Le Chef de l’Etat reçoit les honneurs militaires dûs à son rang
En mission de 48 heures dans la région de Zinder, le Président de la République, Chef de l’État, Chef suprême des armées, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, s’est rendu tôt dans la matinée du dimanche 16 novembre 2025 à la zone de défense N°3 des Forces Armées Nigériennes, où il a tenu un rapport général devant des éléments de l’ensemble des corps composant les Forces de Défense et de Sécurité. Cette cérémonie s’est déroulée en présence des membres de la délégation présidentielle, dont le ministre d’État, ministre de la Défense nationale, le Général d’Armée Salifou Mody, le Chef d’État-Major des Armées, le Général de Division Moussa Salaou Barmou, le gouverneur de la région de Zinder, le Colonel Massalatchi Mahaman Sani, des membres du CNSP et du gouvernement ainsi que des responsables des FDS de la région de Zinder.
Au cours de cette cérémonie, le Chef de l’État, Chef suprême des armées, le Général d’armée Abdourahamane Tiani a livré un message mêlant hommage mise en garde et appel à la vigilance. S’exprimant devant les unités engagées en première ligne, le Chef de l’État a salué le dévouement exemplaire des forces de défense et de sécurité, rappelant les sacrifices consentis pour préserver l’intégrité du territoire.

Dès l’entame de son intervention, le Président de la République a tenu à honorer la mémoire des martyrs tombés dans l’exercice de leur devoir. Il a présenté, au nom de l’ensemble du peuple nigérien, ses condoléances aux familles endeuillées et demandé que Dieu accueille les âmes des disparus civils comme militaires dans son Paradis et donne la force et le courage à leurs proches. « Les sacrifices consentis ne sont rien d’autres que l’expression ultime de la foi et du devoir », a-t-il relevé, saluant la résilience d’une armée qui « n’a jamais failli malgré l’ampleur des menaces ».
Le Chef suprême des armées a ensuite rappelé que les défis sécuritaires auxquels le Niger fait face ne sont pas tombés du ciel, mais procèdent, selon lui, d’un projet mûrement élaboré visant à fragiliser les États sahéliens. Il a dressé un parallèle avec l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, la Libye et plus récemment le Soudan, où des ingérences extérieures ont favorisé l’instabilité. « Ces menaces qui ont été constituées et transplantées dans notre espace visent un objectif bien précis. L’objectif, c’est de mieux recoloniser nos pays. Comme ils ont eu à le faire il y a de cela 130 ans. C’est ça l’ultime objectif. Toute autre explication n’est que théorie, parce que nous avons cessé de rêver depuis le 26 juillet 2023 et nous sommes pragmatiques car conscients des menaces, conscients de la perfidie de l’adversaire capable d’utiliser tous les moyens pour nous contraindre», a souligné le Général d’Armée Abdourahamane Tiani. Dans une critique frontale, le Chef de l’État a accusé l’adversaire, notamment la France, d’avoir orchestré ou encouragé ces dynamiques par le recrutement de mercenaires, le financement de groupes armés ou encore des opérations visant à prouver l’incapacité des forces nationales à défendre leur territoire.
À cet effet, poursuit-il, ils se sont livrés à un recrutement massif de mercenaires avec pour objectif final la déstabilisation de notre pays. Ils ont procédé à la dotation, au financement, au recrutement, à la formation, à l’équipement de ces mercenaires, pour atteindre leur objectif. « Dans la déstabilisation du Soudan et la tentative de déstabilisation dans notre espace confédéral, l’ennemi est le même et il utilise les mêmes moyens qu’il a expérimentés il y a 130 ans de cela », a déclaré le Chef de l’Etat qui met à nu la perfidie de l’ennemi. « Vous vous rappelez en 2011-2012, une situation s’est créée au Mali, où un appel d’aide a dégénéré à travers l’occupation du Nord Mali par toutes sortes de groupes d’intérêt. Je ne dirai pas de groupes djihadistes parce que je sais qu’il ne s’agit pas de djihad. Cette transplantation a pour objectif de nous convaincre que nos forces de défense et de sécurité sont incapables de contrôler à plus forte raison, réduire cette menace. À travers cela, la France appuie les groupes armés terroristes sous le couvert de soutenir le Mali à combattre le terrorisme. La France, disais-je a pu s’installer au Mali. Mieux, dans leur programme, les français ont approché les autorités nigériennes de l’époque pour dire qu’ils souhaitent pouvoir mettre un détachement sur notre territoire, en soutien aux forces déployées au Mali. Ils ont utilisé la fibre de la solidarité africaine pour nous convaincre d’accepter cette demande. Mais, cette demande n’a pour autre objectif que de s’installer sur notre territoire, sur le territoire Burkinabè pour réconforter leur position au Mali dans une première phase, ensuite nos pays, le Burkina Faso et le Niger pour nous gangrener de l’intérieur », a rappelé le Chef suprême des armées. Le Général d’Armée Abdourahamane Tiani a cité, entre autres, les attaques contre les positions avancées des FAN à Karamga, Bosso ou encore Tongo Tongo, qualifiant ces événements de « stratégie destinée à justifier une présence militaire étrangère renforcée ».
Le Président de la République a également dénoncé une guerre médiatique menée selon lui contre le Niger. Il a pointé du doigt ce qu’il appelle la “Force Sahel de l’Élysée”, une structure virtuelle ou médiatique chargée d’alimenter la panique à travers des chaînes internationales comme RFI ou France 24. Cette guerre informationnelle, a-t-il insisté, vise à convaincre les populations sahéliennes que leurs États vont s’effondrer et que leurs armées sont incapables de tenir. Le Chef de l’Etat a appelé les FDS à connaître et comprendre cette stratégie, accusant certains “apatrides” africains d’être des relais volontaires de ces narratifs. Le Chef de l’État a également évoqué les tentatives de sabotage des ressources et d’infrastructures économiques, citant notamment la destruction de ponts et d’ouvrages d’art, les attaques contre des camions de transport d’hydrocarbures, des tentatives d’atteinte aux centrales électriques, et le sabotage d’infrastructures dans la région de Zinder, en juin 2024. Pour lui, ces actions s’inscrivent dans une stratégie visant à étrangler économiquement le pays après l’échec des tentatives de déstabilisation militaire et communautaire.
Le Président a exhorté les forces de défense à rester debout et vigilantes face à un ennemi sans foi et sans morale. Il a rappelé les attaques dans les mosquées, les églises ou encore l’usage de cadavres piégés, rejetant toute tentative de justification religieuse. « Nulle part dans le Coran ou les hadiths on ne trouve une injonction à tuer son père ou sa mère au nom du djihad », a-t-il martelé. Par ailleurs, le Président de la République a assuré que l’État continuera de fournir les ressources nécessaires, « dans la limite des capacités économiques du pays », pour permettre aux FDS de mener à bien leur mission. Il a insisté aussi sur le choix assumé, depuis le 26 juillet 2023, de reprendre en main le destin sécuritaire et souverain du Niger. « Le peuple compte sur vous, et vous ne l’avez jamais déçu », a-t-il déclaré, galvanisant ainsi la troupe à combattre l’ennemi jusqu’à la Victoire finale. Le Chef de l’État a clos son discours en invoquant la protection divine pour le Niger et pour l’espace confédéral, avant de souhaiter bonne chance aux unités engagées dans les opérations en cours. « Qu’Allah préserve le Niger et nos forces. Restez debout. Restez vigilants », a-t-il conclu sous les applaudissements nourris des troupes engagées.
Il faut noter qu’avant ce rapport général, le Chef de l’État, le Général d’ Armée Abdourahamane Tiani a présidé, très tôt ce dimanche 16 novembre 2025, la réunion du Conseil de sécurité régional. La réunion a regroupé le ministre d’État, ministre de la Défense nationale, le Général d’Armée Salifou Mody, le Chef d’état-major des armées, le Général de division Moussa Salaou Barmou, le Chef d’état-major particulier du Président de la République, le général de brigade Ibroh Amadou Bacharou, le Directeur Général de la Police nationale, le Commissaire Général de Police Assahaba Ebankawel, le directeur de cabinet adjoint du Président de la République M. Salim Mahamadou Gado, le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, le Colonel-major Kimba Tahirou, le gouverneur de la région de Zinder, le Colonel Massalatchi Mahaman Sani ainsi que des responsables régionaux des Forces de défense et sécurité (FDS).
Rabiou Dogo, ONEP Zinder
