La Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a organisé hier matin à Niamey la 10ème réunion du comité de haut niveau sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans l’espace UEMOA. C’est le ministre de l’Agriculture, Dr Alambadji Issa qui a présidé l’ouverture des travaux. L’ouverture s’est déroulée en présence du président de la commission de l’UEMOA, du Haut Commissaire à l’Initiative 3N et de plusieurs invités.
Cette 10ème réunion qui regroupe les ministres en charge de l’Agriculture et de l’élevage de la zone UEMOA a été une occasion pour les participants de procéder à l’examen et à la validation des résultats issus de la précédente rencontre des experts en agriculture, élevage, pêche et environnement afin de dégager des recommandations et des orientations les plus pertinentes.
A l’ouverture, le ministre de l’agriculture a indiqué que notre sous-région subit de plein fouet les effets néfastes des changements climatiques, avec des sécheresses et des inondations dévastatrices pour nos cultures, aussi bien dans les zones sud côtières plus humides, mais aussi et surtout dans la frange nord sahélienne de notre espace. « Cette situation nous impose de réfléchir sur nos méthodes agricoles afin d’assurer la durabilité de nos activités, dans la recherche de nouvelles terres et leur protection contre toutes formes d’érosion, dans leur exploitation, dans l’utilisation des intrants (engrais et pesticides), comme nous y invite la réunion des Experts de promouvoir une agriculture durable », a-t-il relevé.
Dr Alambadji Issa a ajouté que la promotion d’une agriculture résiliente durable est d’autant plus actuelle qu’au-delà du changement climatique, nos Etats gèrent aujourd’hui la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans un contexte sécuritaire de double crise, sanitaire (Covid 19). C’est pourquoi, il a salué les efforts de la Commission de l’UEMOA qui assure, depuis 2011, le bon fonctionnement du Comité de Haut Niveau, via la bonne coordination de la mise en œuvre des orientations qui en résultent, dans un contexte défavorable.
Selon Dr Alambadji Issa, avec les perspectives peu reluisantes de la campagne agropastorale et halieutique 2021, il est nécessaire de faciliter les échanges de produits agricoles entre les pays de l’Union afin de contenir la flambée des prix et d’anticiper des actions d’atténuation et de relèvement de nos populations vulnérables.
Pour sa part, le président de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMEA), M. Abdoulaye Diop a rappelé que le Comité de Haut Niveau sur la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au sein de l’UEMOA, mis en place en décembre 2011, fêtera ses 10 ans d’existence à la fin de cette année 2021. « C’est dire que la situation alimentaire et nutritionnelle au sein de notre espace a été, très tôt, considérée comme une question majeure pour les plus hautes autorités de notre Union », a-t-il expliqué. Selon M. Abdoulaye Diop, après plus de deux décennies d’intervention dans ce domaine, des résultats satisfaisants ont été enregistrés. Mais, avec la crise sécuritaire à laquelle s’ajoute depuis 2020 la crise sanitaire, la situation alimentaire et nutritionnelle au sein de notre espace demeure préoccupante. « Face à ce constat, nous sommes interpelés pour agir vite et bien, afin d’inverser les tendances lourdes liées à la dégradation des conditions économiques et sociales des populations et des économies de notre sous-région », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, il a annoncé que le Cadre d’Actions Prioritaires à l’horizon 2025 dénommé « CAP 2025», nouvel outil d’orientation de la Commission de l’UEMOA, met au centre de ses priorités la question du développement agricole durable et de la promotion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
« Le Cadre d’Actions Prioritaires vise donc au niveau sectoriel, la transformation durable de l’Agriculture de la région en vue d’assurer la souveraineté alimentaire et un revenu équitable, principalement aux populations rurales de la région », a-t-il précisé. Enfin, il a salué les efforts du Président de la République du Niger, dans la prise en charge des questions du développement rural. « Notre région a un avantage comparatif à ce niveau et nous devons travailler ensemble à consolider cet atout », a-t-il indiqué.
Par Yacine Hassane(onep)