
Qui mieux qu’Amadou Harouna Yaye peut entraîner le patriarche Akoli Daouel dans « un retour dans le passé », l’embarquer dans une odyssée et au surplus le pousser à reprendre la plume ?
« Ici Radio Niger émettant de Niamey…L’Odyssée ! » est le nouvel ouvrage ou tout au moins le nouveau chef d’œuvre de Amadou Harouna Yayé.
Dans la préface, Akoli Daouel qui « accueillait il y a 45 ans Amadou Harouna Yayé comme élève à l’Institut de Formation aux Techniques de l’Information et de la Communication (IFTIC) », lorsqu’il était Directeur Général de cet établissement, écrit : « Disons-le tout de suite, il s’agit là d’une véritable fresque de la radiodiffusion du Niger. En effet, le livre se lit avec une grande émotion page après page. C’est une vraie célébration du métier de journalisme ».
Effectivement, l’auteur nous plonge dans l’histoire de la radiodiffusion publique de notre pays à travers un panorama, un panégyrique, des florilèges et des images, de 1958 à 1978.
La radiodiffusion naquit au Niger en octobre 1958 sous l’appellation de « Radio Niger », soit deux mois avant la proclamation de la République, intervenue le 18 décembre de la même année.
Radio Niger est initialement gérée par la Société des Radiodiffusions de la France d’Outre-mer (SORAFOM), puis passa sous le contrôle de l’Office de Coopération Radiophonique (OCORA) après l’indépendance du pays avant que le Niger n’en prenne le contrôle total en 1967 avec la création de l’ORTN.
L’avènement de Radio Niger a connu une histoire tumultueuse et riche tant en dates commémoratives qu’en événements, nous rapporte l’auteur.
Ainsi donc, le 6 octobre 1958, Radio Niger débuta par la métaphore devenue célèbre : « Mon nom de baptême est « Radio Niger ». C’était le début de l’odyssée.
Cependant, note l’auteur, quelques jours après la diffusion itérative de ce qu’on peut qualifier de mini-enquête d’opinion sur la qualité de la réception des signaux par les auditeurs, une autre date doit être retenue dans la chronologie des faits ayant marqué la création de la radiodiffusion au Niger : il s’agit de celle du 18 octobre 1958.
En effet, ce jour-là, un jeudi, une bande annonce fut diffusée pour la première fois à Niamey au moyen d’un émetteur ondes courtes 1KW.
De sa création à 1978, soit vingt ans d’aventure, Radio Niger, la Voix du Sahel a été dirigée, animée par des hommes qui, à l’épreuve du temps, sont devenus des icônes de la presse publique dans notre pays.
Sur 80 pages, le lecteur découvrira le visage de tous ces pionniers dans la quatrième partie de cette œuvre monumentale sur l’histoire de la radiodiffusion publique dans notre pays.
Amadou Harouna Yayé nous dresse dans son ouvrage la liste complète de ces acteurs et une brève présentation de leur parcours de Radio Niger à la Voix du Sahel de 1958 à 1978.
La deuxième partie de cet ouvrage de 200 pages sur l’histoire de la radiodiffusion publique dans notre pays est consacrée aux grandes audiences de Radio Niger, en d’autres termes les émissions cultes telles que le théâtre radiophonique, la Boite aux Questions, les Radios clubs, Regard sur le passé, le Grand Bal, le Concert des auditeurs, Grands Dossiers, Grands débats, le Journal Sonore de la Femme, etc.
La cinquième partie du livre, ou tout au moins de ce document avec tout ce que cela comporte comme inspiration, sources, recherche et narration, est une sorte de « musée » de la Radio Niger avec des images qui remontent le temps et le trombinoscope des directeurs nigériens successifs de la radiodiffusion nationale de 1960 à nos jours.
Enfin, les thèques occupent une place de choix dans le « musée » de Amadou Harouna Yayé qui, dans la troisième partie, évoque ces endroits « où l’on conserve les disques, les bandes magnétiques, les livres, les collections de journaux et autres archives sonores comme écrites pour garantir leur conservation, leur accessibilité et leur exploitation… ».
En ce jour anniversaire de la création de Radio Niger, ancêtre de la Voix du Sahel, ce livre est un précieux cadeau que l’auteur offre à la Nation pour célébrer cet événement historique.
Moustapha Alou (ONEP)