Niamey abrite du 27 juin au 1er juillet, un atelier sur la revue des Projets 2021-2025 et Définition de Normes minimales de Sécurité et de Qualité de Service. Organisé par la Conférence des Postes des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CPEAO) en collaboration avec Niger Poste, cet atelier a pour objectif principal d’évaluer et de sélectionner les projets prioritaires à réaliser au cours de la période 2021-2025. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée hier matin, au palais des congrès, par le ministre de la Poste et des Nouvelles Technologies de l’Information, M. Hassane Barazé en présence de la Présidente du Conseil national de régulation des communications électroniques et de la poste du Niger, du Secrétaire Exécutif de la CPEAO et du Directeur général de Niger Poste.
Dans le discours qu’il a prononcé à l’ ouverture des travaux, le ministre de la Poste et des Nouvelles Technologies de l’Information a rappelé que la CPEAO a été créée le 13 Avril 2012 à Grand Bassam, en Côte d’Ivoire avec pour vision de mettre la poste au cœur de la construction de l’espace ouest africain, en vue de faire reconnaitre l’infrastructure postale comme un support essentiel du développement économique et social et l’intégrer aux priorités nationales et sous-régionales.
« Le gouvernement du Niger a adopté en juillet 2019 la politique sectorielle postale avec son plan intégral de développement postal (PIDEP) dont le montant est estimé à 29 milliards sur la période 2019-2028. La vision, à travers cette politique est de faire du secteur postal : un secteur performant et dynamique qui facilite les échanges et l’inclusion financière tout en contribuant à la réalisation des objectifs de la stratégie de développement durable et de croissance inclusive, SDDCI 2035 », a-t-il expliqué.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette politique, selon M. Hassane Barazé plusieurs actions ont été menées dont entre autres l’élaboration d’une loi postale qui tient compte de l’évolution juridique, institutionnelle, économique et technologique; le renforcement de la régulation du secteur postal ; la réforme de l’opérateur désigné et le renforcement des capacités des acteurs. « Le présent atelier se tient dans un contexte mondial marqué par les effets particulièrement pernicieux de la pandémie de la Covid-19 sur la société et sur nos économies. En plus des pertes immédiates en vies humaines, elle a aussi induit un recul à l’accès aux services postaux », a-t-il relevé.
Selon M. Hassane Barazé, le secteur postal est désormais lié à la croissance et à la réussite du commerce électronique. Cependant, si nous voulons en tirer parti, nous devons mettre en œuvre les stratégies, la technologie et les cultures de travail nécessaires pour assurer cette réussite. « Notre secteur postal subit également une forte concurrence, souvent, déloyale et les conséquences de l’insécurité qui nous a été imposée par les forces du mal », a-t-il ajouté.
De son côté, la Présidente de l’ARCEP, Mme Bety Aichatou Oumani a salué à juste titre l’organisation de cet atelier. « C’est un réel plaisir pour l’ARCEP d’être associée à la tenue de cet atelier sur la revue des projets 2021-2025 et la définition des normes minimales de sécurité et de qualité des services que notre organisation commune, la CPEAO a bien voulu organiser au Niger. Le Niger est membre fondateur de la CPEAO depuis 2012 à Grand Bassam et il a pleinement soutenu la CPEAO dans son fonctionnement en payant régulièrement sa contribution et aussi en aidant à mobiliser celle des autres membres », a-t-elle souligné.
Comme l’a rappelé Mme Bety Aichatou Oumani, le Niger a également
organisé en 2016 le conseil d’admission, le conseil des ministres et il a aussi présidé pendant deux ans le conseil d’administration et quatre ans le conseil des ministres des pays membres de la CPEAO. « Le bon fonctionnement de cette institution grâce aux instruments juridiques et aux projets qu’elle porte est un gage supplémentaire d’un développement harmonieux du secteur postal sous-régional que nous avons le devoir de réguler mais aussi accompagner car notre rôle de régulation a pour vocation de faire en sorte que nos pays disposent d’un secteur postal dynamique et prospère », a-t-elle affirmé.
En Afrique, selon la Présidente de l’ARCEP, l’amélioration de l’efficacité opérationnelle et le développement du commerce électronique et l’inclusion financière constituent les priorités sur lesquelles devraient se concentrer nos efforts. « A l’issue des travaux de cet atelier, il nous revient, nous Postes de l’espace CEDEAO, de répondre à ces exigences, au cours de la réflexion commune que nous allons mener lors des travaux de l’atelier », a-t-elle expliqué. « Dans cet exercice, nous devons nous convaincre de la capacité de nos postes à se mettre au cœur de nos économies nationales, en constituant notamment une infrastructure essentielle permettant aux acteurs économiques d’attendre toutes les populations, y compris les personnes exclues du système d’information formel et de l’accès aux nouvelles technologies », a proposé la Présidente de l’ARCEP.
Pour sa part, le Secrétaire Exécutif de CPEAO, M. Adama Diouf a précisé que le développement fulgurant noté dans les technologies de l’information et de la communication a entrainé d’importantes évolutions, des besoins des populations de nos pays qui deviennent de plus en plus exigeantes en termes de demande des services postaux. En effet, la progression continue du commerce électronique et la digitalisation irréversible des
services ont bouleversé de façon considérable les habitudes de consommations des populations qui demandent des services simples, rapides et innovants. « Face à cette situation nous devons repenser et réinventer les métiers du secteur postal pour encourager, accompagner nos Etats à la mise en œuvre de politique sociale et économique destinée aux couches vulnérables et aux populations vivants dans les zones rurales», a-t-il relevé.
Auparavant, le directeur général de Niger Poste, M. Idrissa Kane a souligné que les projets qui feront l’objet de revue au cours du présent atelier sont en phase avec des innovations en cours au niveau du Niger Poste dans les domaines du courrier, du commerce et l’inclusion financière. « A titre illustratif, on peut citer le suivi de tracking des envois postaux nationaux et internationaux, la mise en place des CDS, l’interconnexion de tous les bureaux des postes, la création de la plateforme e-commerce etc. », a-t-il indiqué.
Yacine Hassane(onep)