Une vue des locaux de GUAN, à Niamey
Depuis la mise en service du Guichet Unique Automobile du Niger (GUAN), la dynamique des recettes liées au dédouanement et à l’immatriculation des véhicules a connu une transformation remarquable. L’analyse comparative des données de 2013 à 2025 révèle une hausse significative de la moyenne annuelle des recettes après l’entrée en fonction du GUAN, traduisant une amélioration tangible de l’efficacité du dispositif. Entre 2013 et 2016, les recettes étaient encore marquées par les lenteurs administratives, les doubles circuits et une faible traçabilité. À partir de 2017, sous l’impulsion de SONILOGA, le Guichet Unique a permis une centralisation complète des opérations douanières et administratives, une réduction considérable des fraudes et des délais, et surtout une hausse durable des recettes douanières dans le secteur automobile. Cette progression traduit non seulement l’efficacité du partenariat public-privé avec SONILOGA, mais aussi la confiance renouvelée des usagers dans un système modernisé, transparent et plus performant. Le GUAN s’impose ainsi comme un instrument majeur de mobilisation des recettes publiques, mais aussi comme un levier de modernisation de l’administration et de stimulation de l’économie nationale, grâce à la digitalisation, à la traçabilité et à la discipline administrative qu’il a introduites dans le secteur automobile.
Depuis la mise en service du Guichet Unique Automobile, les recettes du secteur ont enregistré une progression remarquable. Cette performance illustre l’efficacité du partenariat public-privé et la modernisation engagée par SONILOGA au service de l’État.

Les avantages du Guichet Unique
« Plus de lenteur, plus de pertes. Aujourd’hui, chaque franc généré est traçable et chaque usager repart satisfait. C’est ça la vraie révolution du GUAN ! », déclare fièrement le Directeur Général adjoint de SONILOGA, M. Marafa Moussa.
Selon ce dernier, grâce à cet outil, les procédures sont devenues plus rapides, plus transparentes et beaucoup mieux contrôlées. Sur le plan quantitatif, les recettes douanières enregistrées au niveau du GUAN ont connu une progression remarquable de près de 55 % entre 2016 et 2024, passant de huit milliards à plus de douze milliards de francs CFA. « Après une période d’adaptation entre 2016 et 2018, la croissance a véritablement décollé entre 2018 et 2021, avec une hausse de 180 %, preuve d’une meilleure appropriation du système par les différents acteurs de la filière. Même si certaines mesures réglementaires et la fermeture des frontières ont ralenti la tendance à partir de 2022, le bilan global reste très positif », a-t-il souligné. Le GUAN, dit-il, a également contribué à l’amélioration des recettes parafiscales, avec pour exemple les recettes Interpol, qui ont progressé de 68 % entre 2018 et 2024, grâce notamment à la généralisation du visa électronique Interpol, désormais exigé avant toute immatriculation. Sur le plan fiscal, souligne M. Maroufa Moussa, les gains sont tout aussi significatifs, car les recettes issues des timbres fiscaux ont augmenté de 61 % et celles des vignettes automobiles de 86 % sur la même période. Des performances qui s’expliquent par une meilleure traçabilité et une fiabilité accrue des paiements, ce qui limite les risques de fraude et de perte de recettes. « En somme, le Guichet Unique Automobile a permis de moderniser en profondeur la gestion des recettes publiques liées au secteur automobile. C’est un outil de transparence, de gouvernance et d’efficacité administrative, qui s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale de mobilisation accrue des ressources internes et de digitalisation des services publics », explique-t-il.
Des délais de délivrance jugés très longs par les usagers
« C’est la réalité, il y a des reproches qui nous sont faits », a reconnu le Directeur Général adjoint. Afin de dissiper toute incompréhension et permettre aux usagers de mieux cerner le fonctionnement de cette structure, M. Marafa Moussa a précisé que, bien que le Guichet Unique Automobile soit dirigé par une société privée, il regroupe de nombreux acteurs publics et privés.
En effet, au sein de SONILOGA, on retrouve la Douane, la Police à travers Interpol, les services d’immatriculation qui représentent le Ministère des Transports, ainsi que d’autres structures comme les concessionnaires de plaques. Ces derniers, a-t-il poursuivi, sont des sociétés privées titulaires d’un contrat distinct de celui de SONILOGA. Ce sont elles qui ont la charge de fabriquer et de poser les plaques d’immatriculation. « Lorsque les usagers suivent la procédure normale, un véhicule qui entre ici devrait être traité en 72 heures. Pour vous faire comprendre les performances, il faut savoir que certains cas particuliers peuvent expliquer des lenteurs, mais le délai standard est bien de 72 heures si la procédure est suivie correctement », a-t-il assuré. Toutefois, SONILOGA coordonne les activités de tous ces acteurs présents sur le même site, sans pour autant s’ingérer dans leurs prérogatives, qui sont définies par des textes spécifiques. « Au vu des résultats, tout de même probants, on peut saluer l’engagement de l’ensemble du personnel public et privé. Si ces services ne donnaient pas satisfaction à l’État ou si les usagers étaient globalement insatisfaits, nous ne serions plus là. Ce n’est pas parce que deux ou trois personnes crient leur mécontentement qu’il faut remettre en cause la satisfaction des plus de 1 000 usagers qui le sont réellement. Dans tout service public, il faut comprendre et accepter que certains se plaignent », a-t-il conclu.
M. Marafa Moussa a attiré l’attention des usagers pour s’approprier ce service public de l’État en l’occurrence le guichet unique, car dit-il lorsque SONILOGA aura accompli sa mission dans le délai imparti par la Convention, ce serait une autre société, d’autres Nigériens ou l’État qui reprendra le flambeau. « C’est vrai que nous avons bénéficié de l’accompagnement de la tutelle, mais il reste au public de s’en approprier, de nous accompagner et de comprendre, dans tous les cas, nous sommes au service de l’État. Les citoyens doivent être au même pied d’égalité devant ce service et l’ensemble du personnel, que ce soit de la douane, des transports, le personnel du guichet unique, de mon point de vue,h reste à la disposition du public. Pour être satisfait, il faut d’abord être à l’écoute », a-t-il exhorté.
Hamissou Yahaya (ONEP)
