Les travaux de l’atelier d’identification et de validation des lignes budgétaires de financement public de la nutrition ont débuté hier matin à Niamey. L’objectif est d’analyser les allocations et dépenses publiques dédiées à la nutrition pour la période 2018−2020. C’est le Secrétaire général du Haut Commissariat à l’Initiative 3N, le colonel Maizama Abdoulaye qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cet atelier qui durera deux jours, en présence du Délégué de l’Union Européenne/chef de file des donateurs SUN, M. Tharcisse Nkunzimana, du représentant adjoint de la FAO et de plusieurs invités.
Al’ouverture de cet atelier, le Secrétaire général du Haut-commissariat à l’initiative HC3N a indiqué que, l’amélioration de l’état nutritionnel bénéficie, comme cela est traduit dans la Stratégie l’initiative 3N, d’un engagement politique fort. Aussi, le HC3N, en collaboration avec les partenaires au développement du Niger, ont élaboré et fait adopté en 2018, une Politique Nationale multisectorielle de Sécurité Nutritionnelle, PNSN 2017-2025, avec un premier plan d’action 2017-2020, puis un second couvrant la période 2021-2025. «Pour rappel, la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle (PNSN) et son Plan d’Action ont été lancés en Décembre 2018 par le Premier ministre d’alors, SE Brigi Rafini en présence de la Sous-Secrétaire des Nations Unies et Coordinatrice du Mouvement SUN pour le développement de la Nutrition, Mme Gerda Verburg», a-t-il dit.
Le colonel Maizama Abdoulaye a rappelé que l’étude intitulé «Cout de la Faim», conduite en 2018 par le HC3N avec la collaboration de l’ensemble des parties prenantes, a montré que, les coûts annuels associés à la sous nutrition chez l’enfant sont estimés à 289,7 milliards de FCFA par an, ce qui correspond à 7,1% du PIB annuel du Niger. Conscients de cette situation qui freine le développement du pays, les parties prenantes ont pris des engagements traduits sur une note de synthèse au terme du lancement de la Politique multisectorielle de nutrition, PNSN. Parmi les engagements pris par le Gouvernement du Niger, figurent selon le SG du HCI3N, la diffusion et vulgarisation de la PNSN et son Plan d’Action à tous les niveaux; la mise en place des instances de gouvernance et de suivi de la mise en œuvre de la PNSN, la contribution au financement du plan d’action de la PNSN au moins à hauteur de 15% sur ressources internes (budget national) chaque année, la remise de la nutrition au cœur des priorités dans les accords de coopération, la tenue une fois par an d’une réunion du Comité Interministériel d’Orientation (CIO) de l’Initiative 3N dédié à la nutrition, etc.
«Comme vous le constatez, entre 2016 et 2017, le budget total de nutrition a drastiquement baissé passant de 11,4 % en 2016 à 0,03% en 2017. Ainsi, pour atteindre les cibles de nutrition et augmenter l’efficacité et l’efficience des dépenses publiques en faveur de la nutrition, il y a lieu d’effectuer régulièrement cet exercice d’analyse budgétaire et en vulgariser les résultats sous forme de séminaires Gouvernemental et parlementaire», a-t-il conclu.
Auparavant, M.Tharcisse Nkunzimana DUE/ chef de file de donateurs SUN a souligné que, le présent exercice met en évidence la détermination du gouvernement à évaluer les progrès réalisés et à embrasser les défis à relever pour améliorer le financement public de la nutrition. Le mécanisme d’appui budgétaire mis en place par l’Union Européenne dans le cadre de la feuille de route 2020-2029 pour une reprise graduelle par l’Etat des financements de la prise en charge intégrée de la malnutrition aigüe sévère (PCIMAS), est un des multiples exemples qui illustre les efforts des PTFs à appuyer le gouvernement à davantage investir les ressources domestiques dans la nutrition. En effet, il a été démontré qu’un dollar investi dans la nutrition rapporte 16 dollars américains en termes de retour à l’investissement.
Le chef de file de donateurs SUN a également expliqué que cet exercice vient en complément à la cartographie des donateurs commanditée par la Délégation de l’Union Européenne au Niger et dont le rapport a été partagé à grande échelle l’année dernière. Cette étude a évalué les efforts d’investissements des donateurs réalisés sur la période 2018-2021. «Il en ressort globalement une augmentation progressive des investissements pour la nutrition avec une augmentation des financements consacrés au curatif au détriment de la prévention de la malnutrition. Dans le contexte actuel où le Niger fait face à de multiples défis et chocs tant soudains que structurels, les PTFs sont convaincus que, les approches de type Nexus Urgence-Développement-Paix aideront certainement mieux pour répondre de façon éclairée aux besoins d’investissements pour la nutrition» a-t-il affirmé.
Nafissa Yahaya et Souleymane Hama Amadou (stagiaires)