
Lors du lancement du Festival à Tamaské
Tamaské, dans le département de Keita, région de Tahoua, a vibré au rythme de la paix et de la culture du 24 au 26 avril 2025, à l’occasion de la 3è édition du Festival de la Concorde et de la Cohésion Sociale (FECCOS). Organisé par M. Moustapha Kadi Oumani, ce rendez-vous culturel majeur a regroupé plusieurs invités venus de tout le Niger et de l’étranger autour du Sharo, un art ancestral porté par les communautés nomades peulhes. C’est dans l’enceinte du CEG de Tamaské, transformé pour l’occasion en une véritable scène de théâtre vivant, que les festivités ont été officiellement lancées, en marge de l’intronisation du nouveau chef de canton, Elhadj Abdoulkader Cheffou Touba.
Cette 3è édition du FECCOS 2025 s’est déroulée sous le thème évocateur : « Les enjeux du patrimoine culturel dans la souveraineté », une thématique qui prend tout son sens dans un contexte régional marqué par l’instabilité. Cette manifestation culturelle vise à mettre en lumière une part essentielle du patrimoine nigérien à préserver et à promouvoir.
Lors du lancement, le promoteur Moustapha Kadi Oumani a précisé que le FECCOS constitue un espace de dialogue inédit et inclusif, une grande occasion de retrouvailles pour les jeunes bergers nomades, qui, en période de loisirs, se rassemblent avec les agriculteurs dans une ambiance festive. Il a souligné que, dans le contexte actuel d’insécurité, il revient au peuple nigérien de se mobiliser pour bâtir ensemble la paix. Pour cela, toutes les communautés doivent être invitées à dialoguer et le « Sharo » incarne un dialogue et un chemin vers la paix et le bien-être des Nigériens.
« Le thème que nous avons choisi cette année est en lien avec l’unité nationale et le patriotisme. Nous voulons démontrer à l’opinion publique, nationale comme internationale, que les Nigériens sont profondément attachés à leur République, à leur pays et à leur culture. Nous œuvrons pour la paix, la concorde et la cohésion sociale. Ce festival valorise et anime notre culture. Le résultat attendu est la reconnaissance du ‘’Sharo’’ comme une culture authentiquement nigérienne. Nous voulons aussi montrer à l’Afrique que nous sommes les seuls au monde à organiser un festival dédié au Sharo », a-t-il déclaré.
Ce festival riche en couleurs s’inscrit dans une volonté affirmée de faire de la culture nigérienne, au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), un pilier du développement économique et un vecteur de paix. Dans cette optique, le FECCOS apparaît comme un outil de promotion et de consolidation de la concorde entre les populations. Le festival se veut également un événement populaire, un espace d’émancipation pour la jeunesse et un cadre d’expression du vivre-ensemble, où les valeurs fortes de cohésion sociale et d’unité nationale sont mises en avant.
M. Kadi a également précisé que la date du 24 avril n’a pas été choisie au hasard, puisqu’elle coïncide avec la Journée nationale de la Concorde. C’est l’occasion parfaite pour se réunir autour du ‘’Sharo’’ et célébrer la paix.
Les festivités ont rassemblé des invités venus de plusieurs régions du Niger, des huit départements de la région de Tahoua, et même d’ailleurs, témoignant ainsi d’une amitié solide qui se renforce au-delà des frontières du Niger. « Nous avons décidé d’inviter les deux pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (Mali, Burkina Faso) à un futur festival régional organisé au Niger. Le Niger étant le premier pays à initier ce type d’événement, nous allons revendiquer ce leadership et faire du pays la terre du ‘’Sharo’’. Bientôt, le ‘’Sharo’’ sera pour le Niger, ce que le cinéma avec le FESPACO est pour le Burkina. Nous voulons un Festival africain du ‘’Sharo’’, qui réunira les États de l’AES autour du thème de la paix dans nos trois pays », a-t-il expliqué.
Enfin, M. Kadi a rappelé que les participants sont des ambassadeurs de la culture de la paix, célébrant un jeu ancestral pratiqué par les éleveurs transhumants peulhs, qui séjournent à Tamaské entre janvier et avril. Il a invité tous les Nigériens à partager la joie du vivre-ensemble à travers le ‘’Sharo’’, et à contribuer à la construction de la paix en cette Journée de la concorde nationale.
Assad Hamadou (ONEP), Envoyé Spécial