Depuis quelques jours, circule sur la toile, un événement tragique qui fait cas d’une femme victime d’une agression incroyable par son ex-mari à Niamey. Nana Zahara surnommée Ammo, c’est son nom, a été grièvement blessée par son ex-mari, un nommé ‘’Baré’’, qui l’a aspergée d’essence avant de l’enflammer. Ce drame ignoble s’est déroulé dans la zone verte du quartier aéroport, aux environs de 1h 33 minutes du matin, dans la nuit du mardi 13 mai 2025, une date pourtant symbolique pour la femme nigérienne.
Bien que brûlée au 3è dégré, la victime a survécu à cet acte d’une rare cruauté. Elle est admise aux urgences de l’Hôpital National de Niamey, où elle reçoit actuellement les soins. En ce lundi 19 mai 2025 où nous lui avons rendu visite, Nana Zahara a, malgré la douleur qui l’étreint, le courage de s’adresser aux proches qui sont à son chevet. « Faites-moi des invocations », dit-elle difficilement à sa mère.
La famille est dans une situation inattendue à cause de l’état de leur fille Nana Zahara, une femme forte qui lutte contre une douleur atroce, pour survivre. Les parents de l’auteur du crime (Baré) partagent la douleur avec ceux de la victime et investissent ,selon leurs moyens, dans les soins de la victime.
La maman de la victime revient sur ces instants tragiques qui ont vu basculer la vie de sa fille et le quotidien de la famille. « Nous étions assises en famille dans le salon, dans la nuit du 13 mai 2025 à 22h quand son ex-mari Baré était venu pour nous supplier afin que Nana retourne dans son foyer, jurant qu’il l’aime réellement. Je lui ai dit d’envoyer ses parents pour venir la récupérer, car c‘est la seule solution », confie Hadjia Djamila, trouvée au chevet de sa fille. Elle précise que Nana Zahara s’est mariée avec Baré le 15 Juillet 2023 mais le mariage n’a duré que six (6) mois.
Après ces échanges, Hadjia Djamila s’est retirée du salon pour regagner sa chambre laissant ‘’Baré’’, Nana Zahara et ses sœurs où ils ont sympathisé. « A un moment, je suis ressortie et je lui ai dit : Baré, tu dois rentrer chez toi, il fait nuit. Il est 22 h déjà, je voudrais fermer la maison mais il me dit qu’il voulait causer avec Nana, ensuite, il pourra aller voir ses parents sur la question de leur réconciliation », a-t-elle relaté.
C’est ainsi que Hadjia Djamila les a laissés. « Ensuite, c’est aux environs de 1h 33 minutes du matin qu’un numéro inconnu m’a appelée. J’entendais des bruits et des cris autour. Et une voix qui disait ‘’maman, viens à l’hôpital, Baré m’a brulée ! Baré m’a brulée ! Je suis à l’Hôpital national’’. Et je me suis précipitée au même moment pour aller à l’Hôpital national. A mon arrivée aux urgences, je suis restée sans voix, le chagrin m’envahit, je ne sais quoi faire », confie-t-elle.
Fort heureusement, Nana Zahara est toujours en vie, contrairement aux fausses informations qui circulent sur la tragédie et qui affirment avec conviction que la victime est décédée. Nana Zahara reçoit les soins aux urgences, soutenue par ses parents, ses amies et connaissances.
Malgré les sensibilisations, l’existence des associations qui luttent contre les violences faites aux femmes et aux filles, les femmes sont malheureusement souvent violentées. Mais, le cas de Nana Zahara est d’une rare cruauté. C’est pourquoi, il a intéressé beaucoup d’internautes. Mais combien sont-elles, les femmes qui subissent dans le silence des familles et l’indifférence de la société, des actes de violence dans nos villes et villages ?
Mahamadou Maïfada et Sébio Miriam (Stagiaires)
