
Il y a quelques jours, je dénonçais les déviances de notre institution judiciaire à travers le comportement de certains acteurs et notamment des magistrats et aujourd’hui encore de nouveaux faits viennent accréditer cette thèse donnant raison à tous ceux qui, au sein de l’opinion publique lui adressent des reproches en rapportant divers dysfonctionnements.
Ainsi, dans la nuit 19 au 20 août 2025, une altercation a opposé dans un bar à Diffa, un substitut du procureur de la République près le Tribunal de grande instance de ladite ville, à un sergent de la Garde Nationale.
La prompte intervention d’une patrouille de la police, a permis d’évacuer la victime au CHR de Diffa aux environs de 0 heure 03 minutes ; celle-ci s’est avéré être après identification, un élément de la garde nationale.
Des explications recueillies auprès de la victime, il ressort qu’elle s’était retrouvée dans un bar sis au quartier Maloumdi où elle y avait trouvé le substitut en compagnie d’une serveuse, mais cette dernière l’abandonnait pour se mettre avec lui quelques minutes plus tard.
Cette situation a irrité le substitut et provoqué une bagarre au cours de laquelle des coups ont été échangés entre les deux protagonistes ; suite à cette altercation, le gérant du bar les a prié d’évacuer les lieux et d’aller régler leur différend ailleurs.
Une fois hors des lieux, le substitut prit son véhicule pour heurter volontairement sa victime, lui occasionnant trois plaies dont une au cou et deux à la tête, tentant de l’écraser, n’eut été l’intervention d’un tiers.
Une réquisition a été adressée au CHR de Diffa en vue d’examiner la victime et de décrire l’étendue de ses blessures.
Saisi de toutes ces informations, le procureur général près la Cour d’appel de Zinder a instruit le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Diffa aux fins de diligenter une enquête sur les faits de tentative de meurtre, coups et blessures volontaires et ivresse publique manifeste et prendre toutes mesures appropriées pour préserver l’ordre public gravement troublé par un agent chargé de l’application des lois.
Il convient de souligner que le substitut qui n’est pas à son premier forfait, est défavorablement connu des services de police pour d’autres comportements graves et répréhensibles comme la violation d’un couvre-feu à Diffa et des injures contre un collègue, relayées par les réseaux sociaux et qui lui valent d’ailleurs une plainte déposée auprès de la Cour d’Etat.
Au regard de tout ce qui précède, ce magistrat dont le comportement vient une fois de plus ternir l’image de la justice, n’est pas jugé digne par les plus Hautes Autorités de notre pays, de continuer à remplir la fonction de juger et c’est pourquoi, elles ont décidé de lui infliger la sanction de radiation du corps de la magistrature.
Le constat du mal qui mine, notre justice, est amer ; la justice doit se repenser car tous les griefs qui lui sont reprochés, sont confortés par ce genre de comportements qui ne peuvent plus perdurer dans notre institution et a fortiori dans notre société.
Les magistrats doivent se ressaisir en faisant leur propre examen de conscience ; l’Etat pour sa part, restera dans son rôle qui consiste à protéger les citoyens et agira sans faiblesse contre toutes les dérives surtout lorsqu’elles émanent des agents chargés d’appliquer les lois de la République.
Fait à Niamey, le 22 août 2025
Pour le Ministre,
La Secrétaire Générale