommes pas intégrés dans la CNPC, nous avons des problèmes d’accès à l’eau à boire, aux soins de santé. C’est pourquoi, nous sommes contents de l’arrivée de la SONIDEP. Nous avons espoir que des changements auront lieu et que toute la part des revenus pétroliers qui revient à la population autochtone lui sera versée », a souligné M. Ahmat Ali Abba, un ressortissant du département. Selon lui, les attentes de cette population d’éleveurs, majoritairement jeunes, sont nombreuses et multiformes. Elles vont du traçage d’une zone de transhumance (qui sera prise en charge par le Ministère de l’Elevage) à la construction des centres vétérinaires et de forages pour la poursuite des activités pastorales. « Nous, nous sommes archaïques, c’est l’ancien modèle. On puise l’eau jusqu’à présent aux puits, aux prix d’innombrables efforts. Maintenant, nous souhaitons que la SONIDEP contribue à certaines choses, comme l’emploi des jeunes de manière prioritaire», conclut-il.
Hamissou Yahaya (ONEP), Envoyé spécial