Au quatrième jour des travaux de l’édition 2022 du Forum sur la fragilité, l’organisation Counterpart International a invité trois panelistes nigériens triés sur le volet à présenter aux participants les actions que mènent leurs structures et les résultats concrets obtenus dans la construction de la cohésion sociale à travers une gouvernance collaborative au Sahel. Outre le médiateur de la République, mesdames Safiatou Dan Mallamkindo et ChaibouTankari Bassira ont exposé sur l’expérience de leurs structures et du Niger dans la promotion de la paix, du vivre ensemble, de même que sur l’implication effective des femmes et des jeunes dans la résolution pacifique des conflits.
Au cours de la séance, les trois panelistes qui viennent de Niamey, Tahoua et Tillabery, ont brièvement décrit leurs structures d’action qui sont respectivement le cabinet du médiateur de la République du Niger, l’Initiative Femmes, Paix et Sécurité et Cercle Dev. Toutes ces interventions ont mis le dialogue au centre des interventions visant à construire la cohésion sociale à travers une gouvernance collaborative au Sahel. Ils ont souligné que les femmes, les filles et les jeunes « peuvent jouer un rôle important dans la consolidation de la paix et la lutte contre la violence ». Les panelistes ont aussi démontré que la lutte contre les facteurs favorisant la fragilité, le conflit et la violence nécessite une collaboration renforcée entre autorités administratives et coutumières et organisations de la société civile au niveau local.
Au terme de la visioconférence, le médiateur de la République du Niger, M. Ali Sirfi Maïga qui est par ailleurs le paneliste principal, s’est réjoui de l’initiative de Counterpart International qui a permis au Niger de partager avec le monde les multiples acquis du pays obtenus grâce à plusieurs années d’engagements de l’ensemble des acteurs et de leurs partenaires. « La paix et la cohésion sociale, a-t-il déclaré, sont des denrées essentielles pour tout citoyen, surtout par les temps qui courent… Pour consolider la paix et la cohésion, il est primordial de réfléchir à des stratégies pour s’informer sur les conflits, leurs causes et leurs conséquences ». Le médiateur de la République a aussi précisé que l’identification formelle des acteurs impliqués est une autre condition vers le succès des actions menées.
Pour sa part, Mme Safiatou Dan Mallamkindo a indiqué que le partage d’expérience auquel elle venait de participer est un bon moyen de renforcer les capacités des acteurs de la paix qui interviennent au Sahel. Les femmes, a-t-elle dit, sont des conseillères écoutées et qui s’occupent majoritairement de l’éducation de leurs enfants. « Si les femmes sont très tôt sensibilisées, elles peuvent efficacement promulguer les valeurs de coexistence pacifique à leurs enfants, dès le bas-âge. Car, partout où il y’a insécurité et discorde, les femmes et les enfants sont les premières victimes », s’est-elle exclamée.
La dernière paneliste, Mme ChaibouTankari Bassira qui milite au sein de Cercle Dev s’est félicitée de l’opportunité qu’elle a eu de prouver, aux côtés du médiateur de la République, l’engagement et la compétence des jeunes dans la résolution pacifique des conflits et la promotion de la cohésion sociale. « C’était un plaisir pour moi de me retrouver parmi eux et partager nos propres expériences à travers les activités que nous menons sur le terrain », a-t-elle ajouté, tout en précisant que la paix passe par une bonne formation éducative et professionnelle de la jeunesse au Niger et au Sahel, et par son autonomisation effective.
Par Souleymane Yahaya(onep)