Le Ministère de l’Europe des Affaires Etrangères à travers l’Ambassade de France au Niger et la Fédération Internationale du Planning Familiale (IPPF) Région Afrique, ont organisé à partir du 27 mars dernier, une réunion de trois jours du comité du pilotage du projet 3M : Mes droits, Ma santé, Mon avenir. Ce projet mis en œuvre au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, vise à contribuer à réduire les inégalités des genres à travers l’autonomisation des jeunes et le renforcement technique des OCS féministes locales vers la transformation des normes genres en faveurs des droits sexuels des adolescents et des jeunes.
Au Niger, le projet intervient dans un contexte politiquement stable mais où l’insécurité est grandissante. A Tillabéry, la mise en œuvre du projet s’adapte en fonction de la situation sécuritaire du Pays. En 2023, selon l’Organisation des Nations Unies, 4,3 millions de personnes soit environ 17% de la population auront besoin d’une assistance humanitaire. A titre illustratif, le nombre de personnes dans le besoin a augmenté de l’ordre de 14% du fait des mouvements des populations dans les régions de Tillabéry, Tahoua, Diffa et Maradi. A travers ses 4 composantes, le projet 3M a pour objectifs d’améliorer l’environnement favorable à la promotion de l’égalité des genres et aux programmes innovants d’éducation sexuelle complète (ECS) de qualité, d’améliorer l’accès de 105 000 adolescentes et jeunes scolarisés et non scolarisés de 10 à 24 ans aux programmes d’ECS de qualité, transformatifs des normes des genres, de renforcer les capacités des associations membres de l’IPPF et la collaboration sud-sud pour la mise en œuvre des programmes d’ECS et de promotion des genres, de renforcer la coordination, la gestion et l’évaluation des programmes d’ECS et de promotion des genres.
Le rôle du comité de pilotage consiste à assurer un bon fonctionnement de ce projet, y compris pour le soutenir en proposant des approches orientées vers les solutions pour améliorer sa gestion en général, spécifiquement devant les imprévus qui pourraient impacter sa mise en œuvre. A part l’IPPF et le MEAE, chaque pays de mise en œuvre est représenté dans le COPIL avec des représentants des ministères de la santé, de l’éducation, de la jeunesse et/ou d’autonomisation des femmes, avec les organisations féministes, les associations de jeunes ainsi que les représentants de chaque AM.
Pour le Directeur des programmes IPPF/ BRA, Dr Haingo Rabearimonjy, la réunion a pour but de faire le bilan, et partager également les acquis notamment les leçons apprises et les bonnes pratiques entre les pays où se trouvent les associations membres de cette fédération. Aussi, des pays frontaliers ont été invités vu que les contextes sont les mêmes. « Par rapport aux prévisions, c’est un projet pour servir les jeunes, mais en même temps pour tirer des leçons sur comment nos associations s’entraident et partagent les pratiques et les stratégies », a-t-il déclaré. En effet, dans chaque pays, les associations mettent en œuvre déjà des pistes pour pouvoir pérenniser les acquis. Le Copil selon Dr Haingo Rabearimonjy, implique les Organisations de la Société Civile notamment les organisations féministes, les associations des jeunes et aussi l’Etat pour améliorer la situation des jeunes filles spécifiquement dans le domaine de la santé sexuelle.
Quant à Mme Mallaury N’Diaye, chargée de mission genre et société civile de l’Ambassade de France au Niger, elle a indiqué que ce projet, est financé par le Ministère d’Europe des Affaires Etrangères. Les pays membres ont déjà commencé la mise en œuvre du projet, la réalisation des indicateurs, les bonnes pratiques qui ont pu être louées et aussi les défis auxquels les porteurs de projet ont été confrontés. « Cette réunion, nous permettra de voir les difficultés auxquelles les porteurs de projet ont pu être confrontés, mais aussi de voir si les résultats ont été conformes aux attentes qui avaient été initiées par le projet », a affirmé Mme Mallaury N’Diaye. Dans l’ensemble, a-t-elle ajouté, les indicateurs ont été remplis positivement, avec des résultats concrets aux profits des bénéficiaires.
Pour sa part, le directeur des programmes ANBEF/Niger, M. Lamoudi Youmandi, a souligné concernant le volet de renforcement de capacités des OSC, féministes et jeunes en matière de l’Education à la Santé de Reproduction des Adolescents et des Jeunes (ESRAJ), que le projet a, dans la région de Tillabéry précisément dans les départements de Say, Torodi et Téra, ciblé les fadas et les centres scolaires. Pour ces trois départements, il y’a eu 15 clubs de santé scolaires qui ont été mis en place et formés sur l’ESRAJ et aussi 18 fadas qui ont été formées et outillées sur l’ESRAJ. Et pour les organisations féministes elles ont été formées non seulement sur l’ESRAJ mais aussi sur l’égalité du genre en milieu communautaire et l’accès des femmes et des jeunes aux services de santé de la reproduction.
« Suite aux résultats de l’évaluation qui est faite par un cabinet indépendant, la pertinence de l’intervention a été démontrée d’où la satisfaction totale et aussi en termes de pérennisation, on peut dire qu’elle est garantie, vu la cible visée et la manière dont cela s’est organisé », a-t-il précisé.
Le coordonnateur du projet 3M du Burkina Faso, M. Ouédraogo Donald, a parlé du projet en ce qui concerne son pays. Il a indiqué que ce sont notamment les activités de sensibilisation des jeunes qui ont marché, parce que ces activités sont menées de façon intensive et deux approches ont été utilisées dont les causeries éducatives et les sessions. « Il faut dire que notre association au niveau du Burkina n’avait jamais utilisé de session pour sensibiliser les jeunes et à travers ce projet nous l’avons utilisé », a-t-il déclaré. Son avantage c’est qu’avec le même public, un certain nombre de thématiques seront développées et des acquis seront évalués à la fin de l’apprentissage pour s’assurer du degré de compréhension ou de la capacité à utiliser ces thématiques apprises et cela entraînera sûrement un changement de comportement au vu du taux de succès des acquisitions des apprenants.
Par Rachida Abdou Ibrahim(onep)