Le ministre de l’Education Nationale, Pr Ibrahim Natatou assurant l’intérim du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche par intérim a présidé, hier mardi 21 février, à la Faculté des sciences et techniques de l’Université Abdou Moumouni, l’ouverture officielle des travaux de la première journée scientifique internationale de nutrition et science des aliments. Ces assises qui dureront trois jours ont pour thème central : «Nutrition et qualité des aliments dans un contexte d’insécurité alimentaire, quels défis pour le Niger?».
Pour le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche par intérim, la thématique de ces journées cadre parfaitement avec la politique nationale de sécurité nutritionnelle au Niger (2016-2025). «Le Niger conscient du rôle majeur d’une bonne nutrition pour le développement du pays, a marqué son engagement en s’attaquant au problème de la malnutrition avec l’adoption par le Gouvernement de l’Initiative 3N ‘’les Nigériens nourrissent les Nigériens’’. Celle-ci est une stratégie qui se propose principalement d’une part de renforcer la résilience des populations à la sécheresse, en s’attaquant véritablement aux causes structurelles de l’insécurité alimentaire et d’autre part de créer les conditions favorables à la transformation du secteur agro-sylvo- pastoral pour en faire le soubassement de l’économie nationale et le moteur du développement du pays», a précisé Pr Ibrahim Natatou.
Le ministre Natatou devait par ailleurs souligner que le Niger a adhéré aux engagements de la résolution de l’Assemblée Mondiale de la Santé sur la Nutrition (2012), aux Objectifs de Développement Durables (2015), à la stratégie de Nutrition de la Région Africaine (2015-2025), et au mouvement global «SUN» (Scaling Up Nutrition). Ces journées contribueront à transformer le paysage de la recherche nigérienne en matière de nutrition, de partager les expériences réussies des autres chercheurs, d’identifier des start-ups à fort potentiel et les entreprises d’envergure internationale afin de mieux faire face au problème du double fardeau de la malnutrition. «Nous sommes donc fiers de vous accompagner et nous allons suivre avec une attention particulière le déroulement des activités prévues pour ces journées. J’ai la conviction que les personnalités du monde scientifique, qui sont réunies aujourd’hui nous fourniront de nombreuses propositions et recommandations permettant de mettre en œuvre les axes majeurs de prévention et de prise en charge des différentes formes de la malnutrition avec un accent particulier sur la sécurité sanitaire des aliments», a-t-il déclaré.
Pour sa part, le Haut-commissaire à l’initiative 3N, Mr Ali Béty, a rappelé les divers chocs climatiques, sécuritaires, sanitaires, démographiques, sociaux et économiques qui perturbent gravement le champ de production d’approvisionnement et de valorisation des produits Agro sylvo-pastoraux et halieutiques autant que le mécanisme et condition d’accès à des régimes alimentaires sains. «Ces chocs divers affectent négativement la sécurité alimentaire des ménages, l’état nutritionnel des femmes et des enfants et la santé des populations en général. Le coût de la faim et de la malnutrition évalué à l’occasion de l’étude de ‘’cost ofhongre’’ réalisée par le Haut-commissariat à l’initiative 3N et l’institut National de logistique en 2018 s’élève pour le Niger à 7,1%du PIB annuel et il se mesure sur le secteur socio-économique», a-t-il déclaré.
Quant au président du comité Scientifique, Pr Hassimi Sadou, il a relevé que, ce geste naturel (se nourrir) auquel tout homme fait quotidiennement recours souvent sans même s’en rendre compte, constitue de nos jours, une préoccupation quotidienne pour une bonne frange de l’humanité. La malnutrition protéine-énergétique constitue dit-il, un problème majeur de santé publique et les enfants et les femmes en âge de procréer en sont les principales victimes. A cela il faut ajouter la faim cachée, celle qui fait dépérir sans raison apparente, c’est-à-dire la carence vitaminique et minérale. Ces deux formes de malnutrition affectent les performances physiques, intellectuelles des individus et elles ont des effets néfastes sur la survie et la productivité. Elles affectent le développement économique et social des pays», a-t-il dit. C’est pourquoi, il souligné la nécessité impérieuse d’investir dans la nutrition.
Pour le Vice-Recteur de l’Université Abdou Moumouni, Pr Rabani Adamou, l’organisation des grandes rencontres est une tradition au sein de l’Institution. Cependant, il s’agit de la première rencontre internationale des scientifiques qui œuvrent dans le domaine de la Nutrition et des Sciences des Aliments. Pr Rabani Adamou a remercié les membres du comité scientifique, du comité d’organisation qui ont travaillé dans une grande confiance et avec un seul objectif, la réussite de ces journées.
Nafissa Yahaya (Stagiaire)