Les membres de la Commission du Développement Rural et de l’Environnement (CDR/E) multiplient les contacts avec les acteurs du monde rural. C’est ainsi que les parlementaires de cette commission ont visité plusieurs localités dans la région de Dosso préceédemment avant de rencontrer les acteurs de la région de Niamey. Le mercredi 11 août dernier, les membres de la CDR/E conduits par l’honorable député Maizoumbou Hapsatou Djibrilla ont rencontré les acteurs impliqués dans la réforme du secteur d’engrais notamment les responsables de l’Observatoire du Marché des Engrais au Niger (OMEN) et du Comité Technique des Engrais au Niger (COTEN) avant de s’entretenir avec le directeur général de la CAIMA.
Cette initiative, de la Commission du Développement Rural et de l’Environnement a pour objectif de s’enquérir sur les mesures prises pour l’installation de la campagne agro-sylvo-pastorale 2021-2022, en particulier l’approvisionnement en intrants agricoles ainsi que la situation alimentaire et nutritionnelle et de formuler des recommandations opportunes pour la réussite de ladite campagne. C’est ainsi que les parlementaires ont échangé avec les acteurs de la réforme du secteur d’engrais au Ministère de l’Agriculture. Ces échanges ont regroupé outre les parlementaires, le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, les responsables de l’OMEN, du COTEN et d’autres acteurs impliqués sur la réforme en cours. Notons que ladite reforme a été entreprise depuis 2017 avec l’appui de Millénium Challenge Cooperation (MCC) qui a abouti à un plan de réforme des engrais adopté en janvier 2018. Cette reforme a pour objectif d’améliorer la disponibilité et l’accessibilité des engrais de qualité aux producteur à des prix abordables à travers un approvisionnement et une distribution assurée par le secteur privé.
Cette initiative du gouvernement vise à améliorer la production agricole à travers une grande utilisation des engrais. L’une des motivations de cette démarche, c’est aussi rehausser le nombre des utilisateurs car il a été remarqué que le Niger est l’un des pays qui utilisent un faible taux d’engrais par hectare (4 à 5 kg) alors que la recommandation d’Abuja prévoit jusqu’à 25 à 50 kg par l’hectare. C’est ainsi que les parlementaires et les acteurs de la reforme ont convenu sur la nécessité de prendre toutes les dispositions nécessaires pour alimenter le fonds commun des engrais et prendre les dispositions qui s’imposent afin de rendre disponible les engrais au cours de cette campagne et de la campagne de culture de contre saison, de continuer à sensibiliser la population sur le processus de la réforme et enfin la nécessité de poursuivre les actions entrant dans le cadre de la subvention des engrais.
Peu après, les parlementaires ont échangé avec le directeur général de la Centrale d’Approvisionnement en intrants et matériels agricoles du Niger (CAIMA). M. Harouna Mahamadou a expliqué aux parlementaires le fonctionnement de cette institution, ses difficultés surtout au cours de cette période transitoire en ce qui concerne les engrais. C’est ainsi qu’il évoqué le décret du 16 Septembre 2020 qui soustrait les engrais des prérogatives de la CAIMA. Selon le directeur général de la CAIMA, actuellement la Centrale se contente d’écouler les stocks déjà commandés qui s’élèvent à 50.000T dont près de la moitié est déjà disponible. Au cours de ces échanges, les deux parties ont remarqué les difficultés d’approvisionnement d’engrais, la nécessité de valoriser nos ressources naturelles en songeant à la production de notre propre engrais.
À l’issue de cette visite, l’honorable député, Zakari Garba, Vice-président de la Commission du Développement Rural et de l’Environnement a expliqué que cette rencontre avec les acteurs de la filière engrais vise à échanger avec lesdits acteurs notamment sur la réforme en cours. Une réforme qui fait en sorte que c’est le secteur privé qui prend en charge l’approvisionnement en engrais à la place de la CAIMA. Citant les propos de ces acteurs, le Vice-président de la Commission du Développement Rural et de l’Environnement a dit que ces structures s’activent à trouver une solution à ce problème d’engrais qui se constate actuellement sur le terrain. Toutefois, il a exprimé son inquiétude sur la non-disponibilité ou l’accessibilité de ce produit sur le marché pour les bénéficiaires les plus vulnérables. «L’engrais doit être accessible à tous les producteurs afin d’augmenter la production. Or aujourd’hui, le prix atteint dans certains endroits 23.000 F voire plus. Ce qui n’est pas à la portée des paysans à revenu faible», a déploré l’honorable député Zakari Garba. C’est pourquoi, le Vice-président de la Commission du Développement Rural et de l’Environnement a dit que les parlementaires continueront à plaider auprès du gouvernement sur l’accessibilité et la disponibilité des engrais pour que ce produit soit abordable aux paysans. Car, a-t-il remarqué «aucun développement n’est possible sans un véritablement accompagnement de l’agriculture».
Mamane Abdoulaye(onep)