Dans l’interview qu’il a accordée le dimanche 11 février 2024 à la RTN, le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) est revenu sur les raisons fondamentales qui poussé le Niger à se retirer de la CEDEAO en compagnie des deux autres pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel que sont le Burkina Faso et le Mali.
Pour le cas précis du Niger, ces raisons sont de trois ordres : Sécuritaire ; moral/éthique et économique. Pour ce qui est de la première raison, le Chef de l’Etat nigérien a évoqué le fait que la CEDEAO ait menacé le Niger d’une agression militaire armée à la suite des événements du 26 juillet 2024 ayant conduit au renversement du président Mohamed Bazoum. « Nous ne pouvons pas permettre, nous ne pouvons pas porter sur notre conscience le poids des massacres des Nigériens », a déclaré le Général de Brigade Abdourahamane Tiani.
Sur le plan moral/éthique, le président du CNSP a déploré les sanctions inhumaines prises par la Cedeao pour punir le peuple nigérien qui, a été dépourvu de tout et du minimum vital. En effet, les sanctions de la Cedeao ont interdit l’entrée des produits pharmaceutiques et des denrées alimentaires sans compter la coupure de la fourniture en énergie éclectique du pays. « Saurions nous continuer à accepter que les Nigériens meurent parce que nous sommes dans une organisation qui ne correspond plus à la réalité depuis 1991. Devons- nous accepter que des Nigériens continuent à mourir pour permettre à certains individus d’assouvir leur volonté, leurs calculs ou leurs desseins politiques ? Non ! », a déclaré le Chef de l’Etat.
Enfin, au titre de la 3ème raison, le président du CNSP a souligné que la Cedeao actuelle ne répond plus aux objectifs de sa création tels que voulus par les pères fondateurs. A ce titre, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a relevé l’embargo économique et monétaire imposé sur le Niger à travers entre autres, le gel des avoirs de l’Etats, des entreprises publiques et même des privés à la BCEAO et dans les banques de l’espace communautaire. « Qu’aurions-nous à gagner dans une CEDEAO où nous sommes sous embargo total ? », s’est-il interrogé, soulignant que les Etats auraient dû sortir de cette organisation dès 1991 au lendemain du discours de La Baule. En effet, c’est à partir de cet instant là que la France avait pris le contrôle de l’organisation et que cette dernière ne répondait plus à l’esprit initial ayant conduit à sa création le 28 mai 1975. « Nous, les pays membres de l’AES, le Niger, le Burkina-Faso et le Mali, avons décidé à sortir de cette organisation pour tracer notre voie et notre destin ensemble avec nos peuples, avec les Africains et les partenaires sincères », a précisé le Chef de l’Etat.
Siradji Sanda