Le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, M. Ali Mahaman Lamine Zeine, a présidé, le mardi 30 décembre 2025 à Niamey, la cérémonie de lancement du dialogue national intergénérationnel. Cette initiative majeure a pour thème : « Transmettre aux jeunes les valeurs fondamentales de l’identité nigérienne pour faire d’eux des moteurs de la refondation du Niger ». Elle s’inscrit dans le cadre du processus de refondation nationale, avec comme ambition de renforcer l’unité, la cohésion sociale et la souveraineté du Niger.
Lors de la cérémonie officielle de lancement, le Premier ministre a rappelé que la refondation du Niger ne saurait être un rejet de l’héritage culturel, encore moins un simple retour au passé. Elle doit plutôt, dit-il, consister à identifier, préserver et valoriser les valeurs sociétales de progrès, d’intégrité, de solidarité, de discipline, de justice et de sacralisation du bien commun. Ces valeurs, a-t-il rappelé, ont longtemps fondé la cohésion des sociétés nigériennes.

Pour M. Ali Mahaman Lamine Zeine, la transmission de ces valeurs relève de la responsabilité collective et garantit la paix sociale des Nigériens. « Les bouleversements historiques et les influences extérieures ayant fragilisé ces repères rendent aujourd’hui indispensable une reconstruction consciente de notre nation », a-t-il affirmé. Il a noté que cette rencontre est un véritable chantier national destiné à lutter contre l’incivisme, la corruption, l’individualisme excessif et le désespoir. Elle vise également à définir des mécanismes efficaces de transmission des valeurs à travers la famille, l’école, les médias, les arts, le sport et le numérique.
Le Premier ministre a indiqué que les ressources naturelles du Niger suscitent de fortes convoitises à l’origine de nombreuses violences dans la sous-région, précisant que les autorités du Niger reconnaissent que la principale richesse du pays demeure sa jeunesse. « Le gouvernement entend en faire le fer de lance de l’indépendance économique et politique, à travers une formation de qualité et la promotion de valeurs civiques fortes », a-t-il lancé. Pour M. Ali Mahaman Lamine Zeine, les conclusions issues de ces échanges devront alimenter les politiques publiques en faveur de la jeunesse et de la cohésion sociale. « Je vous appelle à une mobilisation collective pour bâtir un Niger uni, souverain et résolument engagé sur la voie du progrès », a-t-il exhorté.
Pour sa part, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Sidi Mohamed Almahmoud, a salué la forte mobilisation des participants. L’objectif principal de cette rencontre, a-t-il expliqué, est de faciliter la transmission des valeurs culturelles positives des aînés vers la jeunesse. Cela permettra également de doter les jeunes de repères solides afin qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle dans la construction du Niger de demain. « Présentés comme les dépositaires de la sagesse, de l’histoire et des valeurs fondamentales de la société nigérienne, les aînés sont appelés à assumer pleinement leur rôle de guides pour les jeunes. Leur parole demeure essentielle pour orienter la jeunesse face aux défis contemporains et préserver l’identité culturelle nationale », a-t-il expliqué. Les jeunes, a dit M. Sidi Mohamed Almahmoud, incarnent l’énergie, l’innovation et l’avenir. Il les a invités à dialoguer et échanger dans la réciprocité ; mais aussi de mieux écouter les enseignements des aînés, tout en les questionnant pour pouvoir adapter les valeurs héritées aux réalités actuelles de notre pays.
Dans la même dynamique, le président du Conseil national de la jeunesse du Niger (CNJN), M. Ibrahim Idrissa, a salué cette initiative « inclusive et structurante » alignée sur la vision des autorités de la transition. Il a souligné que les défis actuels du Niger qui tournent autour de la paix, la sécurité et l’emploi, ne peuvent être relevés par une seule génération. La complémentarité entre l’expérience des aînés et l’énergie créative de la jeunesse constitue la clé d’un avenir commun apaisé. « Le dialogue intergénérationnel vise ainsi à offrir un cadre d’échanges francs, permettant de transformer les incompréhensions en opportunités et les différences en richesses », s’est-il réjoui. Pour ce faire, M. Ibrahim Idrissa a exhorté à promouvoir la paix, le civisme, tout en faisant preuve de discernement. Le CNJN, a-t-il assuré, restera un cadre d’accompagnement et de plaidoyer pour les aspirations de la jeunesse nigérienne.
Une synthèse harmonieuse entre la tradition et la modernité
De son côté, le Secrétaire général l’Association des Chefs Traditionnels du Niger (ACTN), l’honorable Amirou Mohamed Sidikou, a rappelé le rôle central que jouent les autorités coutumières dans la préservation et la transmission des valeurs fondatrices de la société nigérienne. « Une jeunesse sans racines est comme un arbre sans ancrage », a-t-il prévenu, appelant donc à un échange à double sens entre aînés et jeunes. La refondation, soutient ce chef traditionnel, doit être une synthèse harmonieuse entre la tradition et la modernité afin de faire des valeurs ancestrales des outils vivants au service du progrès, et non des reliques.

Auparavant, le gouverneur de la région de Niamey, le Général de Division Abdou Assoumane Harouna, a salué la mobilisation des participants et s’est félicité du choix porté sur son entité administrative pour abriter cette importante activité qui durera deux jours. Il a également souligné que la tenue de ce dialogue intergénérationnel à Niamey traduit la place stratégique de la région comme un carrefour national de concertation, d’échanges et de promotion de la cohésion sociale. Il a réaffirmé l’engagement des autorités régionales à accompagner toute initiative visant à renforcer le vivre ensemble, la paix et la stabilité au Niger.
Notons que cette cérémonie a enregistré la participation des anciens Présidents de la République, des membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), des membres du gouvernement, des chefs coutumiers et religieux, ainsi que les délégations venues des différentes régions du Niger.
Adamou I. Nazirou et Aboubakar Z. Nouroudine (stagiaire)
