
Vue d’une classe lors d’une précédente session d’examen
Après les épreuves sportives, les candidats aux examens de fin d’année se retrouvent désormais face à la période stressante et épuisante des examens écrits. Prévu pour le 26 juin pour le brevet et le 8 juillet 2025 pour le baccalauréat, toutes séries confondues, les préparatifs de ces examens sont marqués par de nombreux défis. Programmes scolaires inachevés pour certains, grèves répétitives dans plusieurs établissements publics pour d’autres, ainsi qu’un temps de préparation réduit, tels sont les facteurs qui accentuent les inquiétudes des élèves et de leurs parents.
En effet, depuis plusieurs mois, les enseignants et les différentes administrations académiques s’adonnent corps et âme pour finaliser les programmes scolaires et rassurer les élèves et leurs familles. Le point marquant de ces inquiétudes est lié à un retard dans la finalisation de certaines matières fondamentales pour les élèves. Ainsi, le proviseur du CES Yantala, M. Ibrahim Maman Lawali. Nous livre un aperçu des préparatifs au sein de son établissement. « Malgré un retard d’un mois pour la rentrée scolaire, causé notamment par la saison des pluies et l’occupation temporaire des salles de classe par des sinistrés, ainsi que les perturbations liées aux grèves des enseignants, nous avons pu avancer significativement dans les programmes », indique-t-il.
Selon M. Lawali, la majorité des matières ont été bouclées, à l’exception de quelques disciplines comme Histoire-Géographie, Philosophie et Science de la Vie et de la Terre. Pour pallier ces retards, l’établissement organise des cours d’appui et de remédiation, souvent financés par le comité de gestion scolaire (COGES). Ces initiatives visent à assurer un minimum de préparation aux candidats malgré les circonstances. Par ailleurs, le proviseur souligne que ce constat se répète dans plusieurs écoles publiques et privées du pays, où les enseignants doivent faire face à des conditions difficiles, ce qui impacte le rythme des cours et la préparation des élèves.
Ces difficultés se traduisent aussi dans le quotidien des élèves qui s’inquiètent du temps restant pour les révisions. Mlle Kadidja Oumarou, élève en classe de 3è, se dit inquiète d’affronter les épreuves au regard du non achèvement du programme. « Le programme n’est pas encore terminé, et je ne sais pas si j’aurai assez de temps pour tout réviser avant le brevet. Et, cette situation est très stressante car, la peur est constante », dit-elle. Izidine, un candidat au BAC A, partage le même sentiment. « Les matières Histoire-Géographie et Philosophie sont primordiales pour nous. Les programme de ces matières ne sont pas encore achevés. Certains chapitres importants restent à être traités, ce qui m’inquiète beaucoup car, je me demande si j’aurai le temps de finaliser mes révisions et d’être prêt avant la date des examens écrits », a-t-il mentionné.
En ce qui concerne le nombre de candidats enregistrés, le proviseur souligne l’enregistrement de 63 candidats au brevet répartis sur deux classes de troisième, et 145 candidats au baccalauréat dans les séries A et D, en espérant des résultats satisfaisants. « Si les grèves cessent rapidement et que le temps restant est bien exploité, nous avons confiance dans le travail accompli et dans la réussite de nos élèves », a-t-il conclu.
Alors que les examens approchent, plusieurs écoles rencontrent les mêmes difficultés et certains parents expriment leurs préoccupations. C’est le cas de M. Fayçal, père de deux enfants dont l’un est en classe de 3è et l’autre en Terminale. « L’inquiétude est constante et nos enfants ne sont pas rassurés, malgré tous les efforts que nous avons fournis pour qu’ils arrivent à ce stade. On espère que ces défis ne viendront pas compromettre l’avenir de cette génération d’élèves et que nos efforts paieront », a-t-il soutenu. Tandis que certains parents vivent avec une incertitude totale, d’autres sont plus sereins et restent convaincus que les examens se dérouleront dans les meilleures conditions. « Malgré les difficultés, je reste convaincue de la détermination des enseignants et du gouvernement pour garantir à nos enfants une éducation de qualité. Certes, on s’inquiète mais le pays est confronté à plusieurs difficultés et nous espérons une amélioration de la situation », déclare Mme Haoua, mère d’un enfant en classe de Terminale.
Néanmoins, malgré les nombreux obstacles, enseignants et parents restent mobilisés pour garantir la réussite des élèves et les rassurer quant à la finalisation du programme dans un délai raisonnable leur permettant de pouvoir réviser leurs leçons. L’engagement et la détermination des enseignants qui acceptent volontairement de faire des heures supplémentaires, constitue un pas important pour assurer que le brevet et le baccalauréat 2025 ne soient pas seulement une épreuve de patience, mais une véritable étape vers un avenir prometteur. L’espoir demeure au regard des efforts conjugués pour permettre aux élèves nigériens de franchir avec succès ces jalons cruciaux de leur parcours scolaire.
Massaouda A. Ibrahim (ONEP)