
M. Adji Ali Salatou (micro), ministre en charge de la Communication
À l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Liberté de la Presse (JILP), le Cadre d’Actions des Professionnels des Médias (CAP-Médias-Niger) a organisé, le dimanche 4 mai 2025 à Niamey, un dîner de presse placé sous le thème : « Journalisme patriotique et souveraineté de l’information : construire une voix libre au service de la Nation ». Une initiative qui vise à affirmer l’engagement des journalistes nigériens en faveur d’une liberté d’expression responsable, enracinée dans les valeurs de souveraineté et d’unité nationale.
La cérémonie a réuni plusieurs personnalités, notamment le ministre du Commerce et de l’Industrie, la conseillère en Communication du Chef de l’État, des responsables d’organes de presse, des professionnels des médias ainsi que des invités de marque.
Dans son discours, le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, M. Adji Ali Salatou, a salué le choix du thème, le qualifiant de « fondateur », car en phase avec l’esprit de la refondation nationale impulsé par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Il a appelé la presse nigérienne à se libérer des narratifs étrangers, de la désinformation organisée et des injonctions extérieures. « La liberté d’expression, dans un pays souverain, ne peut être qu’un outil au service du peuple, de la vérité, et de l’élévation morale et intellectuelle de notre société », a-t-il souligné.
Le ministre a également lancé un appel à repenser les lignes éditoriales autour de trois piliers : la souveraineté, l’unité nationale et la refondation. Il a invité les professionnels des médias à investir davantage dans la formation à l’éthique de la responsabilité, à créer des synergies avec les confrères du Mali et du Burkina Faso pour bâtir un espace médiatique AES fort et crédible, et surtout à rester connectés aux réalités des communautés.
Revenant sur les mutations dans les modes de consommation de l’information, le ministre Adji Ali Salatou a souligné que la population nigérienne se détourne progressivement des supports traditionnels au profit des réseaux sociaux. Il n’y voit pas une menace, mais une opportunité pour la presse de se réinventer. « Développer des plates-formes numériques innovantes, maîtriser les codes et les langages des réseaux sociaux, créer des contenus adaptés aux nouveaux formats : voilà les défis à relever pour reconquérir le public », a-t-il expliqué. Dans cette optique, le ministre de la Communication a réaffirmé l’engagement du gouvernement à accompagner la presse dans sa mission d’information, d’éducation, de sensibilisation et de distraction, dans un esprit de liberté, de responsabilité et de patriotisme.
Auparavant, le président du CAP-Médias-Niger, M. Moudi Moussa, a rappelé le sens de la Journée Internationale de la Liberté de la Presse qui vise à inciter les décideurs à respecter leurs engagements, à stimuler la réflexion parmi les journalistes, à rendre hommage aux professionnels tombés dans l’exercice de leur mission, mais aussi et surtout d’appuyer les médias victimes de mesures entravant la liberté de la Presse. Il a également évoqué les difficultés structurelles qui freinent le développement des médias au Niger dont une quasi absence de soutien de l’État aux entreprises de presse, notamment privées, l’absence de régulation en cette période de refondation, la suspension du Fonds d’Aide à la Presse depuis 2018, l’inaccessibilité de la publicité du fait de la non-application de la loi, et la faiblesse des subventions publiques comparée aux pays voisins de la confédération AES, soit 500 millions pour le Niger, 4 et 8 milliards, respectivement pour le Burkina Faso et le Mali. « La liberté d’expression ne peut exister pleinement que dans un contexte de souveraineté, de dignité retrouvée et d’engagement au service de notre peuple », a-t-il martelé, appelant à un sursaut collectif pour soutenir un journalisme libre, enraciné et constructif.
Assad Hamadou (ONEP)