
Photo de famille à l’ouverture des travaux du Forum
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane, à la tête d’une forte délégation, a pris part à Bamako au Mali au premier Forum sur le développement de l’agriculture dans l’espace AES du 18 au 20 septembre 2025. C’est le Premier ministre du Mali, le Général de division Abdoulaye Maiga, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de la session ministérielle du Forum. C’est une opportunité pour les trois pays de mettre en synergie leurs atouts afin de mettre sur pied une politique agricole commune et asseoir les bases de la souveraineté alimentaire dans l’espace confédéral.
Placé sous le haut patronage du Président de la Transition, Chef de l’État de la République du Mali, Président en exercice de la confédération AES, le Général d’armée Assimi Goita, ce forum de Bamako qui s’inscrit dans la continuité d’une intégration sur une série d’initiatives socio- politiques aborde à présent une problématique chère aux trois pays, à savoir la sécurité alimentaire.
A l’entame de son allocution, le Premier ministre malien a déclaré que, ‘’ce forum représente une occasion précieuse de synchroniser les priorités nationales et confédérales avec les réformes structurelles et les actions intégrées nécessaires au développement de l’agriculture, pilier central de la souveraineté alimentaire, politique, économique et sociale.’’
De ce fait, perçue plus qu’une réunion technique, cette rencontre de Bamako se veut un cadre de réflexion destiné à renforcer les politiques agricoles et à mutualiser les atouts des pays membres de l’AES. « Les thématiques abordées par les experts portent notamment sur l’harmonisation des politiques agricoles, les investissements communs dans le secteur, la sécurité alimentaire, ainsi que la recherche et la formation agricoles. C’était également l’occasion pour le Premier ministre d’inviter à la mise en lumière des recommandations issues des travaux des experts, tenus à Bamako, sur l’opérationnalisation du pilier développement.
Intervenant pour la circonstance (pour un speech très applaudi), le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane a souligné que ‘’l’Agriculture n’est pas pour nous une simple activité; elle est notre identité, notre base économique et le socle de notre souveraineté. L’impérialisme c’est la dépendance alimentaire, nous devons y mettre fin ‘’
L’espace AES dispose, foi de ses dirigeants, de ressources considérables : des terres fertiles, des cours d’eau, d’importantes sources d’énergie, et constitue l’un des plus grands réservoirs de ressources minières au monde a fait remarquer Mahaman Elhadj Ousmane.
« Et pour ne pas être à la traine, notre politique agricole commune doit être une politique de production qui libère nos potentialités, une politique d’innovation qui s’appuie sur la recherche et le savoir traditionnel, une politique de solidarité pour que nos produits circulent librement au sein de la confédération et enfin une politique de dignité qui fasse de l’agriculture un levier de notre indépendance » a souligné le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane.
Il faut noter qu’en marge de ce premier forum agricole des pays membres de l’AES, les ministres en charge de la Confédération ont visité, le vendredi 19 septembre 2025, le périmètre irrigué de Baguinéda qui totalise une superficie de plus de 19 000 ha et 3394 exploitants travaillent sur les 2 700 ha aménagés. Avec le système d’irrigation à maitrise totale de l’eau, le rendement moyen donne huit (8) tonnes par ha.
Une méthode de culture de riz qui vise à augmenter les rendements tout en réduisant les coûts et l’impact environnemental. Face aux confrères maliens, le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane a affirmé que ‘’ nous avons du concert devant nous, il faut féliciter les coopératives et les paysans pour les rendements et du reste les deux pays vont s’inspirer de l’expérience malienne en termes de gestion d’eau et de périmètres irrigués.
Audience avec le Président de la Transition du Mali
Le Président de la transition, Chef de l’État de la République du Mali, le Général d’armée Assimi Goita, Président de la confédération des Etats du Sahel (AES), a reçu le vendredi 19 septembre 2025 au Palais de Koulouba, les ministres en charge de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche des pays membres de la Confédération. A l’issue de cette audience, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane, qui s’exprimait au nom de ses pairs du Mali et du Burkina, a indiqué que le Président de la confédération a « donné des orientations parce que depuis, deux jours (18 au 20 septembre 2025), Bamako est la capitale agricole de la confédération et les experts des trois pays sont réunis pour plancher sur la politique agricole commune». Les orientations du Président Assimi Goita ont essentiellement concerné le pragmatisme, devait ajouter le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane ; « Il s’agit d’aller vite et de façon efficiente et nous a rassurés de tout son soutien pour véritablement réaliser la politique agricole commune».


Le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane a par ailleurs affirmé que les experts sont depuis deux jours en train de réfléchir sur des thématiques de la confédération notamment l’harmonisation des politiques agricoles de l’espace confédéral, les investissements structurants, les questions de recherche – formation et les politiques foncières. « Au-delà des encouragements, le chef de l’État Assimi Goita nous a félicités pour les résultats enregistrés par l’AES dans le cadre agricole car notre espace confédéral qui a deux ans d’existence, n’a pas connu de disette Dieu merci. Nous comptons activer des projets intégrateurs qui peuvent nous amener vers l’indépendance économique voire l’indépendance alimentaire » a conclu le ministre Mahaman Elhadj Ousmane.
D’importantes conclusions adoptées en phase avec la vision des trois chefs d’Etat
Le 1er forum sur le développement de l’Agriculture dans l’Espace de la Confédération des Etats du Sahel (AES) s’est achevé le 20 septembre 2025 avec la fin de la rencontre des ministres en charge de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche sous la présidence du Premier ministre du Mali, le Général de division Abdoulaye Maïga. Ce forum a été organisé sur instruction des trois chefs d’Etat, Son Excellence le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, Son Excellence le Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition, Chef d’Etat de la République du Mali, Président en exercice de la Confédération AES et Son Excellence le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, Président de la République du Niger. Monsieur Youba Ba, ministre de l’Elevage et de la Pêche du Mali, a lu le communiqué final ayant sanctionné la rencontre des ministres en charge de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche au forum sur le développement de l’Agriculture dans l’espace de la Confédération des Etats du Sahel (AES). Dans ce document de cinq (5) pages, les ministres ont salué la tenue de cette première rencontre, tout en réaffirmant leur ferme condamnation des attaques terroristes perpétrées dans l’espace confédéral. Ils ont réitéré leur solidarité et leur détermination à œuvrer pour le bonheur et la prospérité des peuples de l’espace confédéral, sous le leadership éclairé des trois Chefs d’Etat. Les résultats des travaux des experts tenus les 18 et 19 septembre 2025 ont été examinés et validés par les ministres. Ces travaux ont abouti à d’importantes conclusions dans les domaines de l’harmonisation des Politiques Agricoles ; des investissements confédéraux dans le secteur Agricole et de la Recherche-Formation Agricoles.
Au titre de l’harmonisation des Politiques Agricoles
Les ministres ont donné leur quitus à la vision « A l’horizon 2035, la Confédération des Etats du Sahel dispose d’une Agriculture compétitive, durable et inclusive assurant la souveraineté alimentaire et contribuant à l’amélioration des conditions de vie des populations de l’espace confédéral » dans le cadre de l’élaboration d’une politique Agricole confédérale. Cela traduit l’attachement des ministres à traduire en acte concret l’une des recommandations de la réunion ministérielle de la Confédération des Etats du Sahel sur l’opérationnalisation des actions prioritaires du Pilier « Développement», tenue le 16 janvier 2025 à Bamako. Dans l’optique de diligenter l’harmonisation des politiques Agricoles, les ministres ont approuvé les recommandations formulées par les experts. Il s’agit, entre autres, d’instaurer des documents confédéraux relatifs à la transhumance du bétail ; harmoniser les cadres juridiques du foncier Agricole à court terme et adopter une réglementation commune à moyen terme ; mettre en place un système confédéral d’informations sur les marchés Agrosylvopastoraux et Halieutiques ; promouvoir la mise en place des Agropoles et des Hubs confédéraux spéciaux de production.

Au titre des investissements confédéraux dans le secteur Agricole
Les ministres ont analysé les problématiques liées aux investissements dans le secteur de l’Agriculture tout en soulignant la nécessité de mettre l’accent sur les aménagements hydro-agricoles, la réalisation d’infrastructures de transformation, de conservation et de commercialisation des produits Agricoles. Ils ont convenu d’augmenter la part du Secteur Agricole pour atteindre au moins 15% des budgets nationaux ; d’aménager-réhabiliter deux millions (2 000 000) d’hectares dans l’espace confédéral. Ils ont convenu aussi de réaliser quatre (04) Agropoles au sein de l’espace confédéral. La zone Office du Niger au Mali a été retenue pour l’Agropole Riz contre la zone des trois frontières pour l’agropole Bétail-viande. Le Niger abritera les Agropoles Filières oléagineuses et Niébé et le Burkina Faso pour l’Agropole Horticulture et maraichage.

Au titre de la Recherche-Formation Agricoles
Les ministres ont mis en avant la nécessité de faire de l’espace confédéral un pôle sahélien de référence en matière de recherche et de formation Agricoles. En droite ligne de cette vision, ils ont convenu de deux points essentiels. Ils envisagent d’élaborer et mettre en œuvre des programmes confédéraux de recherche Agricole, alignés sur la souveraineté alimentaire, la sécurité nutritionnelle et la résilience climatique (blé, fruits et légumes, poisson, bétail-viande et lait). Ils misent aussi sur des programmes confédéraux ambitieux de formation d’au moins mille cinq cents (1 500) chercheurs et trois mille (3 000) vulgarisateurs. Les ministres ont recommandé d’élaborer un Plan de mise en œuvre des actions de synergie identifiées, assorti d’une feuille de route.
Amadou Issoufou
RESCOM/ MAGEL