
«Nous souhaitons en tout cas que cette campagne agricole qui vient de démarrer soit une campagne meilleure à celle de l’année passée, même si nous continuons quand même à jouir des produits de la campagne passée », disait le Président de la République, Chef de l’Etat, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, le 31 mai 2025 sur les antennes de la Radiotélévision du Niger (RTN).
Le 3 août 2025, intervenant, à Tirmini dans la région de Zinder, à l’occasion de la 2ème édition de la Journée Nationale de l’Arbre, il poursuivait : « Levons-nous ! travaillons résolument ! au Niger, nous ne sommes pas des paresseux, la preuve, nos paysans sont dans les champs sous le soleil ardent, avec des moyens rudimentaires…c’est pourquoi nous misons sur l’agriculture à travers le Programme Grande Irrigation et, In Sha Allahou, nous tendons vers le cap où notre riz couvrira nos besoins jusqu’à ce que nous l’exportions. Ce n’est pas à long terme ! nous allons mettre en place des usines qui ne feront que la transformation agro-alimentaire ».
Et voilà que trois mois après ces vœux et prédictions du Président de la République, Chef de l’État, sous l’effet combiné de plusieurs facteurs favorables, les marchés agricoles et horticoles connaissent en cette fin du mois de septembre une détente exceptionnelle des prix.
En effet, on constate un affaiblissement de la demande sur plusieurs marchés de céréales alors que l’offre, elle, continue d’être largement alimentée par l’arrivée des premières récoltes conjuguées aux opérations de déstockage des magasins de l’Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN) et de certains commerçants.
S’agissant spécifiquement du riz, dont le Président de la République a évoqué la production, la situation révèle qu’une détente est enregistrée avec un prix moyen national du sac de 25 KG qui connaît une baisse de 1% en une semaine. Cette évolution traduit l’efficacité de la gestion de l’approvisionnement rendue possible par un circuit commercial structuré et encadré par l’Etat.
Quant aux marchés suivis de la capitale, ils affichent une baisse modérée de 2%, signe d’un approvisionnement urbain régulé et d’une relative stabilité des prix pour les ménages urbains.
Les prix des produits maraîchers quant à eux ont poursuivi leur tendance à la baisse sous l’effet combiné des facteurs locaux et externes dont le renforcement de la production locale et l’arrivée des nouvelles récoltes.
La situation agro-sylvo-pastorale est, de son côté, relativement calme malgré quelques attaques des ennemis des cultures agricoles tels que les criquets pèlerins, les sauterelles et les insectes floricoles.
Cependant, on note avec satisfaction que la situation acridienne au Niger est elle aussi relativement calme et que l’Etat a pris toutes les dispositions pour protéger les productions à travers des actions préventives adaptées et efficaces.
La campagne agricole 2025 est donc jugée normale dans l’ensemble malgré ces préoccupations liées aux attaques des ennemis et autres ravageurs dangereux et exceptionnels des cultures.
Au demeurant, les bonnes pluies enregistrées cette année dans les aires de reproduction estivale et de grégarisation du criquet pèlerin, dont il faut le préciser un groupe peut facilement ravager l’équivalent de la production céréalière de 35.000 personnes par jour, ont permis une bonne expression du potentiel végétal.
Pour l’heure, et pour maintenir cette situation qui du reste peut évoluer significativement dans les semaines à venir compte tenu du potentiel acridien en gestation, les populations doivent rester vigilantes et prêtes à alerter les services compétents sur tout mouvement de ravageurs surtout en cette période où le mil, le sorgho et d’autres cultures sont en phase de maturité.
Alou Moustapha (ONEP)