Capitaine Yacouba Mahaman Zaria
La commune urbaine de Téra (Tillabéri), située à près de 176 km à l’ouest de Niamey, fait partie des localités du Niger touchées par le phénomène d’insécurité. Une situation qui a provoqué d’énormes bouleversements, notamment le déplacement de populations, la fermeture d’écoles et le surpeuplement des centres urbains dont la ville de Téra. Toutefois, depuis plusieurs années, le gouvernement déploie d’énormes efforts pour garantir la stabilité des zones affectées. Pour davantage marquer son soutien à la population nigérienne, le Président de la République, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, a initié du 4 au 5 octobre 2025 une première visite à Tillabéri et Téra. Lors de ses échanges avec la population, notamment celle de Téra, le Chef de l’Etat a exprimé son vœu de faire de cette localité un havre de paix. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, l’administrateur délégué de la commune urbaine de Téra est revenu sur les efforts déployés par les autorités administratives dans le cadre de l’amélioration de conditions de vie de la population mais aussi certains défis qui restent à relever.
Le 5 octobre 2025, Téra a eu l’honneur de recevoir la visite officielle du Président de la République, qui a été accueilli par une mobilisation massive, fraternelle et chaleureuse. Monsieur l’administrateur délégué, qu’est-ce qui, selon vous, a motivé un tel engouement de la population autour de ce déplacement ?
Merci de nous avoir offert cette occasion pour nous adresser une fois de plus à vos lecteurs à propos des actions que nous sommes en train de faire envers notre population. Pour revenir à votre question, je dirais que le désir ardent de toute population est de voir le premier responsable du pays à ses côtés et de partager avec lui ses peines. Ainsi la population de Téra s’est mobilisée pour réserver cet accueil inédit au Chef de l’Etat, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, qui incarne l’idéal de la refondation depuis le 26 juillet 2023.
L’homme qui a su prendre le risque et le courage à deux mains pour faire partir les français et à commencer à nationaliser nos ressources naturelles. Il a su également créer une assurance et une confiance inébranlable autour des idéaux de la souveraineté à laquelle les Nigériens aspirent. Le désir de voir en face le Chef de l’Etat et entendre de lui-même les solutions aux préoccupations premières de la population que sont la sécurité, le besoin en eau, le désenclavement du département a fait en sorte que la population s’est fortement mobilisée.
Lors de cette visite, le Chef de l’État a formulé plusieurs promesses à l’endroit de la population. Plus d’un mois après, quelles avancées pouvez-vous nous présenter à ce sujet ?
De toutes les promesses formulées par le Chef de l’Etat, nous avons remarqué que, 48 heures après, il avait dépêché une mission conduite par le directeur général de la Société de Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN) pour l’étude géophysique en vue de la réalisation de trois forages dans la ville de Téra. Juste à son retour à Niamey, toutes les promesses formulées ont été passées en revue au Conseil des ministres.
À peine un mois après son passage, le 13 Novembre 2025, le ministre de l’Equipement et des Infrastructures, le Colonel-major Salissou Mahaman Salissou, a mené une mission terrain dans le cadre du lancement des travaux de réhabilitation (reprise et bitumage) de la route RN4, Téra-Farié, longue de 112 Km. Ce qui marque une fois de plus la concrétisation de l’une des promesses faites par le Chef de l’Etat aux populations de cette localité.
En raison de l’insécurité, la commune urbaine de Téra est aujourd’hui confrontée à une forte pression démographique liée aux déplacements internes de populations. Quelles actions concrètes vos services ont-ils engagées pour faire face à ces défis ?
Les populations déplacées sont accueillies par les autorités communales qui les installent dans les réserves de la mairie et, automatiquement, un recensement est engagé dans le but d’évaluer le nombre de ménages et le nombre des personnes qui se sont exactement déplacés. Une fois ce travail effectué, les listes de ces personnes sont partagées aux différents partenaires, pour une prise en compte, chacun en ce qui le concerne, en termes d’appui d’urgence.
Il faut noter que ces Personnes Déplacées Internes (PDI) partagent les mêmes services sociaux de base avec la population qui les accueille. Dieu merci, jusqu’ici, aucun incident majeur n’est encore survenu entre les PDI et les autochtones. Pour faire face à ces défis, plusieurs infrastructures sociales de base ont été réalisées.
Le développement économique a été au cœur du meeting du Chef de l’État à Téra. Il a notamment pris l’engagement d’aménager la route Gothèye-Téra. Quel commentaire faites-vous de cette promesse ?
Par rapport au développement dont fait cas le Chef de l’Etat, Téra représente aujourd’hui un pont de désenclavement économique du Niger depuis les événements du 26 Juillet 2023, tous les trafics provenant des pays du littoral passent par Téra.
Ce qui a permis, aujourd’hui, au Niger de maintenir son indépendance sur plusieurs plans.
Nous saluons le pragmatisme du Chef de l’Etat car ce projet se traduit en réalité avec le lancement des travaux de réhabilitation de la route Téra-Farié le 13 Novembre passé.
La population, dans sa totalité, a exprimé sa volonté d’accompagner les autorités à tous les niveaux pour la résolution des préoccupations de la localité. Monsieur l’administrateur délégué, que vous inspire cet engagement collectif et citoyen en faveur d’une paix durable dans la zone ?
La population dans sa totalité n’aspire qu’à la paix et à la sécurité, en vue de mener une coexistence pacifique et harmonieuse dans l’espace du Liptako Gourma.
Pour cela, les prières collectives se multiplient dans toutes les mosquées pour une paix durable. Et pour ce faire, au niveau de certains villages environnants, des comités de veille villageois ont été mis en place. Nous remarquons au passage une franche collaboration entre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), la population et les autorités administratives et coutumières.
Propos recueillis par Abdoulaye Mamane (ONEP)
