
La table de séance à l’ouverture de la réunion
L’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et de la Poste (ARCEP) organise, du 20 au 23 octobre 2025, une réunion de coordination des fréquences aux frontières. Cadre de réflexion sur la communication électronique, cette rencontre a réuni des experts des pays de l’AES et du Tchad. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par M. Sidi Chegou, assurant l’intérim du directeur général de l’ARCEP.
Le directeur général par intérim de l’ARCEP, M. Sidi Chegou, a indiqué que les ondes radioélectriques ne connaissent pas de frontières politiques. Leur gestion, a-t-il ajouté, exige une approche concertée, rigoureuse et techniquement harmonisée. « Le spectre radioélectrique constitue le socle invisible de nos écosystèmes numériques. Il porte nos ambitions de développement, soutient la compétitivité de nos économies et garantit la sécurité des communications civiles, commerciales et stratégiques », a-t-il fait savoir. C’est grâce à lui, a-t-il poursuivi, que se déploient aujourd’hui la téléphonie mobile, l’Internet haut débit, la télévision numérique, les services satellitaires, et demain, les infrastructures de la 5G, de l’Internet des Objets (IoT) et des réseaux intelligents.
Mais cette ressource, par nature limitée, relève-t-il, est soumise à une pression croissante. La convergence technologique, la demande exponentielle en connectivité et la densification des réseaux rendent indispensable, ajoute-t-il, une coordination transfrontalière méthodique. Faute de quoi, les interférences, les brouillages et les déséquilibres d’utilisation menaceraient la qualité des services et la stabilité de nos réseaux.
Les travaux de la réunion, notifie M. Sidi Chegou, s’articuleront autour de quatre axes fondamentaux, à savoir l’actualisation des accords de coordination qui permettra d’examiner en profondeur les accords bilatéraux et multilatéraux existants afin d’assurer leur pleine adéquation avec l’évolution technologique des réseaux. « Nos textes également doivent refléter la réalité actuelle des déploiements et intégrer les nouvelles exigences liées aux technologies de pointe telles que la 5G, la 6G émergente et les réseaux privés industriels », a souligné M. Sidi Chegou.
Le deuxième axe portera sur l’harmonisation régionale du spectre ou des bandes de fréquences qui « constituent la clé de voûte de la continuité numérique, au-delà de nos frontières. Cela, dit-t-il, facilite l’itinérance internationale, optimise l’usage des équipements, baisse les coûts d’investissement et stimule la création d’un marché numérique intégré à l’échelle régionale. Ensuite, le troisième va anticiper la technologie et planifier le futur. Ainsi, les experts envisageront une gestion proactive du spectre pour l’arrivée de la 5G. Sur ce point, M. Sidi Chegou a relevé la nécessité de planifier en amont l’identification, l’attribution et la coordination des bandes de fréquences à haut potentiel. « Une planification concertée permettra d’éviter les chevauchements, prévenir les interférences et garantir que chaque pays puisse tirer pleinement profit des innovations technologiques à venir », a-t-il mentionné. Enfin, le quatrième axe concernera la résolution des brouillages transfrontaliers. Ce dernier se basera sur l’identification des cas persistants de brouillage, l’analyse des causes techniques et la définition des mécanismes coordonnés de prévention et de résolution afin de garantir la stabilité et la performance des réseaux des pays respectifs.
Bachir Djibo (ONEP)